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Bourget-du-Lac : aussitôt installée, la nouvelle équipe de Nicolas Mercat s’empare de la Croix Verte

Par Laura Campisano • Publié le 09/09/20

Nouvelle municipalité, nouvelle dynamique à la mairie de Bourget-du-Lac. Dès leur installation, quelque peu précipitée – déconfinement oblige – du fait du vote du budget, Nicolas Mercat et l’ensemble de son équipe se sont attelés à réaliser une grande concertation autour de la « Croix Verte » – ce vaste terrain de 0,5 hectare en zone humide, situé entre le lac et la route départementale à l’entrée de la ville – afin de ne pas perdre de temps dans l’avancement du projet. Au total, ce sont près de deux cents entretiens que les élus ont mené tambour battant, avec de nombreuses pistes à la clé. 
C’est peu dire qu’il n’a pas chômé depuis son investiture, le 3 juillet dernier. Pas le temps, en réalité, pour le nouveau maire qu’il est devenu, de prendre ses marques. Cette année, le calendrier électoral, si particulier n’a pas laissé de répit à Nicolas Mercat, ni aux services « qui nous ont très bien accueillis, jouent vraiment le jeu et ont un vrai sens du service public », ni aux équipes « qui prennent leur travail à cœur ». Tous ont, dès les premiers jours, appris à travailler ensemble, selon un « effet démarrage » tonitruant. Premier dossier d’envergure, l’aménagement de la Croix Verte, dont le projet initial sera revu, repensé avec l’aval des habitants, des acteurs économiques et également, des estivants dont les avis ont dès cet été, fait l’objet d’un recensement appliqué.« Je ne sais pas comment on peut prendre de bonnes décisions sans concertation », explique l’édile, « je le dis en toute humilité, ce d’autant plus que la concertation elle-même réclame beaucoup d’énergie et de temps, mais elle est nécessaire. Nous avons, mon équipe et moi-même, effectué près de 200 rendez-vous que nous pensions voir durer quelques minutes, et qui auront finalement duré presque une heure chacun. Les gens étaient contents et avaient des choses à dire ! Par ailleurs, ni nous loupions la mise en route cet été, nous aurions perdu une année. Nous l’avons donc fait et nous avons eu raison de le faire, parce que c’était très bien ! »  Car l’objectif principal de cette concertation afin de remodeler le projet d’aménagement, place bel et bien les estivants au cœur des discussions : comment les accueillir, bien les accueillir, et quels services leur proposer pour que « ce bord de mer à lui tout seul » demeure l’une des destinations favorites des plaisanciers.

Entre 5 000 et 7 000 estivants les mois d’été, sur la plage du Bourget

« C’était un débat pendant la campagne et il a été tranché dans les urnes », souligne Nicolas Mercat, « le projet initial a été bien travaillé, il y a eu du travail et de nombreux talents ont pu s’y exprimer. Toutefois, il ne répond pas aux objectifs stratégiques de la commune du Bourget. » L’un d’eux, outre le développement touristique de la commune, est bel et bien l’aménagement de la Croix verte afin que ne surviennent pas les incivilités ou les débordements qu’a connu la plage bourgetaine cet été : bagarres et stationnement sauvage entre autres… Il a fallu se réunir en urgence à Grand Lac, entre pompiers, municipalité et gendarmes, pour prendre des mesures fortes, telles que la mise en place de vigiles et de bracelets pour filtrer les fauteurs de trouble. Ce phénomène, le maire ne souhaite pas le voir se reproduire chaque été.  Toutefois, la principale problématique reste celle de juguler la venue des 5 000 à 7 000 personnes qui viennent de partout, chaque été, profiter du camping municipal. « Nous avons installé un compteur sur la plage », reprend l’élu, « et avons en outre pu réaliser que les estivants étaient Savoyards pour 30 % d’entre eux, certains venant de Chambéry, à vélo, d’autres d’Isère, du Rhône, de l’Ain, de Haute-Savoie. Nous avons également réalisé que certains venaient même de la Drôme ou de la Loire pour la journée ou le weekend, par exemple. Puis il y a également 30 % de touristes qui viennent du Grand Nord ou de l’Est, les Belges, Hollandais, Suisses et Allemands. Enfin, il y a des touristes de toute la France ainsi que des Bourgetains, qui notamment cette année, ne sont pas partis en vacances. En tous les cas, le camping a très bien fonctionné, certains viennent depuis 50 ans, et apprécient particulièrement le Bourget. »  Et pour cause, pour 3.10 euro par personne et par jour, les estivants ont expliqué aux élus que leur préférence était en lien avec le service proposé : moins cher qu’Annecy, moins bondé qu’Aiguebelette, l’ambiance y est bon enfant et les activités ne manquent pas. « un petit bord de mer à nous tous seuls » nous rapporte un Nicolas Mercat souriant. Seulement, comment faire perdurer cette bonne ambiance alors que l’affluence provoque souvent des débordements, comme nous le démontre la situation d’Aiguebelette, chaque été ? C’est là tout l’enjeu de la concertation, qui devrait durer jusqu’au 26 septembre, pour que les travaux puissent idéalement être mis en route à la fin de l’année 2021. Ambitieux ? « C’est possible, si nous suivons notre rythme, certains aménagements pourraient commencer assez rapidement. » estime le maire, confiant.

