Jamais avare de rebondissements, ce parking nous offre de nouveau matière à débat puisqu’un collectif est né, il y a quelques semaines, afin de défendre le projet initial, de sept niveaux et de 480 places. Formé de personnes de la société civile, de commerçants, d’usagers, de Chambériens et alentours, ce collectif veut empêcher une modification du parking qui conduirait la ville à négocier des pénalités records avec Q Park. Trop tard ?
Le 16 novembre doit être la date butoir, celle où sera dévoilée une bonne fois la face du parking née de la concertation de septembre/octobre. En attendant de savoir si cette séance du conseil municipal aura bien lieu, compte tenu des impératifs sanitaires en cours, des Chambériens réclament l’ouverture d’un débat autre que celui né de la concertation qu’ils ont sévèrement jugée. « 550 personnes ont participé à cette concertation » , détaillent-ils dans un communiqué, « ce résultat est assez pauvre, ces 550 participants sur 32 439 inscrits sur les listes électorales de Chambéry représentent seulement 1,70% de ces inscrits ». Ils reprochent également une méthode « orientée ». « On peut s’interroger sur la véracité et l’objectivité des retours en raison de la rédaction des questions très orientées vers une modification supprimant un ou deux étages sans faire mention du maintien du projet d’origine ».
« Faut-il payer plus pour avoir moins » ?
Pour mémoire, les retours des cinq réunions et des diverses rencontres du samedi matin sur le marché avaient apporté quelques pierres à l’édifice Ravet, partagées le 19 octobre dernier : « Quand les uns réclamaient des chiffres, financiers, autant que possible, d’autres voulaient clarifier la politique de mobilité et de stationnement de la ville. Soin porté aux abords du parking, sécurisation du périmètre, garage à vélos, recharge à vélos, les aménagements piétons, la végétalisation des alentours et du toit, la pose, éventuelle, de panneaux photovoltaïques sur celui-ci », écrivions-nous le 20 octobre. Visiblement, ça n’a pas suffi à convaincre ce collectif créé par Clément Coral Dit Granell, Jordy Munoz et Jean-Marc Vesin. « Nous sommes des citoyens choqués de la remise en cause d’un projet, pour d’obscures raisons ». Des citoyens mobilisés, promettent-ils, sans pression politique derrière. « Nous n’avons pas eu d’échange avec qui que ce soit ». Ce collectif, s’il se manifeste tardivement, à 6 jours de la séance du conseil fatidique, a souhaité se faire entendre face à la menace de pénalités records* : « Ça nous ennuie de voir des millions dépensés alors que l’argent peut servir à autre chose. La ville ne peut se permettre un tel écart financier, elle est déjà bien assez endettée ». Ils rappellent que « Michel Dantin s’était battu » pour rééquilibrer les comptes. D’où cette interrogation, « faut-il payer plus pour avoir moins ? » Ils reprochent à Thierry Repentin, le maire chambérien, de s’être « laissé mettre en difficulté » par les Citoyens, avec qui il a fusionné pour gagner la mairie, une liste particulièrement opposée à Ravet.
« Nous voulons réveiller les gens »
Les voici donc lancés dans une opération expresse, symbolisée par une pétition, créée il y a plus de deux semaines, visant à réclamer le maintien du projet initial « envisagé avant l’arrivée de l’équipe Dantin ». Le parking de centre-ville germait en effet depuis longtemps dans le cerveau des élus de gauche. « Il faut rappeler que toutes les procédures relatives à la construction de ce bâtiment ont été respectées et validées par les architectes des Bâtiments de France qui ne sont pas réputés pour leur laxisme » , insistent-ils. Ils soulignent au passage que le parking figurait sur le programme de l’ancienne majorité, ce qui le légitime, selon eux (lire ci-contre). Quelle va donc être leur marge de manœuvre ? Ténue, c’est une certitude puisqu’ils n’ont que peu de chances de relancer un énième débat mais le collectif demande à rencontrer les anti-Ravet lors, pourquoi pas, d’une réunion publique où chacun confronterait ses idées. Tout en espérant obtenir des signatures sur une pétition toujours en cours. « On ne restera pas sans rien faire » , assurent-ils, « nous voulons réveiller les gens » ! Pour l’heure, 272 personnes ont répondu.
* Pour le projet sur 4 niveaux, le surcoût se situerait entre 5,3 et 5,5 millions d’euros (entre 1,6 et 1,8 million de surcoût de construction et 3,7 de surcoût de perte d’exploitation), celui sur 5 niveaux allant de 9,2 à 9,7 millions d’euros (4,5 à 6 millions de surcoût de construction et les 3,7 millions de perte d’exploitation). Chiffres annoncés par Q Park avant les négociations avec la ville. Ils pourraient donc être revus à la baisse.
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