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Grand Chambéry : Philippe Gamen élu président et Aurélie Le Meur première vice-présidente de l’agglomération chambérienne

Par Laura Campisano • Publié le 10/07/20

Jeudi 9 juillet, à l’élection de la présidence du conseil communautaire du Grand Chambéry, deux candidats se sont présentés : Aurélie Le Meur, première adjointe au maire nouvellement élue à Chambéry, et Philippe Gamen, maire du Noyer, commune rurale de 219 habitants. Une candidature « exceptionnelle » selon le candidat lui-même, qui serait selon lui, « un symbole fort ». A la courte majorité de 41 voix contre 39 à Aurélie Le Meur, ce sont deux votes blancs qui ont créé l’événement. Philippe Gamen succède donc à Xavier Dullin pour les six années à venir.
Ils étaient tous réunis dans la salle du Manège, jeudi 9 juillet, pour élire le nouveau président de l’agglomération de Chambéry : aucun des conseillers communautaires n’aurait loupé ce moment crucial pour l’ensemble de la politique à suivre pour les six années à venir sur les 38 communes. Si les habitants arrivent à déterminer les équipements de Grand Chambéry, peu sont encore au fait de ce que cela change, l’élection d’un président d’Agglomération. Les clivages gauche-droite, les ambitions politiques, les craintes des uns et des autres durant la campagne n’ont en effet que peu de prise sur eux. C’est en revanche un signal fort de placer le maire d’un village à la tête d’une agglomération de 135 000 habitants. Et Philippe Gamen semble bien le mesurer.

« Un beau symbole de notre république, dans le respect d’une tradition savoyarde : la grande hauteur de vie politique »

Tels ont été les mots du cœur, au-delà du discours protocolaire de Philippe Gamen, alors qu’il présentait sa candidature aux élus composant le conseil communautaire. Sa candidature a le mérite de correspondre au « nouveau cap » voulu par le chef de l’Etat, semblant dire à demi-mots vouloir donner plus d’envergure aux territoires. Président du parc naturel du massif des Bauges, Philippe Gamen était connu de ses collègues et sa candidature considérée avec beaucoup de sérieux, sa connaissance du territoire et son implication ne semblant plus à démontrer auprès de ses pairs. Sa présidence il la présentait comme étant celle honorant « toutes les bonnes volontés sans exclusion de sensibilités, qu’ils soient élus urbains ou ruraux, en donnant à la ville centre toute sa place dans une majorité de projets à défaut d’être politiques. » Le ton était donné. Saluant « ceux et celles qui ont travaillé durant les six années » il a annoncé vouloir poursuivre les schémas quant aux activités agricoles, « en lien avec les aspirations de nos concitoyens, les circuits courts, les filières d’excellence et la ressource bois. » Attaché au patrimoine, à la culture, Philippe Gamen a insisté sur le fait qu’« il est primordial de poursuivre la dynamique choisie » et de mettre en valeur « le développement du tourisme pleine nature » tout en préservant « une maîtrise budgétaire » indiquant souhaiter associer le plus possible « les citoyens à ces décisions ». 
De son côté, Aurélie Le Meur, également attachée à l’ensemble de ces questions, moins connue sans doute de ses pairs puisque toute nouvelle en politique, a toutefois insisté sur l’importance de mettre en place une nouvelle gouvernance « porter un projet fédérateur pour redonner une dynamique au territoire que nous avons en commun. » a-t-elle exprimé devant ses collègues élus, appelant ardemment à trouver une vision « la plus consensuelle possible associant l’ensemble des communes, prenant en considération leurs spécificités. »  Pérennité de l’emploi local, mise en valeur de l’agriculture, du tourisme, préservation de l’environnement, les points communs entre les deux candidatures auraient presque fait oublier que leurs couleurs politiques étaient différentes. Aussi, si de nombreuses communes sont « passées à gauche » et qu’à Grand Chambéry, le binôme de tête est de sensibilités différentes, force est de constater que tout converge à l’ouverture et à la concertation.

Un score serré mais un résultat fair-play « pour un projet commun »

Ainsi, si Philippe Gamen a remporté la présidence à 41 voix contre 39, puisque deux votes blancs ont été comptabilisés, un vent nouveau a tout de même soufflé sur Grand Chambéry ce soir. D’abord, en raison des élus, siégeant au conseil communautaire : de nouveaux visages, de nouvelles tendances, et un peu plus d’élus sans étiquette, issus de listes citoyennes et du courant vert, dont nous vous avions déjà parlé dans ces colonnes. Ensuite, compte tenu des deux candidats, atypiques, dans ce genre d’assemblées d’élus chevronnés : d’un côté, Philippe Gamen, maire d’une commune rurale d’à peine 219 âmes, de l’autre, une candidate à peine élue, novice en politique, qui a bien failli être la première femme présidente de l’agglo, depuis 1957.

Ce ne sera pas pour cette fois, toutefois, c’est Philippe Gamen qui a proposé sa candidature au poste de première vice-présidente de l’agglomération chambérienne, comme il s’y était engagé dans sa candidature, et après que Corine Wolff, maire de Vimines, a renoncé à accéder à « cette candidature statutaire et protocolaire » après avoir affirmé « sa satisfaction quant à l’élection de Philippe Gamen, une présidence qui aura de l’audace mais sera aussi rassurante. »  Au terme d’un vote bien plus consensuel – déjà – Aurélie Le Meur, première adjointe de Chambéry, a-t-elle été la seule vice-présidente élue le 9 juillet. Le néo-président, dans sa présentation avait en effet annoncé qu’il souhaitait, s’il était élu, proposer de décaler l’élection des vice-présidents à une date ultérieure (fixée le 18 juillet prochain, NDLR) « afin que nous ayons le temps de réfléchir, de rassembler nos équipes. » 
Aucune candidature surprise, aucun coup de théâtre, n’auront émaillé cette séance somme toute assez courte, du conseil d’installation communautaire. Émerge plutôt une envie commune de travailler de concert. Pour un territoire qui semble assez sceptique aux alliances, ne serait-ce pas là le début d’un nouveau chapitre, à plus d’un titre ? Eléments de réponse le 18 juillet prochain, lors de l’élection de l’ensemble des vice-présidents. 

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