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Avec « Demain Chambéry », Thierry Repentin et Aurélie Le Meur affichent enfin leurs ambitions communes

Par Jérôme Bois • Publié le 03/06/20

Officialisée depuis le 2 juin, date limite du dépôt des listes en Préfecture, l’union entre les listes « Chambéry Citoyenne » et « Chambéry en Commun » est enfin sur les rails, les bons, après plusieurs jours de discussions, plusieurs semaines d’un travail entamé au lendemain du 1er tout. L’accord, tardif, témoigne néanmoins des difficultés à trouver le bon compromis dans les idées et les noms. Les deux listes fusionnées comptent bien, maintenant, déboulonner le maire, Michel Dantin, le 28 juin prochain, tablant sur une mobilisation au moins similaire, sinon supérieure à celle qui avait conduit feu les deux listes au second tour.
« Demain Chambéry », ou l’avenir en marche, une appellation qui n’a suscité nul étonnement mais qui aura mis du temps à livrer ses secrets. Car les discussions pour mener à ce nouvel attelage ne datent pas d’hier. Elles avaient même débuté au surlendemain du premier tour, le 17 mars « au matin » , croyait bon de préciser Thierry Repentin, radieux aux côtés de son binôme, Aurélie Le Meur. L’aboutissement de ce travail est une liste « coconstruite, aux compétences solides et diverses, conduites par des personnes motivées » , soulignera cette dernière. On n’en doutait pas, surtout au regard de l’âpreté des discussions qui ont permis cette fusion, scellée jeudi 28 mai, à l’issue d’une assemblée citoyenne durant laquelle sympathisants et militants se sont exprimés. Tous avaient jusqu’au 29 mai pour trancher, tout devait être prêt pour le 2 juin.

Un rassemblement savamment pensé

Mardi 2 juin, donc, rendez-vous était donné devant la fontaine des Éléphants, pour la grande histoire, symbole chambérien par excellence et, pour la petit, animal souvent associée au parti socialiste, pourrait-on noter. « Nous avions, dès la fin du premier tour, organisé des groupes de travail thématiques afin que les gens se connaissent et partagent leurs idées. Tout n’a pas été simple » , reconnaissait Thierry Repentin. Pas simple surtout que la tête de liste de « Chambéry Citoyenne » s’est, semble-t-il, longtemps estimée capable de prendre le lead d’un éventuel attelage : « C’était logique » , nous a dévoilé un observateur, proche de la liste d’Aurélie Le Meur, « elle avait réalisé un score surprise au premier tour, celui de Thierry Repentin avait été plutôt décevant. Pour un bon report des voix, la laisser tête de liste allait dans le bon sens et Thierry Repentin aurait dû faire preuve d’intelligence et ainsi acter une rupture, » l’homme politique chevronné faisant un pas de côté au profit d’une femme portée par un élan citoyen. Pour mémoire, 22 voix seulement ont séparé les deux candidats (2 797 contre 2 775). A défaut de pouvoir négocier le trône, Aurélie Le Meur et Thierry Repentin auront acté l’équilibre total sur les noms, à 50/50, « ils sont par conséquent condamnés à réussir ensemble ou à échouer ensemble » affirme cependant notre observateur. Les grands principes approuvés, il ne restait plus qu’à valider la fusion, ce fut chose faite. Pour Martin Noblecourt, 3e sur la liste, le confinement a été « une chance, cela nous a permis de clarifier les choses, ça nous a évité une fusion précipitée, elle a été le fruit d’un long travail. Avec un second tour placé une semaine après le premier, fusionner aurait été trop compliqué » , trop précipité. Les dés ont été relancés. Mardi 2 juin, les visages affichaient ainsi un large sourire : « On ne change pas la méthode, la condition était de pouvoir mettre en commun notre programme sur le plan écologique, social, solidaire » , insistait Aurélie Le Meur. Une charte portant sur l’éthique, les droits et les devoirs des personnes désormais engagées dans la liste a été écrite.
Sur le papier, dans la mesure où deux personnalités émergent, il s’agit bien d’un tandem « maire et première adjointe aux compétences élargies ». « Il s’agira même d’un binôme » , résumait Thierry Repentin.

Du mouvement dans les listes

Sur le plan humain, il a fallu composer, faire des choix forts : ainsi, exit Laura Khirani, numéro 2 de la liste Chambéry en commun, de même que Colette Bonfils. Christelle Favetta-Sieyès, Farid Rezzak et Michel Camoz demeurent, quant à eux, en bonne place, respectivement 4e, 5e et 9e. Martin Noblecourt, Sophie Bourgade et Jean-Pierre Cavazza (2e, 3e et 4e sur la liste Chambéry Citoyenne) devenant 3e, 6e et 7e. Notons qu’Alain Caraco et Jean-Benoît Cerino, aujourd’hui élus au conseil, se placent respectivement 11e et 21e. Le reste aura été de la haute couture. « On touche à l’humain » , sous-entendait le candidat, il a donc fallu composer avec les volontés de chacun comme avec les ego pour, au final, laisser 47 personnes sur le carreau, devant malgré tout demeurer dans le processus de décision de Demain Chambéry : Aurélie Le Meur rappelait ainsi vouloir, d’une volonté commune, « présenter une liste en tenant compte des diversités à la fois territoriales, associatives et sociales ». « Nous avons travaillé avant tout sur le fond » , observait Isabelle Dunod, engagée jusqu’alors avec Chambéry en Commun, « nous avons approfondi chaque point, la fusion était pour nous une évidence. Je connais bien Aurélie Le Meur, j’ai compris dès le départ que nos programmes étaient compatibles ». « Le meilleur des castings a émergé » , pour Martin Noblecourt. Assez jeune, « Demain Chambéry » affiche un âge moyen de 47 ans.
L’une des gagnantes de la fusion, Christelle Favetta-Sieyès, ne pouvait qu’afficher sa satisfaction devant le gigantesque rassemblement qui venait de s’opérer, « rassemblement que Thierry Repentin avait souhaité dès le 14 septembre ! Aujourd’hui, il va d’Europe écologie les Verts au parti socialiste en passant par le parti radical de gauche » , sans oublier naturellement l’UDI, représenté par elle-même et Irwin Roussel. Sur la personne d’Aurélie Le Meur, elle ne tarira pas moins d’éloges : « C’est une femme qui a le talent nécessaire ». « Ce rassemblement ne s’opère pas derrière un seul homme » , se réjouissait, quant à lui, Irwin Roussel (41e), « c’est bien la seule liste en mesure, aujourd’hui, de relever les défis nés de la crise sanitaire » , qui s’apprête à devenir économique et sociale.  Tous sont prêts, en tout cas, pour la grande explication.



A l’issue du premier tour, Michel Dantin est arrivé en tête avec 37,39%, suivi de Thierry Repentin (22,64%) et d’Aurélie Le Meur (22,46%).

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