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Hôpital de Chambéry : « ce que nous voudrions, c’est que les choses changent et pour cela, le citoyen doit se réapproprier son système de santé »

Par Laura Campisano • Publié le 10/06/20

La crise sanitaire n’est pas totalement derrière nous, mais le temps est (re)venu pour le personnel du centre hospitalier de Chambéry de rappeler ses revendications au bon souvenir de l’exécutif. Après quelques mois applaudis à 20h, le personnel soignant souhaite à présent voir poser des actes traduits en moyens, en lits, et en personnel supplémentaire plutôt qu’en primes ponctuelles. Les mêmes revendications depuis un an et demi, qui seront mises en avant le 16 juin, lors d’une grève et d’une mobilisation autour de l’hôpital, où ils espèrent voir de nombreux citoyens. 

Pour cette « mobilisation », une demande a été déposée en Préfecture*, sans encore de retour, ni dans le sens d’une interdiction ni dans le sens d’une autorisation. Le 16 juin ne sera pas seulement une journée d’action mais aussi une journée de grève : un préavis a été déposé par les syndicats et celui-ci concerne l’ensemble des services, et non uniquement les urgences, d’où le mouvement était parti il y a un an et demi. « Nous serons mobilisés tout autour du centre hospitalier de Chambéry, dans une sorte de marche tournante, munis de masques, dans le respect de la distanciation physique et des règles sanitaires, bien entendu, » précise Fabrice Lodo, membre de la CGT du centre hospitalier Métropole Savoie (CHMS). « L’idée est d’éviter les rassemblements fixes devant l’hôpital. A 13h, nous nous rassemblerons entre agents, en tenue, pour la remise de médailles en chocolat, » poursuit-il, « nous avons donné rendez-vous aux citoyens quels qu’ils soient, politiques ou non, à 13h30, soit vêtus de blanc, soit porteurs d’un tissu blanc en marque de solidarité. » En pleine campagne municipale, les représentants des syndicats hospitaliers n’ont pas souhaité interpeller les candidats, « pour ne pas être phagocytés, nos syndicats ne sont pas politisés. Nous n’avons pas d’a priori vis-à-vis des candidats mais nous n’avons pas non plus d’espérance folle : nous avions rencontré l’ensemble des députés, sénateurs, président de région et du département, élus, maires, les échanges ont été longs, pour qu’ils interviennent avant le vote du budget. Donc nous n’avons pas voulu recommencer, tout a déjà été dit » conclut Fabrice Lodo.

« Des revendications exactement identiques » à l’avant-crise sanitaire

Même si le moral est soutenu par « la fraternité sans faille » qui a porté le CHMS durant le plus fort de la crise sanitaire, par ses 4 500 agents, hospitaliers ou non, aujourd’hui, le « personnel soignant » compte sur la solidité de la solidarité déployée à leur égard. « Nous avons reçu des témoignages hyper bienveillants, des dons, d’entreprises, de particuliers, des biens de consommation, des objets, de la nourriture, vous ne pouvez même pas imaginer! » énumère Fabrice Lodo, « maintenant ce que nous voudrions, c’est que les choses changent, et pour cela il faut que le citoyen se réapproprie son service de santé. L’hôpital de Chambéry appartient à tous, les gens ont le droit de donner un avis sur ce qu’ils veulent en faire. » 
Et c’est peu de dire que les applaudissements des balcons à 20h leur ont fait plaisir, mais qu’ils n’ont pour l’heure, toujours pas obtenu ce qu’ils souhaitent et réclament depuis plus d’un an maintenant : des lits supplémentaires, la revalorisation des salaires et du personnel en plus. Toujours, strictement les mêmes revendications qu’au début de leur grève en mars-avril 2019. « Covid ou pas, rien n’a changé, souligne le délégué syndical, » ça n’a été qu’un arrêt sur image pendant 3 mois difficiles, ou nous-mêmes, délégués syndicaux à plein temps, nous sommes portés volontaires pour « l’effort de guerre »comme on dit. « 

Que les promesses se transforment en actes

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2 commentaires

Unknown

10/06/2020 à 23:34

Ils donnent d'une main,et reprennent de l'autre, alors stopppp.
Ne nous donner rien, NOUS N'AVONS PLUS RIEN À VOUS RENDRE🤒😷

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Unknown

11/06/2020 à 13:29

Dommage de ne pas être en Savoie à cette date, sinon j'aurai bien remis ma blouse blanche, même à la retraite. Vous soutiens de tout cœur.

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