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A Barberaz, David Dubonnet souhaite poursuivre son investissement pour sa commune

Par Laura Campisano • Publié le 19/06/20

Maire de Barberaz depuis 2008, David Dubonnet n’a pas une appétence particulière pour les médias, et se fait – généralement- plutôt discret. Avec une équipe partiellement renouvelée, il s’engage dans cette campagne du second tour avec l’envie de poursuivre son action municipale dont il détaille le bilan sur son site de campagne, mettant en avant les actions et regrettant les divisions qui émaillent la vie politique dans sa commune comme ailleurs. Explications. 
Au soir du premier tour, devancé d’une courte tête par Arthur Boix-Neveu (35.27 % des voix), David Dubonnet n’avait pas pris le temps de mesurer les scores et d’analyser la situation : un autre type de marathon l’attendait, celui de la gestion d’une crise sanitaire débutante. Le sien, 35.15%, avait conquis 575 habitants sur les 4 646 que compte la commune n’a pas appelé de commentaires de sa part. En revanche, un appel est lancé pour le second tour aux abstentionnistes dont l’absence s’est élevée à 54.14 % le 15 mars dernier : « Nous avons amélioré et sécurisé les bureaux de vote en renforçant encore davantage les conditions d’entrée et sortie des électeurs. Cette fois, il ne sera pas possible de faire demi-tour après avoir déposé son bulletin dans l’urne et émargé », commente David Dubonnet, « de plus il y aura des masques, des stylos et du gel hydroalcoolique à disposition, même si les gens pourront venir avec leur propre matériel, vu ce qui a eu lieu au 1er tour, tout est prévu pour renforcer la sécurité au second, ce qui devrait rassurer la part d’électeurs réticents. J’espère qu’il y aura plus de monde, la situation n’est plus la même qu’à la veille du confinement, il y a moins de contraintes dans la vie, alors pourquoi ne pas exercer son devoir et son droit de citoyen alors que nous n’avons jamais arrêté de faire nos courses, et que nous avons recommencé à boire un pot à l’extérieur ». Après la dernière allocution du chef de l’Etat, tous les clignotants se sont par ailleurs remis au vert, en respectant les gestes barrière, voter n’apparaît plus déraisonnable. 

« La politique politicienne est quelque chose qui ne me va pas du tout »



A la tête de la liste « Barberaz Ensemble », David Dubonnet apparaît plutôt détaché vis-à-vis du débat qui anime ce second tour des municipales, dans une triangulaire qui l’oppose à l’une de ses anciennes recrues, Nathalie Laumonnier, et un candidat jamais encore élu, Arthur Boix-Neveu qui a créé la surprise en prenant la tête du peloton. « Je sais être raisonnable », expose-t-il, « la politique me passionne, je le fais avec sincérité. Ce que j’aime c’est agir pour ma commune, mais la politique politicienne est quelque chose qui ne me va pas du tout, je suis toujours gêné par ça. Ce n’est pas pour moi, j’ai du mal en termes de communication alors je reste dans une sorte de réserve par rapport à cela. » 
Les attaques néanmoins sont bien réelles, à l’encontre du maire sortant, qui estime que « le maire est dans son rôle, il est là pour rassembler. C’est toujours dommage que sous couvert d’ambitions personnelles maquillées, des choses comme ça aient lieu. Personne n’est gagnant et cela laisse souvent des traces. La seule chose qui me plaise et qui m’intéresse, c’est de refaire une route ou d’assurer le relais des assistantes maternelles par exemple, améliorer la qualité de vie des gens. » Dressant un bilan de ses équipes, il estime avoir eu de nombreuses bonnes surprises, sans se préoccuper de la politique à proprement parler, laquelle est plutôt nationale tandis qu’il préférait se cantonner à son échelon, local. Mais même s’il s’en défend, David Dubonnet observe, comme on peut le voir sur son site de campagne , les remous, les échos, les petites phrases glanées ici et là. Il nous rassure, « je suis bien dans les élections et je trouve ça dommage que la troisième liste se soit maintenue, on ne sait pas de quoi sera fait demain, on essaie d’arrondir les angles, de prendre sur soi… Mais les années passent et l’âge n’y fait rien, certaines personnes ont toujours une volonté de casser. Je ne pourrais pas chercher la petite bête tout le temps, j’ai d’autres intérêts dans l’existence. » Pour illustrer son propos, David Dubonnet revient sur la reprise en gestion publique de l’Ephad des Blés d’Or, au sujet de laquelle il indique :« Nous aurions aimé que les oppositions soient capables de s’allier à nous pour soutenir cette proposition, au lieu de rester immobiles. Les mêmes qui aujourd’hui en font la promotion dans leurs programmes. Quand on avait besoin d’eux ils étaient repliés sur eux-mêmes. »

« Notre programme garde toute sa pertinence » après la crise sanitaire


Confronté à un normalisme exagéré en tant qu’élu et plutôt favorable à une décentralisation – dont a parlé à mots couverts le chef de l’Etat lors de son allocution du 14 juin – David Dubonnet aspire à « faire revenir le dialogue, à faire des choses ensemble. Parfois ce n’est pas simple mais l’Etat a la chance de pouvoir s’appuyer sur les collectivités locales, tant critiquées, alors qu’elles emploient du monde, créent des services, assument des rôles et des compétences qui reviennent à l’Etat qui ne les assume pas, et on l’a vu durant la crise de la Covid-19 grâce aux élus de terrain. » 
Volonté de construire, donc, plutôt que de s’opposer : voilà ce à quoi doivent s’attendre les barberaziens venant de leur maire-candidat pour les jours à venir. Car la période, très tumultueuse qui a séparé ces deux tours, avec une gestion de crise au milieu des déclarations parfois contradictoires émanant du sommet de l’Etat, n’a pas eu pour effet de modifier les six axes et cinquante propositions émis par la liste « Barberaz Ensemble »: « Notre programme orienté vers des enjeux de services, de vigilance vis-à-vis des finances, garde toute sa pertinence avec un retour à la vie normale », précise David Dubonnet, « ces points sont d’autant plus nécessaires. Ce qui change, c’est une vision avec davantage de recul, une vision plus apaisée des choses et l’impression que beaucoup de choses ont ralenti, par la force des chose, nous obligeant à prendre notre temps. Je suis plus dans cet état d’esprit-là. Mais il ne faut pas s’illusionner, c’est une campagne particulière avec ses protocoles et ses règles. Donc il n’y aura pas de réunion publique, plutôt de l’information via des tracts. C’est un peu particulier, ça passe vite… On ne savait pas quand auraient lieu ces élections et maintenant qu’on sait, on est censé nous donner des précisions, mais pour le moment les regroupements ne sont toujours pas possibles, »  observe-t-il.
Aussi après s’être extrait de la campagne du 1er tour pour réendosser son mandat de maire « à temps plein, avec beaucoup de mobilisation et de moments intenses, parsemées de nouveautés régulières », David Dubonnet aspire-t-il à présent à ce que les choses se clarifient quant aux semaines qui viendront, avant de prendre un peu de repos. Mais penser à l’après-élection, « la question est prématurée. Je suis quelqu’un de pragmatique qui prend les choses les unes derrière les autres » sourit-il, « pour l’heure je veux continuer à faire bouger ma commune, la préserver sur d’autres aspects et poursuivre mon investissement. »  Ce qui a le mérite d’être clair.
Sera-ce suffisant pour l’emporter le 28 juin au soir ? Réponse dans 9 jours, dans les urnes. 

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