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Sénatoriales : le PCF Savoie va jouer la carte Florian Penaroyas
Par Jérôme Bois • Publié le 09/09/20
La liste s’allonge de jour en jour, alors que le 10 septembre se clôtureront les dépôts de candidatures : dernier en date à briguer un fauteuil au palais du Luxembourg, Florian Penaroyas, représentant le Parti communiste de Savoie, avant la candidature annoncée de Ludovic Vulliermet, officialisée jeudi. Jeune candidat de 29 ans, le porte-parole du PCF Savoie se veut le représentant du changement et se hâtera, en cas de victoire le 27 septembre, de monter au créneau en faveur de thématiques chères au parti.
Nous disons donc André Vairetto (gauche), Michel Dantin (LR), Martine Berthet (LR), Brice Bernard (RN), Cédric Vial (sans étiquette), Florian Penaroyas (PCF), Jean-Luc Hochard (Liste citoyenne), Claudie Ternoy-Léger (EELV) et vraisemblablement Ludovic Vulliermet (majorité gouvernementale) sur les starts, en attendant la clôture des dépôts de candidature en préfecture, jeudi 10 septembre, qui pourrait encore aboutir à l’apparition de nouvelles têtes. Qui pour prendre la place bientôt laissée vacante par Jean-Pierre Vial et pour succéder à Martine Berthet ? Côté PCF, on a pris le temps de la réflexion, c’est finalement la jeunesse qui a primé « Sur les six parlementaires que compte la Savoie » , avance le néo-candidat de 29 ans, « six sont des libéraux Il était indispensable d’apporter du changement dans la vision et de la jeunesse. Nous savions qu’en face, nous trouverions des vieux de la vieille ». Il se dit même « fier de représenter un parti qui participe au renouvellement démocratique. La chambre doit représenter la diversité de la nation ». Evelyne Niveaux sera sa suppléante.
Au Sénat, il prendrait place, en cas de victoire, aux côtés des membres du CRCE, groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste. « Ses membres font le lien entre les territoires et le palais du Luxembourg » sur des thèmes sensibles parmi lesquels les services publics, évidemment, comme le maintien des bureaux de poste et l’hydro-électricité « sacrifiée en passant les concessions à d’autres opérateurs qu’EDF ». Il rappelle également que c’est le groupe CRCE qui a permis la revalorisation des retraites agricoles, un sujet prégnant en Savoie*.
« La République se délite »
Faire bouger les lignes à travers un travail de fond, en somme, méticuleux, souvent invisible du grand public, un vaste programme : « Oui, le sénateur est moins dans l’immédiateté que dans la réflexion » assure-t-il. Michel Dantin ne disait-il pas la même chose, dans ces colonnes, voici deux mois ? « L’Assemblée nationale est dans la politique politicienne, les coûts, etc. Au Sénat, les membres n’ont pas la même notion du temps, ont une hauteur de vue et de vraies compétences. Ce sont des types qui connaissent les sujets ». Un point d’accord qui n’a pas manqué de faire sourire Florian Penaroyas mais qui dit bien ce que doit être l’ouvrage d’un sénateur, un travail de l’ombre, ce qui a tendance à rendre la fonction assez opaque pour celles et ceux qui voudraient voir cette chambre disparaître. Dans le cas où émergerait une VIe République, le Sénat risquerait de ne plus en être, selon l’intéressé. Être au plus près des élus locaux, il s’agit là de la mission première du sénateur, « ils sont la chambre des territoires » , un rôle qui sera plus crucial encore tant « la République se délite, notamment depuis la loi NOTRe de 2015, une loi tueuse qui a provoqué une désorganisation du tissu politique local et qui a eu le don de limiter les prérogatives des maires au profit des communautés d’agglomération. En tant qu’élu et militant, c’est une loi catastrophique, il y a un vrai problème démocratique dans ce pays ». Un panorama assez « noir » comme il le reconnaît volontiers. Il appuie son propos par l’exemple du mariage forcé entre Chambéry Métropole et Cœur des Bauges, cette dernière ayant été aspirée faute d’un nombre d’habitants suffisant, ce que les Baujus ont ardemment contesté. En vain.
En tant que grand électeur, il se dit « dans le flou »
Face à lui, beaucoup de candidats, donc, rien de nouveau sur le département puisqu’en 2014, ils étaient pas moins de douze en lice, (seuls sept avaient eu des voix avec la réélection de Jean-Pierre Vial et l’élection de Michel Bouvard). Peu, pourtant, ont « annoncé la couleur, beaucoup n’ont pas d’étiquette » , regrette-il. « Je suis également grand électeur**, je suis dans le flou lorsque je vois les noms. Je voterai probablement pour moi » , sourit-il. Ainsi, André Vairetto, s’il n’a pas reçu le soutien plein et entier du Parti socialiste, « s’est dit très fier d’avoir remplacé Thierry Repentin » en juillet 2012 lorsque ce dernier est entré au gouvernement Ayrault. Preuve de son enracinement socialiste. Les autres se sont abstenus, hormis Brice Bernard, de brandir leur appartenance politique en étendard. Une omission dans l’air du temps, les municipales l’ont démontré : les partis ont volé en éclat.
Il ne reste désormais que deux petites semaines à Florian Penaroyas pour conquérir le cœur des grands électeurs, sans passer par la case réunion publique. « Nous allons faire le tour des élus » , répond-il sobrement. Sans roulements de tambour. Mais avec une grande méticulosité.
* Via notamment Cathy Apourceau-Poly et le LR René-Paul Savary, rapporteurs de la proposition de loi visant à assurer la revalorisation des pensions de retraite agricoles en France continentale et dans les outre-mer. Loi promulguée le 3 juillet 2020.
** Il l’est en tant que délégué supplémentaire, désigné par le conseil municipal de Chambéry. En Savoie, les grands électeurs sont les quatre députés, les deux sénateurs, les 11 conseillers régionaux, les 38 conseillers départementaux et les (très nombreux) délégués aux conseils municipaux de toutes les communes de Savoie.
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1 commentaire
LolaKate
15/09/2020 à 20:15
Florian Penaroyas pour conquérir le cœur