Il a le record de longévité au conseil général et est l’un des maires les plus résistants à la fonction, mais Claude Giroud assure n’avoir pas vu le temps passer. On le croit bien volontiers quand, à l’évocation de sa vie publique, il égraine les personnalités incontournables du paysage politique et historique français et les milles et une vie en une seule, qu’il semble avoir vécues. Portrait d’un « véritable élu de proximité »comme le décrivent ses plus proches collaborateurs.
C’est presque par hasard que Claude Giroud est entré aux fonctions électives. Presque, parce que bien que « tout jeune », cet Annécien de naissance, devenu notaire, était diplômé de sciences politiques à l’université de Grenoble, quand en 1972, le maire de Saint-Germain-la-Chambotte, Jean Collomb, lui a susurré qu’il devrait se présenter aux élections « puisqu’il cherchait toujours à rendre service aux autres. » Ou quand un tempérament rencontre un destin. 1976 verra donc le début d’une carrière politique faite de rencontres et de partages, puisqu’il s’agit du premier mandat de maire de Claude Giroud, à Albens, où il passera la majeure partie de sa vie.
« L’incarnation de l’élu de proximité »
Plusieurs signes particuliers sont à noter chez Claude Giroud, au-delà de son exceptionnelle longévité au Conseil général, sa soif d’apprendre « pour pouvoir toujours répondre au plus près aux questions que me posent les habitants » sourit l’homme qui, déjà notaire diplômé de l’Université de Lyon, a enrichi sa formation d’un diplôme de sciences politiques à Grenoble, d’urbanisme, de gestion ainsi qu’un master de droit fiscal à Paris Dauphine. « J’ai plusieurs passions, être au service des autres et étudier », confesse celui qui a consacré sa vie à sa commune, son territoire et leurs habitants, « ces études m’ont permis de mieux comprendre les collectivités locales, leur fonctionnement. »
Avoir travaillé 44 ans dans les arcanes de la politique locale lui aura permis, entre autres choses, de collaborer avec des hommes d’envergure, tels que Louis Besson, Michel Barnier, Jean-Pierre Vial et Hervé Gaymard, dont il ne tarit pas d’éloges : « Il s’agit de présidents très différents mais tous avaient de grandes qualités, et une foi très profonde pour la Savoie. » Ce n’est pas qu’il s’oublie, lui-même, c’est que Claude Giroud a « fait de son mieux », là où ses plus proches collaborateurs ont vu et continuent de voir, à l’instar de Jean-Pierre Germain, un homme « passionné par la vie publique et le service aux autres, il en est passionnant, dévoué sans aucune limite, partageant ses moments de joie et de douleurs. C’est quelqu’un d’heureux, qui aime son travail et qui, en étant proche de la population, est l’incarnation de l’élu de proximité. » Il est vrai que Claude Giroud a connu de nombreuses générations d’Albanais et d’Albanaises, qu’il a de son propre aveu « fait mon possible pour apporter des réponses aux uns et aux autres, mais on ne peut pas faire que des contents » Pour rappel, durant 42 ans à la tête de la commune, le maire Giroud a toujours été réélu au premier tour par ses administrés. Y verrait-on un signe de fidélité, de reconnaissance des habitants ? « Il était de toutes les fêtes de famille, les mariages, les fêtes de village, il aime être au milieu des gens », poursuit Jean-Pierre Germain, « c’est un homme sensible et humain, pour qui la politique ne se fait pas dans un bureau mais au contact des habitants. Il est de l’école de Michel Barnier, Louis Besson, Jean Blanc, Jean-Pierre Vial. Il aurait pu avoir une grande étude à Albens, mais il a préféré une étude plus modeste, ouvrant son bureau, tenant des permanences, où les gens continuent de se confier, d’une grande disponibilité. Mais aussi, et c’est rare, il est fidèle à ses amis, il a de la mémoire et n’oublie pas quand on lui a rendu service. »
« Je n’ai pas dit que je ne repartirai pas »
Amoureux de son territoire, qu’il considère comme une chance, il espère que les nouveaux élus « auront une volonté d’abord pour les autres, pour leur famille et pour les collectivités. Pour moi, aujourd’hui, il y en a deux qui donnent foi en l’autre, qui se démarquent, Renaud Beretti et Luc Berthoud. Ils vivent pour leur commune, on le ressent. Ce n’est pas une question de sensibilité politique, on voit qu’ils sont motivés et veulent bien faire. » A-t-il fait l’unanimité, a-t-il contenté chacun et chacune, c’est mission impossible pour un élu local. A lire les commentaires qui accompagnent ses publications, il a en tous les cas, c’est certain, laissé son empreinte dans le bassin aixois.
Figure incontournable de la politique savoyarde, il est aussi préoccupé par le sort des humains à l’autre bout de la planète qu’il se sent concerné par ses administrés sur la commune ou le département. « Nous avons beaucoup de chance de vivre en France et en Europe », conclut-il, « c’est une grande tristesse de voir des gens souffrir en Syrie ou ailleurs et de ne pas pouvoir les aider. » Quant à ses jardins secrets, il faudrait se faufiler dans la Drôme provençale, pour en savoir un peu plus. Mais c’est ici, sur les deux Savoie « qui ne sont pour moi qu’un seul et unique département savoyard » que Claude Giroud est ancré, lui qui, comme le distillait habilement Confucius, a choisi un travail qu’il aimait, de sorte à n’avoir pas l’impression de travailler, ne serait-ce qu’un seul jour de sa vie.
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1 commentaire
Unknown
02/11/2021 à 08:06
Un homme exceptionnel d’une gentillesse extrême comme il y en a peu