« De l’ombre, du calme, des arbres et de la verdure »

Les estivants apprécient les services proposés par le camping.
Les requêtes sont unanimes sur certains sujets : la tranquillité, le besoin de fermer le Boulevard Coudurier à la circulation durant l’été, l’agrandissement de la plage et… de la verdure, pour favoriser la fraîcheur naturelle qu’apportent les platanes en ces étés caniculaires. Or, pour le moment, ils n’apportent d’ombres qu’aux voitures qui passent sur le boulevard. D’où la piste étudiée par la municipalité d’agrandir la plage en conservant les arbres, en reculant sur le boulevard, « afin que l’ombrage profite à tous. » Côté parking, il serait possible de conserver celui situé près du Calypso, ou bien de le décaler plus en retrait, à quelques centaines de mètres de la plage, avec, pourquoi pas, un dépose-minute. « Il n’y a qu’une dizaine de jours de grosse affluence dans l’année, il n’apparaît donc pas nécessaire de créer un énorme parking. Nous attendons de voir ce que donnera la concertation, mais cela fait partie des points importants. » Tout comme le sont les emplacements de bateaux, qui posent une véritable difficulté, ainsi que les stationnements qui gâchent la vie des riverains…Tout l’enjeu est donc de réorganiser le stationnement, aux quatre coins du bourg des places vides existent. Un système de navettes ?  « C’est un point à étudier, soit des navettes, gratuites si elles sont mises en place, soit un petit train touristique, ou même des vélos en libre service sur Technolac, ainsi qu’un service de surveillance des vélos, pour éviter les vols à répétition. »  En revanche, au grand étonnement des élus, aucun des estivants rencontrés n’a souhaité que la plage devienne gratuite. « Les gens sont attachés à ce que la plage reste payante, pour tout un tas de raisons dont l’interdiction des chiens, la tranquillité et le fait qu’elle soit surveillée », précise Nicolas Mercat, « ce n’était pas notre idée de départ, mais ce qu’ils ont mis en avant représente une somme de petites choses auxquelles nous n’avions pas pensé. » Toujours est-il que la modernisation de la plage semble nécessaire et attendue: sanitaires, bancs, chaises font en effet partie des points soulevés par les personnes rencontrées par la municipalité, consciente du niveau de service souhaité par les estivants (et désireuse de les garder). 

L’ambition de réaliser un grand site touristique 

Un site à aménager avec soin.

Un nouveau cahier des charges sur la Croix Verte devrait voir le jour vers la fin du mois de décembre 2020, après que la concertation avec les habitants soit entamée, discutée, débattue même, au cours de deux journées importantes pour le projet : le 17 septembre à Cinélac, pour le compte-rendu de la concertation puis la journée du 26 septembre, avec visite du site, promenade commentée, réunion en petits groupes thématiques rassemblant les habitants, les acteurs économiques et les élus. Une manière efficace de produire des idées, selon Nicolas Mercat, qui se dit heureux de ce travail de contact et de rencontres avec toutes les personnes concernées par le projet. Financé à hauteur de 2.4 millions d’euros, par la Région AURA et Grand Lac, le maire souhaite faire du projet « Croix Verte » un grand site qui s’étendrait non seulement du centre-bourg à Tecnolac au travers d’un parc urbain, mais aussi à l’ensemble des bords du lac du Bourget, dans les communes voisines, et pourquoi pas devenir un projet européen, qui pourrait s’appliquer aux Lacs de Côme, d’Annecy, du Léman ou d’Aiguebelette, à terme, rendant plus accessibles les abords des sites lacustres, sans surcharge et en privilégiant les mobilités pour tous. 
Forte de ses points touristiques incontournables, le château de Thomas II, la plage, l’observatoire, les jardins du Prieuré et le domaine du Buttet, la commune du Bourget-du-Lac souhaite maintenant ouvrir son espace encore plus grand « pour créer un lien entre ses trois unités, le lac, le Bourg et Technolac, ce serait permettre à la Croix Verte d’avoir une réelle logique, de recréer le lien avec la Leysse » ambitionne Nicolas Mercat, même s’il est conscient que les choses devront se faire étape par étape, comme il l’a souhaité et déjà initié. A suivre…

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