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Confinement, le retour…

Par Jérôme Bois • Publié le 28/10/20

Le président a de nouveau pris la parole après une précédente interview télévisée accordée le 14 octobre dernier, six jours seulement après les recommandations du premier ministre Jean Castex. Une nouvelle fois, il a réaffirmé la gravité de la situation sanitaire, une nouvelle fois, il a pris des mesures fortes, coercitives. Nous allons être reconfinés. Une nouvelle fois. Comme il y a six mois. 
Si les spéculations médiatiques avaient réellement servi un jour à quelque chose sinon à assommer une opinion publique au 36e dessous, ça se serait su. Elles sont allées bon train, du confinement à la carte, selon les personnes, au confinement localisé, par départements, régions, voire même un couvre-feu élargi, dès 19h, partout et pour tous. Jusqu’à l’indécence, même si nous en avons désormais l’habitude. La triste habitude. On passera ici sur la recherche des coupables, du gouvernement à ces Français infoutus de se tenir tranquilles. Ça aussi, on connaît. Ce cirque politico-médiatique est une constante de 2020.Emmanuel Macron s’est exprimé voici quelques minutes, mercredi 28 octobre, ce n’était ni pour donner raison à cette masse de vociférateurs négativistes ni pour annoncer un horizon dégagé. Nous le savons, ça encore, les fêtes de fin d’année auront un goût de vin de table et de dinde mal arrosée, nous trinquerons en visio, les cadeaux seront expédiés en chrono. Oui, c’est le retour du confinement, pour quatre semaines au moins, le mot était sur toutes les lèvres, ces derniers temps, il sera effectif, dès jeudi 29 octobre à minuit jusqu’au, a minima, 1er décembre. Nous n’aurons donc pas eu le loisir de connaître la fin de l’histoire de ce couvre-feu. Dommage, on lui présageait une fin rigolote. 
« Restez au maximum chez vous »
Jean Castex ne nous avait-il pas averti, la semaine passée, que nous verrions dans une semaine si ce couvre-feu généralisé avait payé ? Or, dans le même temps, le ministre de la santé s’esclaffait « le couvre-feu a fonctionné ». On a vu, oui. Nous étions le 22 octobre. Personne n’a ri. Pourtant, le confinement semble la plus efficace des méthodes d’interruption de la chaîne de contamination. « Restez au maximum chez vous, respectez les règles » a martelé le président de la République.Emmanuel Macron a donc annoncé des lendemains qui déchantent. « Les efforts consentis ont été utiles mais cela ne suffit plus ». Il évoquait des prévisions alarmistes, dépassant toutes les estimations. Comme Jean Castex, du reste, pour qui le mois de novembre allait être sombre. « L’ensemble des régions se trouvent en seuil d’alerte » , a-t-il ajouté. Insuffisantes, les mesures prises doivent donc être renforcées, sachant que « nous devons vivre avec le virus ». Tout n’a pas été bien fait, le chef de l’Etat l’a reconnu, les stratégies s’affinent, poursuit-il. Les tests vont bon train, les cas positifs s’additionnent, c’est de bonne guerre. « Le virus gagne en force à mesure que les températures baissent. Nous sommes tous, en Europe, surpris par la virulence de la circulation du virus ». La deuxième vague sera plus dure. « Quoi que nous fassions, 9 000 patients seront en réanimation d’ici fin novembre ». La promesse de saturation des hôpitaux était brandie, les médecins seront amenés à faire des choix, « ce qui est inacceptable ». Protéger ? Oui mais comment ? « En protégeant les personnes fragiles » , certes, mais aussi les plus jeunes, les plus modestes, les soignants, sous le déluge, et l’économie, enfin. Nous déconfinons mais pas totalement.Emmanuel Macron a rappelé que les conséquences de la recherche d’une immunité collective équivaudrait à 400 000 morts supplémentaires dans les prochains mois. « Ce ne sont pas nos valeurs, ni notre intérêt ». Confiner les personnes à risque ? Pas davantage. La stratégie du « tester alerter protéger », prônée par le ministre de la santé, la semaine dernière, n’a pas empêché les 40 ou 50 000 contaminations par jour. L’effort de formation et d’investissement (de 5 à 6 000 lits pour arriver à terme à 10 000 lits en réanimation) s’est révélé insuffisant également. « Il n’y a pas de solution magique. Qui peut réellement vouloir que des compatriotes passent des semaines en réanimation ? »

« L’économie ne doit ni s’arrêter, ni s’effondrer »

En conséquence de quoi, « il fallait aller plus loin ». Le confinement, dès vendredi 30 octobre, sur l’ensemble du territoire, est donc préconisé. Il tombe comme un châtiment divin. Travail, maisons de retraites, établissements scolaires continueront de fonctionner, seuls les établissements d’enseignement supérieur resteront fermés avec enseignement à distance. Il sera possible de sortir pour travailler, les courses, rendre visite à un proche, et se déplacer à proximité de son domicile, comme au printemps, avec le retour de l’attestation. Toutes les réunions privées seront exclues. Il y aura bien sûr une tolérance durant le weekend de la Toussaint. Quant aux commerces, et bien ils subiront encore un peu plus. Le système scolaire va donc continuer, crèches écoles, collèges et lycées vont rester ouverts. L’activité va également se poursuivre « avec plus d’intensité, l’économie ne doit ni s’arrêter ni s’effondrer ». Emmanuel Macron a appelé chacun à travailler, innover à travers le travail à distance, il a encouragé les démarches de dématérialisation. Tous les quinze jours, un point sera fait, afin de réévaluer la situation. L’objectif est de passer « de 40 à 5 000 contaminations par jour ». Le confinement national est donc préconisé, ce ne sera pas simple, ce sera même terrible pour beaucoup de Français. La lassitude, le « jour sans fin » cité par le président, justifie l’union nationale. « Nous devons tenir, dans la transparence, le débat, la détermination ».Ce confinement, deuxième épisode, sera-t-il le dernier ? Rien n’est moins sûr…

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2 commentaires

Lio

28/10/2020 à 22:28

Coquille/lapsus quand vous citez : « restez au MINIMUM chez vous », alors que pour la même citation en introduction du paragraphe vous écrivez bien « au maximum » ^^

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LC

28/10/2020 à 22:42

effectivement nous allons corriger cela. Merci !

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