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Sénatoriales : Nicole Guilhaudin, pour aller à l’essentiel

Par Jérôme Bois • Publié le 23/09/20

Elle a longtemps été une verte convaincue, jusqu’au bout de son bulletin d’adhésion. Les Verts d’Antoine Waechter, d’abord, puis ceux de Dominique Voynet. Militante certifiée pendant trente ans, Nicole Guilhaudin a, depuis 2014, lâché EELV pour « désaccord sur la ligne politique de fond ». Cette année, elle repart en campagne, pour les sénatoriales, cette fois-ci, sous la bannière « majorité présidentielle », incluant la République en Marche et le MoDem. La candidature du pragmatisme. Et de l’écologie, chevillée à ses convictions profondes.
Nicole Guilhaudin a une sacrée carte de visite : conseillère départementale, régionale, conseillère municipale à Chambéry, vice-présidente à Chambéry métropole… Elle fait partie du paysage local depuis ses années vertes, en réalité, une couleur dont elle se pare toujours mais sans en brandir la carte d’adhésion. EELV, c’est bel et bien terminé, c’est avec une bannière qu’elle présente désormais sa démarche auprès des élus et grands électeurs : celle de la majorité dite présidentielle. « J’ai quitté les Verts il y a six ans à cause des dérives gauchistes dont on voit les conséquences aujourd’hui ». Elle y était entrée à l’orée des années 80, lorsqu’Antoine Waechter dirigeait la mouvance avec poigne. « J’avais été séduite par le » ni ni «, le refus d’entrer dans le clivage droite – gauche. Waechter avait posé la question de l’environnement en politique, Dominique Voynet y a ajouté la dimension sociale ». Seulement, pour être efficace, l’écologie doit pouvoir s’adresser à tout le monde et s’affranchir de toute politisation. « Soit on considère qu’il y a urgence climatique et on agit en incluant tout le monde, soit on considère que l’écologie est à gauche et on ne s’adresse qu’à eux » , assène-t-elle. « Je regrette, par exemple, que les écolos ne se soient jamais penchés sur la question économique. Nous vivons sur une planète finie, ses ressources ne sont donc pas infinies ». 

« On va au plus efficace »

Depuis six ans, donc, Nicole Guilhaudin poursuit son combat écolo, « une écologie généraliste qui parle à tout le monde ». Dans son document de campagne, elle précise sa pensée : « J’ai toujours soutenu une écologie généraliste, une approche à la fois économique, sociale et environnementale pour une croissance plus sobre et qualitative. Il s’agit d’une démarche obligatoirement démocratique car les décisions prises ne peuvent être efficaces que si elles sont comprises et appropriées par le plus grand nombre ». Ce projet « divers centre », à consonance présidentielle, elle l’a porté avec Christian Saint-André lors de la campagne des municipales à Chambéry, elle le porte aujourd’hui jusqu’à cette nouvelle campagne « axée sur l’action, le concret, l’utile. Les maires attendent d’être accompagnés par leur sénateur pour faire avancer les dossiers, et pas forcément les gros. Je connais bien la complexité des procédures informatives, financières, législatives aboutissant à la concrétisation d’un dossier, ces élus ont besoin d’un intermédiaire capable de les aider ». C’est ça, le pragmatisme, « on va au plus efficace ». Au cours de sa carrière politique, elle a étudié les grands thèmes savoyards comme le Lyon-Turin, les transports, la mobilité, le tourisme, la démocratie participative, elle aussi a grandement contribué au « plan climat » lors de son passage au département. 

Sa proximité avec le gouvernement ? Un atout

Avec Christian Saint-André, lors de la campagne des municipales à Chambéry.
Le pragmatisme, Nicole Guilhaudin l’affiche précisément dans sa profession de foi, par sa capacité à porter auprès des collectivités locales le fameux plan de relance à 100 milliards d’euros de Jean Castex, « une chance pour notre pays et nos territoires ». Elle met en avant sa « proximité » avec le gouvernement, un « atout déterminant » pour faire avancer les dossiers, notamment les lignes concernant ce plan de relance. Une proximité qu’elle assume pleinement. « Ce qui m’intéresse chez Emmanuel Macron, c’est ce positionnement hors clivage car la place de l’écologie est aussi en dehors de ce clivage ». « Il tient la route, est brillant et courageux » même si elle convient qu’un peu plus de pédagogie de la part du président de la République ne noircirait pas son image, loin s’en faut, une image déjà fortement écornée. « En France, nous sommes prompts à la critique et au dénigrement, on ressent une forme d’aigreur latente ». Quoi qu’il en soit, la candidate s’avance vers ses premières sénatoriales avec détermination, pour se mettre au service d’une chambre dont elle loue l’autorité et l’utilité. « Avec l’Assemblée nationale, les choses sont assez équilibrées, chacun a sa part ». Son suppléant est Yann Bezat, ancien adjoint au maire d’Aiguebelette (entre 2001 et 2020), figure d’un environnement « plutôt rural ».

Tous les commentaires

1 commentaire

gerard Blanc

23/09/2020 à 17:58

Macron écologiste, quelle plaisanterie et mépris des faits ! D'autres, donc le respectable Nicolas HULOT, y ont cru aussi et se sont vite grillé les ailes, séduits par ses beaux discours et alléchantes promesses. Avant de déchanter et de découvrir que sous la fraiche peinture verte (si à la mode) se cachait un représentant du système économique qui nous a mené à la catastophe, des lobbies conservateurs anti-écologie et des milieux financiers défendant leur prédations criminelles sur nos ressources et le vivant (humains compris).

Dernières victimes probables de ce brillant illusioniste du "en même temps", les respectables 150 citoyen.nes tirées au sort de la Convention citoyenne pour le Climat, dont les 149 mesures sont bafouées les unes après les autres malgré les promesses solennelles de Macron de les mettre rapidement en application. Derniers exemples, les pesticides, la taxe sur les avions et le moratoire sur la 5G.

Alors méfions vous des imitations, des caméléons et autres retournements de vestes...
Comme une grande partie de la jeunesse et un nombre croissant d'élécteurs et électrices (cf européennes, municipales,..), préférons les actes aux promesses, et les acteurs de terrain aux opportunistes

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