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Municipales 2020 : Arthur Boix-Neveu, les épaules larges, la confiance raffermie
Par Jérôme Bois • Publié le 16/06/20
Convaincu d’être un jour candidat à la mairie de Barberaz, Arthur Boix-Neveu n’imaginait sans doute pas que sa chance surviendrait dès ses 25 ans. Malgré son jeune âge, malgré les remarques désobligeantes qu’il a eu à essuyer autour de cela, le benjamin du second tour se sait prêt et d’autant plus persuadé compte tenu de son étonnant score au premier tour. « Je me sens les épaules assez larges pour être maire, j’en ai les capacités » nous assurait-il le 7 novembre dernier. Le voici conforté au point d’afficher sa confiance et d’égratigner, aussi, ses adversaires.
Les près de trois mois de pause entre premier et second tour n’ont pas altéré la confiance de ce jeune homme, à la tête de l’équipe « Mieux vivre à Barberaz » , ils n’ont même fait qu’accroître sa conviction d’être le candidat du renouveau et celui qui saura répondre aux nouvelles problématiques générées par la crise sanitaire. « Ce que l’on a proposé au premier tour est parfaitement adapté » , dit-il, « aux interrogations créées par la crise ». Il énumère patiemment : l’accompagnement des personnes âgées, l’augmentation des moyens financiers alloués au CCAS, la création d’une cellule d’écoute, d’un guichet unique rassemblant toutes les formalités d’usage, le recensement des personnes et des besoins et l’harmonisation des besoins sociaux entre Barberaz et l’agglomération. Enfin, les changements de comportements, observés sur le plan alimentaire, ont achevé de convaincre le candidat qu’un maraîchage communal était désormais indispensable, notamment en vue de fournir les cantines de l’Ehpad et scolaire. C’est devenu un argument massue, nombreux sont ceux qui estiment avoir anticipé les questionnements liés à la crise, « Ecoexistons La Ravoire » l’a déjà suffisamment rappelé, « Demain Chambéry » également. Mais cet argument vaut finalement autant que donner quitus à un maire qui s’est chargé de gérer la crise. Les électeurs décideront. Ces temps perturbés auront eu le mérite de permettre à Arthur Boix-Neveu et son équipe d’effectuer quelques réajustements dans la méthode et le fond « afin de mieux gérer les crises à venir ».
Avec Nathalie Laumonnier, « nous n’avons même pas négocié »
Il se montre néanmoins critique envers une municipalité absente, selon lui, durant ce laps de temps : « Elle s’est contentée d’un courrier adressé aux Barberaziens les invitant à se faire recenser. Il n’y a pas eu d’appels téléphoniques, personne n’a été associé, le maire nous ayant dit ne pas avoir besoin d’aide. Or, en discutant avec les gens, il s’avère que personne n’a reçu le moindre appel ». La rupture est donc totale entre les trois candidats, les deux challengers ayant en commun un rejet total de la politique menée par David Dubonnet. L’occasion était belle, dès lors, de tenter de trouver un terrain d’entente, les tentatives de rapprochement, aux dires des uns et des autres, ont existé « mais pas avec le maire » , assure Arthur Boix-Neveu, fort de ses 35,27%. Avec Nathalie Laumonnier ? Oui mais… « Avant le premier tour, elle nous avait dit que le troisième devrait s’effacer pour battre David Dubonnet. elle était alors sûre de gagner ». Et c’est finalement elle qui échouera sur la troisième marche, une déception au point que son maintien au second tour était suspendu. « Nous voulions la voir, après le 15 mars, mais elle avait souhaité attendre les annonces du gouvernement. Le 17 mars, elle refuse nos propositions. Mais quelles propositions puisque nous n’avions même pas commencé à négocier ? » Nathalie Laumonnier s’était ainsi exprimée dans nos colonnes, le 11 juin dernier : « Il m’a proposé… un poste, proposition à la fois indécente et ridicule. Lui m’a proposé directement, à moi, un poste à l’agglomération si la majorité restait à droite. Sur la liste, le seul poste offert était celui d’adjoint au handicap. » Une assertion qui a fait bondir le jeune homme : « Je ne lui ai jamais proposé un seul poste. Comment aurais-je pu alors qu’il y a tellement de qualité dans sa liste ? Elle n’a simplement pas accepté de nous rencontrer ». Mais ce n’est pas tout : « Elle n’a pas apprécié que l’on dise qu’elle souhaitait partir en tandem avec son mari à l’agglo. En gros, ils voulaient faire une OPA sur la mairie : elle, conseillère départementale, adjointe, les deux à l’agglomération dont un qui aurait été vice-président. Il n’est pas envisageable qu’un couple puisse avoir autant de pouvoir. » S’il ne comprend pas pourquoi cette dernière ne s’est jamais désolidarisée du maire alors qu’elle était au conseil – « elle a voté tous les projets et n’a jamais ouvert la bouche en séance » – il promet que cette courte campagne sera offensive : « Nous n’avons pas tapé sur elle au premier tour, nous le ferons peut-être ». Afin de mettre chacun face à ses responsabilités, volonté déjà affichée par la candidate dans ces colonnes, donc.
« Le maire est aux abois »
Reste à savoir si ces complications d’ordre relationnel ne seront pas de nature à faire le jeu de David Dubonnet. Arthur Boix-Neveu préfère écarter cette possibilité « tant il est aux abois. Cette triangulaire » , prophétise-t-il, « ne lui sera pas favorable ». Si vote utile il y a, « il sera en notre faveur ». En attendant, il faut mener campagne, et celle-ci est plutôt « frustrante » compte tenu de l’impossibilité de réunir en nombre les habitants. « Pourtant, sur le marché, j’ai bien vu qu’il y avait une dynamique, on nous reconnaît malgré nos masques ». Cette dynamique, le premier tour n’y est pas pour rien, « je savais que nous ferions un bon score mais de là à être devant le maire… » Il est moins tendre avec la troisième candidate : « Je savais que nous serions devant, les habitants ont pris conscience de la différence entre nos deux listes ». Sans pression, pour le 28 juin, le challenge est accepté et ce, malgré les attaques : « Dans sa profession de foi, Nathalie Laumonnier m’attaque sur mon âge*. Je ne veux pas me brosser dans le sens du poil mais j’ai fait sciences po, j’ai été représentant des étudiants, je sais gérer des équipes autour d’un projet, je viens au conseil depuis sept ans, je connais. J’ai préparé le terrain, lentement, l’occasion s’est présentée, me voilà ». Serein, il se dit même conforté par le ressenti des habitants : «Ils sont bluffés par ma connaissance des dossiers, je suis entouré de gens et d’élus de grande qualité ». Ces certitudes ne s’accompagnent pourtant pas de garanties sur le résultat final, « nous devrons être parés à toute éventualité ». Ainsi, des recours sont déjà imaginés, « la Préfecture m’a confirmé que certaines choses n’étaient pas normales ». Il rappelle ainsi « les trois flashs infos mairie en deux mois, durant le confinement, le contenu sponsorisé sur Facebook » , des éléments qui affermissent sa sensation « que le maire a continué de faire campagne pendant cette période ». Le 28 juin, tout ne sera peut-être pas terminé, un risque qui n’est pas uniquement barberazien, à bien y regarder, d’ailleurs.
* « Vous estimez qu’Arthur Boix-Neveu doit d’abord acquérir de l’expérience avant d’assumer les responsabilité de maire, alors je suis la seule alternative crédible » , avait écrit Nathalie Laumonnier, dans sa profession de foi.
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