Sénatoriales Savoie : première pour Cédric Vial, Martine Berthet prolonge son séjour

A l’issue d’un scrutin à rebondissements, le duo Martine Berthet / Cédric Vial a finalement été désigné par les grands électeurs. Une grande première pour l’un, une confirmation pour l’autre. La lutte aura été acharnée avec André Vairetto bien placé après le premier tour tandis que l’un des favoris, Michel Dantin, a choisi de se retirer, laissant le champ libre aux deux vainqueurs. 
André Vairetto a de quoi être déçu : bien calé en deuxième position derrière Martine Berthet à l’issue du premier tour (422 pour 491 pour sa rivale), il a in fine été devancé in extremis par Cédric Vial, qui se tirait joyeusement la bourre avec Michel Dantin (399 voix chacun) lors du premier tour de scrutin. 

Michel Dantin change tout

Seulement, un événement est venu bouleverser ce bon ordonnancement, le retrait de l’ancien député européen après le premier tour, ancien maire de Chambéry, Michel Dantin, au point qu’il n’en restait que six : « Je remercie les grandes électrices et les grands électeurs qui m’ont fait confiance au premier tour, dans un contexte difficile, ainsi que Martine Berthet qui mérite tout leur soutien au regard du travail accompli. Par souci de l’intérêt général, j’ai décidé de ne pas déposer ma candidature au deuxième tour de cette élection sénatoriale ». Positionnement rendu public vers 16 heures, ce 27 septembre. Pour mieux laisser filer sa collègue LR vers un succès total en faisant barrage à André Vairetto ? Ou pour laisser la place aux jeunes, Cédric Vial en tête ? Toujours est-il que la sénatrice sortante, élue en 2017, s’en est sortie avec sérénité (613 voix au second tour) et a tenu à souligner le geste de Michel Dantin « Nous étions trois à nous présenter au second tour, il y avait beaucoup de chances qu’un seul de nous passe. Le choix de Michel Dantin devrait susciter beaucoup d’admiration, et je le remercie très sincèrement d’avoir fait ce choix. Nous risquions de perdre un siège au sein du groupe de la majorité au Sénat, bien que ce ne soit pas le choix de départ de la majorité. Je suis en tout cas très heureuse que les grands électeurs savoyards aient entériné le travail effectué durant ces trois dernières années, a commenté Martine Berthet, je suis déjà sur la lancée pour poursuivre la défense des dossiers savoyards (lire notre article du 18 septembre). Le maire des Echelles est, pour sa part, parvenu à coiffer son rival sur le fil, de 41 voix (577 contre 536) pour son deuxième tour de piste après 2017, lorsqu’il avait déjà failli créer la surprise (lire notre article du 24 septembre). Derrière arrivent, dans l’ordre, Claudie Ternoy-Léger (EELV, 195 voix), Brice Bernard (RN, 74 voix) et Catherine Ferrari (16 voix, qui s’est maintenue malgré ses 18 voix du premier tour). Pour le secrétaire fédéral du Rassemblement national, ce résultat restait une promesse, malgré tout : » Entre 2017 et 2020, très forte progression du vote RN, à plus du double« , exprimait-il dans un tweet, postulat que Marie Dauchy, conseillère régionale et élue à Saint-Jean-de-Maurienne, qualifiait même de » victoire« . » Il y a une volonté des électeurs de renouveler les générations, mais il n’y a pas vraiment de renouvellement« , confiait Florian Penaroyas (PCF, 44 voix, qui ne s’est pas maintenu), » il va falloir que Cédric Vial se démasque et choisisse son camp« , lui qui s’était positionné sans étiquette. » D’un point de vue politique, c’est désespéré«.

Pour Cédric Vial, « le début d’une réflexion »

Pas désespéré pour tout le monde, en tout cas, puisque l’intéressé se disait satisfait, dimanche soir, une satisfaction néanmoins retenue : « Je ne ressens pas de la joie, je ne me sens pas grisé, je suis juste conscient de la responsabilité qui pèse désormais ». Il n’a pas laissé passer sa chance profitant à plein du retrait de Michel Dantin : « Vous savez, la politique, ce n’est pas de l’arithmétique ; d’où viennent les voix qui m’ont fait gagner ? Je ne sais pas. Je note qu’au final, il y a une offre différente, c’est le début d’une réflexion sur le rôle des partis en politique ». Il promet de soutenir Gérard Larcher au palais du Luxembourg, « les groupes politiques n’étant que de la logistique ». Un souhait qu’émet également Martine Berthet « Je ne sais pas dans quel état d’esprit se trouve Cédric Vial, nous n’en avons pas encore discuté, avance-t-elle, il a souhaité se démarquer politiquement du binôme que je formais avec Michel Dantin en se situant hors parti politique. Or au Sénat, il est important de faire partie d’un groupe et j’espère qu’il se rattachera à notre groupe politique LR. Il est identifié comme divers droite… c’est lui qui a les cartes, reprend-elle, évidemment qu’il y a plus de poids pour un département quand il y a une cohésion de l’action, mais je ne sais si c’est le choix qu’il a fait. » Fin du suspense le 30 septembre, lors des premiers rendez-vous au sein des groupes au Sénat. Ce qui est sûr, c’est que sans l’échec de 2017, il n’aurait pas été à la fête, le 27 septembre. « Je craignais tellement d’être le Poulidor des Sénatoriales » , sourit-il… Le voici donc en selle pour bouger le système : « Je ne suis pas loin de la vérité, mon analyse de la situation politique a convaincu » …

Second tour : 1 231 inscrits, 1 199 exprimés, 7 votes blancs, 13 nuls.Résultats : Martine Berthet, 613, Cédric Vial 577, André Vairetto, 536, Claudie Ternoy-Léger, 195, Brice Bernard, 74 et Catherine Ferrari, 16.Ludovi Vulliermet (68), Jean-Luc Hochard (84), Pierre Biguet (8), Michel Dantin (399), Florian Penaroyas (44), Nicole Guilhaudin (43) se sont retirés à l’issue du premier tour.