Aix-les-Bains : comment le théâtre du Casino et les artistes s’adaptent aux nouvelles normes sanitaires

Samedi 5 septembre, la saison des spectacles va reprendre dans la cité thermale. Premier de cordée, Sébastien Molina, qui évoluera, au théâtre du Casino, dans un contexte particulier, face à un public masqué. Un moindre mal pour les organisateurs aixois, les artistes, les tourneurs, privés, pour certains, ou limités dans leur expression depuis le mois de mars. La Savoie étant en zone verte, le monde des spectacles a obtenu son sésame pour une nouvelle saison sans contrainte de jauge.

Alors que jeudi 3 septembre, la nouvelle saison culturelle sera dévoilée en soirée, les reliques de la précédente vont être, deux jours plus tard, soldées au compte-gouttes. Et quelles reliques ! Olivier De Benoist, Anne Roumanoff, Richard Berry, Pierre Arditi et Michel Leeb… de sacrées affiches, des artistes majuscules dont les spectacles avaient été reportés, Covid-19 oblige. Et le premier à se produire sur la scène du théâtre du Casino sera le local de l’étape, Sébastien Molina, qui débarque avec son spectacle humoristique « Ça fait du bien », initialement programmé le 13 mars. « Les organisateurs avaient prévu de l’annuler au motif que le théâtre allait être très pris. Et puis finalement, la seule date de disponible était le 5 septembre » , nous a-t-il confié. Une date à risque, en pleine rentrée et alors que de nombreuses interrogations demeurent autour de ce virus. Le public répondra-t-il présent ? Pour le moment, le nombre de réservations se monte à un peu plus de 300. Toutefois, 5 septembre ou non, il s’est préparé de bonne grâce à sa prestation à venir. Il s’agit d’un retour aux sources pour cet Aixois de naissance*. Tout sera prêt pour un accueil du public dans les règles de l’art et le respect des normes sanitaires. 

« Ouf » de soulagement

Le pire avait été envisagé et puis la Préfecture a finalement livré ses recommandations, tardivement, « le décret a été signé samedi 29 août » , souffle Claudie Fraysse, conseillère municipale et présidente d’Aix événement. Et pour tout le monde, il s’agit d’un grand « ouf » de soulagement car, la Savoie demeurant – pour le moment – en zone verte, la distanciation ne sera pas de mise dans les salles fermées. « Le masque sera obligatoire, du gel hydroalcoolique sera disponible mais dès les prochains spectacles, la jauge maximale pourra dépasser les 600 places ». Une satisfaction alors que la capacité maxi du théâtre s’élève à 830 places assises. Ce qui implique la réouverture de la billetterie afin de remplir les spectacles à venir. « La jauge avait été bloquée à 600 pour respecter la distanciation » , se justifie Claudie Fraysse.
Sébastien Molina n’en bénéficiera pas, lui qui a demandé à bénéficier d’une marge de sécurité à l’organisation. Pour l’heure, un peu plus de 300 spectateurs sont attendus, il reste donc de la place pour voir l’humoriste se rappeler au bon souvenir de la cité thermale. « Depuis quelques jours, je suis à Aix, j’ai pu venir voir le théâtre de près, sentir les coulisses… il a une vie, une véritable odeur. Cela m’évoque plein de souvenirs. J’ai hâte de retrouver cette scène, » bien qu’il admette avoir une petite appréhension. En effet, jouer face à un public masqué ne serait pas chose aisée : « Ce qui me fait vibrer, c’est le rire du public. Au Grenier dîner spectacles, les gens étaient démasqués parce qu’attablés. Bon, je m’en fais peut-être une montagne » , tempère l’intéressé. Un doute qui n’a pas réellement traversé l’esprit d’Olivier de Benoist, dont le spectacle, prévu le 15 septembre, affichait complet avant de voir la billetterie rouvrir. « J’ai déjà joué dans cette configuration, cet été, on s’habitue très vite au masque même si l’on ne perçoit pas les expressions des visages ». 

« L’impondérable fait partie du jeu »

Pour le prolifique humoriste – il en est à son sixième one man show avec « Le petit dernier » -, le fait d’avoir été « fauché en plein élan » par la crise sanitaire lui permet de relativiser : « Il y a une vraie demande. Entre rien et la configuration actuelle, je choisis cette dernière. Je joue depuis plusieurs semaines, je suis chaud ». Un relativisme que partage Christophe Clément de Vaillant Spectacles, tourneur de l’humoriste Anne Roumanoff, (le 15 novembre à Aix-les-Bains) : « C’est l’organisateur qui s’occupe des règles à appliquer, nous, nous faisons avec ». Ainsi, bien que les mesures s’avèrent plus restrictives, « notre travail nous demande de faire avec. En ce qui me concerne, le contexte ne m’a pas fait passer de nuits blanches » car, dans le meilleur des cas, il cherchera à doubler la date, « la même semaine si possible » , option plus plausible dans les grosses salles que dans les petites, gérées par les mairies, généralement saturées. Comme à Aix-les-Bains. « L’impondérable fait partie du jeu ; un artiste peut se casser une jambe, la salle peut subir un incendie… tout peut arriver, alors on s’adapte ».  Si Olivier de Benoist a eu l’opportunité de rôder son spectacle durant l’été, ce n’est pas le cas de Sébastien Molina, qui a passé une partie de son été à réviser, après cinq mois d’inactivité. Pas question, cependant, de réadapter son one man show à l’actualité Covid : « Je n’ai qu’un sketch sur le confinement, assez court, je n’ai pas la volonté d’en rajouter. Les gens veulent se détendre, ils en ont ras-le-bol de ce climat anxiogène ». « Si les gens sortent » , abonde Olivier de Benoist, « c’est pour être emmenés ailleurs. Il faut que les choses soient les plus normales possibles. Alors si l’on doit tenir compte de cette période, il ne faut pas trop en faire ».  Tant que le département restera en zone verte, les choses seront ainsi faites, dans un secteur « qu’il faut soutenir parce qu’à l’agonie » , rappelle Sébastien Molina. Pour lui, en qualité de premier de cordée, ce samedi 5 septembre sera crucial, face à « son » public et devant les caméras puisque son spectacle sera capté.
Pour plus d’informations ou pour toute réservation : http://spectacles.aixlesbains-rivieradesalpes.com/billetterie/ 
* Retrouvez le portrait de l’humoriste dans notre article du 11 avril.