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Sénatoriales : les Verts et Savoie citoyenne dans le même bateau…

Par Jérôme Bois • Publié le 16/09/20

Jean-Luc Hochard et Claudie Léger ont en commun un parcours politique qui les a conduits à siéger en conseil municipal, de La Motte-Servolex, pour le premier, d’Albertville pour la seconde. Et ensemble, ils s’attaquent à une montagne autrement plus imposante, le Sénat, qu’ils voudraient bien voir plus proche des gens, plus transparent et ressemblant moins à un cercle d’initiés. Ils ont donc choisi de battre campagne ensemble, les deux formations politiques ayant de nombreuses affinités, à commencer par voir davantage de démocratie participative et d’écologie.

Le fonctionnement du Sénat dans le viseur

La désignation des sénateurs reste par ailleurs un problème pour les deux formations politiques, « j’ai été interpellé par rapport à ce mode de désignation » , explique Jean-Luc Hochard, « qui reste très confiné, réservé aux grands électeurs ». Lui avait déjà tenté sa chance en 2004, il était alors le quinzième, inscrit uniquement au second tour. Rien de mémorable, il terminera avec 6 voix… « Ça marche beaucoup par coups de téléphone entre partis et ces méthodes, je les dénonce depuis longtemps. Remettre en cause le Sénat, c’est de toutes façons dans l’air du temps ». « On voudrait modifier tout le fonctionnement de cette chambre » , globalise sa collègue, « cela implique une modification de la constitution mais ça ne me pose personnellement pas de problème ». Il y avait bien eu volonté d’ouverture du Sénat, en janvier 2020*, qui n’a pas pour autant donné tous les signes de transparence que les Verts ou les listes citoyennes auraient souhaité.

Une candidature commune avec deux bulletins distincts

La présence de deux candidats et de leurs suppléants samedi 12 septembre au matin, au marché de Chambéry, visait à inciter la population à interpeller les grands électeurs et à leur faire remonter les problématiques de terrain, pour que cette ouverture soit plus nette, « nous voulons faire le lien entre eux et ces grands électeurs, il existe plein d’initiatives qu’il faut relayer, nous sommes preneurs d’idées et si nous sommes élus, nous ferons des points-étapes réguliers en mettant le citoyen au centre des attentions » , glisse Claudie Léger. Élu à La Motte entre 2001 et 2008 puis entre 2014 et 2020, Jean-Luc Hochard est rompu à la chose publique. Âgé de 61 ans, il travaille à Cristal Habitat en qualité de chargé de clientèle.
Quant à Claudie Ternoy-Léger, elle siège à Albertville, dans l’opposition « Albertville autrement », conduite par Laurent Graziano. « J’ai une étiquette mais je compte bien travailler avec tous les politiques conscients des enjeux environnementaux » , précise-t-elle. « Moi, je ne suis pas » vert « mais l’écologie m’intéresse beaucoup » , reprend Jean-Luc Hochard, « plus que le parti du reste, ce qui ne nous empêche pas de partir dans une candidature commune, avec un programme commun même s’il y aura bien deux bulletins ». Ce qui tombe bien, deux postes sont à pourvoir… Tiré au sort parmi une petite dizaine de prétendants, sur la liste Savoie Citoyenne, il a accueilli cette désignation avec entrain. « Si je suis élu sénateur, je le serai à 100% et je laisserai mon travail de côté » , un son de cloche concordant avec celui de son binôme. « C’est du travail, nous sommes naturellement opposés au cumul dans le temps et des fonctions. Il faut en finir avec ce système ».
Savoie citoyenne et EELV Savoie ont donc uni leurs forces pour faire entendre la voix des territoires, la voix de tous mais surtout pour en finir avec un Sénat éloigné des préoccupations du plus grand nombre. Les citoyens l’entendront-ils ?
* Fin janvier, le Sénat avait lancé une plateforme de dépôt de pétitions en ligne permettant à tout citoyen de proposer la création d’une mission d’information sénatoriale ou de soumettre une proposition de texte législatif en vue de son inscription à l’ordre du jour
Deux types de pétitions peuvent être déposées : une proposition de texte législatif, devant rassembler 100 000 signatures en six mois et qui pourra être transformée en loi, et une proposition de mission de contrôle, pouvant donner lieu à la création d’une mission d’information, sous réserve d’avoir récolté 100 000 signatures en six mois également.

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