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Barberaz : Attention, Nathalie Laumonnier va piquer !

Par Jérôme Bois • Publié le 11/06/20

Jusqu’au bout, la question de son maintien au second tour a pu se poser, du fait de l’échec – relatif – de sa liste « Un nouveau souffle pour Barberaz » face aux urnes. Puis, en définitive, Nathalie Laumonnier repart au combat, avec d’autres intentions et la même ferveur que celle qui lui a permis de se mettre en ordre de marche bien avant tout le monde.
Avec une équipe inchangée, après s’être concertée avec elle sur l’opportunité de rester au second tour, Nathalie Laumonnier repart donc tenter de conquérir la mairie de Barberaz, malgré un score loin de la placer en situation de force (avec 29,58%, elle s’est classée en 3e position, loin derrière David Dubonnet, maire sortant, 35,14% et Arthur Boix-Neveu, 35,26%).

Une rumeur persistante vous voyait ne pas repartir… Il y en a eu plus d’une me concernant. Le soir des élections, le fait de finir troisième nous a fait comme un effet de couperet. Nous ne pensions pas terminer à cette place là. Quelques jours après, j’ai joint mes colistiers pour savoir. Pourtant, ces près de 30% représentent un score honorable, ce n’est pas rien. Et Arthur Boix-Neveu m’a sollicité.
Pour vous proposer quelque chose ? Oui. Il m’a proposé… un poste, proposition à la fois indécente et ridicule. Lui m’a proposé directement, à moi, un poste à l’agglomération si la majorité restait à droite. Sur la liste, le seul poste offert était celui d’adjoint au handicap.
Et tous vos colistiers passaient à l’as… C’est cela. Nous ne sommes donc pas allés plus loin dans les négociations, menée de façon très dédaigneuse. Alors, plus tard, il s’est défendu de l’avoir dit de cette manière. J’étais aussi en contact avec quelques-uns de ses colistiers, j’ai appris grâce à eux que j’aurais pu prétendre à un poste plus élevé, celui de première adjointe. Compte tenu des attaques dont nous avions fait l’objet, c’était impossible. Au passage, vos confrères d’un média concurrent ont relevé qu’il était membre de Génération (s), il n’est, par conséquent, pas sans étiquette comme il s’en est vanté.

« Je ne suis pas prête à tout donner »

Un accord était-il réellement impossible avec David Dubonnet ? Je me suis désolidarisée de lui, je suis en opposition avec sa politique. Il prend seul les décisions. Ces messieurs ont peut-être l’impression que je dois tout donner. Je ne suis pas prête à tout donner. Quand vous partez avec une liste sur des bases de confiance élevées, une fusion, c’est en mettre quelques-uns de côté, c’est très difficile. Or, ces personnes ont été choisies en fonction de leurs compétences. Comment les sacrifier ? Donc non, je n’ai pas pensé à fusionner ma liste. Le 27 mai, j’ai de nouveau interrogé mes colistiers, leur réponse m’a réconfortée.
Qu’est-ce qui a changé, depuis le premier tour, dans votre approche du 28 juin ? La crise a permis de souligner la solidarité de proximité qui existe entre les gens. Mes colistiers et moi y avons participé. J’ai pris mon téléphone, j’ai appelé des personnes âgées, vulnérables, isolées, du fait de ma casquette de conseillère départementale, j’ai pu distribuer des masques. J’étais… nous étions à l’écoute de notre commune. J’étais en contact avec l’Ehpad des Blés d’Or, aujourd’hui géré par la commune de Barberaz. Après le 11 mai, beaucoup de résidents n’ont pas pu retrouver leurs familles comme elles le faisaient avant.
Vous avez finalement pu collaborer avec la mairie ? J’ai permis à la municipalité de disposer de 80 masques à destination des agents municipaux. Je n’ai par contre pas eu de réponse à ma proposition de services. Je l’ai regretté. Bon, l’important est de ne pas chercher à parler, cette crise a remis les choses à plat, nous vivons avec, il faudra par conséquent repenser les choses, aller vers plus d’humain et moins d’égoïsme. J’ai un tempérament de battante, il reste des tas de petits gestes à faire.

« Être une femme en politique, c’est compliqué »

Comment va se dérouler votre campagne ? Elle sera plus agressive, c’est sûr ! Nous serons plus présents, nous piquerons davantage nos adversaires. C’est une réponse à la première campagne. Nous étions soft, nous n’avons pas dénigré qui que ce soit mais je pense qu’au final, notre candidature gênait. Il est donc fort possible que nous piquions davantage. Je ne suis pas une vraie politique, le mensonge m’est plus difficile, donc je préfère dire les choses.
Avez-vous subi des attaques sexistes ? Oui bien sûr ! Être une femme en politique est compliqué. Au début de mon mandat de conseillère départementale, il a fallu que je fasse ma place or, on voit que l’on peut tous travailler en complémentarité. Une femme travaillera un dossier à fond, il ne faut donc pas qu’il y ait plus d’hommes que de femmes ou inversement. Pourquoi ne pas voir une femme à la tête d’une commune importante ?
Voire à la tête de l’agglomération… Ce n’est absolument pas ma prétention mais oui bien sûr.
Si je vous dis que la dissidence ne paie pas…* Il faut accepter les critiques. Et avoir l’honnêteté de sortir du jeu pour faire valoir ses convictions, si elles ne correspondent plus à celle de sa majorité. Certes, je sors de cette majorité mais souvenez-vous, en 2014, une liste déjà issue de la majorité Dubonnet était déjà sortie des rangs**. On peut donc se poser la question de sa gouvernance. Après, est-ce que les gens iront voter ? Qu’en sera-t-il de l’abstention ? Cette élection est différente de toutes les autres. Quelques personnalités politiques prétendaient que je ne pouvais pas gagner car je ne suis que 3e. Or une élection de ce type, avec cette coupure, cette abstention, cette crise qui pèse encore, ça n’est jamais arrivé.
* Les listes conduites par Marina Ferrari à Aix, par Franck Guissant au Bourget, par Nathalie Laumonnier à Barberaz ont été très bosuculées au premier tour. Seul Alexandre Gennaro, à La Ravoire, a tiré son épingle du jeu.

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