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Chambéry : un marché de Noël pour le 5 décembre ?

Par Jérôme Bois • Publié le 19/11/20

Alors qu’il présentait l’ensemble des mesures de soutien en direction des commerçants chambériens, le maire Thierry Repentin a glissé un message fort appréciable pour ses concitoyens, le marché de Noël, d’ores et déjà prêt, pourrait bien, en fonction des décisions prises en haut lieu, repointer le bout de son nez, début décembre.
« Une bonne mesure est applicable lorsqu’elle est compréhensible et juste » , une maxime que Thierry Repentin aime répéter, en particulier quand la période est propice aux décisions peu audibles. On ne relancera pas ici le débat sur la réouverture ou non des commerces non-essentiels, personne n’a su considérer que le bon sens avait prédominé au moment de les faire fermer. Alors eux comme nous tous vivons tous au gré des nouvelles conférences de presse du gouvernement ou des allocutions présidentielles. Les élus locaux en sont bien conscients et doivent poser des contre-feux pour éviter la catastrophe, sous la forme de fermetures définitives de commerces, dramatique pour la survie des centre-villes et des quartiers.

« Si c’est possible, nous ne laisserons pas passer l’occasion »

Au beau milieu de la présentation des mesures qui leur seront adressés, le maire a toutefois rompu avec la sinistrose ambiante en annonçant que le marché de Noël pourrait bien être organisé, à compter du 5 décembre. « Place Saint-Léger, du 5 au 24 décembre, il rassemblerait 17 créateurs locaux et trois producteurs » , détaillait son adjointe au commerce, Raphaëlle Mouric. « Bien sûr, nous ne pourrons pas mettre en place des animations de rues, mais ce serait déjà bien ». Un marché à minima, ce qui réjouissait déjà Thierry Repentin : « Nous serions l’une des rares ville de la région à ne pas renoncer aux animations de Noël » , reste encore à connaître les détails d’un possible et progressif déconfinement. « Nous sommes en discussions avec la Préfecture » , ajoutait-il sobrement. « Nous continuons d’avancer, si c’est possible, nous ne laisserons pas passer l’occasion ». De quoi contribuer à redonner vie au centre-ville. « Faites bien passer le message, refrénez vos envies d’achats pour quand les commerces rouvriront ». En attendant cette possible éclaircie dans le ciel chambérien, le maire a rappelé que l’association des maires de France et Villes de France avaient officiellement demandé la réouverture progressive des magasins « de centre-ville mais aussi des quartiers, que l’on a tendance à oublier ». Librairies, fleuristes, coiffeurs, magasins d’habillement espèrent entrevoir la lumière début décembre… Un espoir qu’autorise la situation sanitaire du pays même si en Savoie, le taux d’incidence est toujours largement au-dessus des moyennes nationales, bien supérieur à ce qu’avait connu le département lors du premier confinement. Une cellule de crise a été mise en place dès le début du confinement, réunissant l’union des commerçants (UCA), les chambres consulaires, le tribunal de commerce, la Région et le Medef. « Nous pouvons recueillir les besoins de chacun » , résumait Raphaëlle Mouric. Cela a abouti à la création d’un plan interactif des boutiques visible sur le site de la mairie ainsi que d’un document présentant l’ensemble des aides de l’Etat, de la Région et du département, « un document dont ils avaient grand besoin ». Cette plateforme d’entraide est un peu « le réseau social des commerçants, permettant de transposant toutes les initiatives sur la sphère numérique » , ajoutait Benjamin Louis, conseiller délégué à l’innovation et au numérique. 

Les loyers de novembre ne seront pas perçus par la ville

« Il faut se tourner vers l’avenir » , embrayait Thierry Repentin, c’est pourquoi le 16 décembre, le conseil municipal sera sollicité afin de valider la non perception des loyers de novembre des commerces abrités derrière des murs appartenant à la ville, « uniquement pour ceux ayant fait l’objet d’une fermeture administrative » , insistait-il. Cristal Habitat a fait savoir qu’il en ferait de même. « 67 commerces seront concernés par cette mesure non négligeable » , puisqu’elle occasionnera « une non-recette de 65 000 euros » s’ajoutant au renoncement sur six mois des droits de voirie (les commerçants ne paieront donc que six mois de droits de place sur 12, soit une perte de 80 000 euros*). « Il faut désormais faire appel aux propriétaires privés de commerçants pour les inciter à un pareil effort. Je rappelle que renoncer au loyer de novembre engendrera un crédit d’impôt de 50% ». Enfin, le marché du samedi a fait l’objet d’une attention particulière afin de permettre à l’ensemble des commerçants d’exposer, ce qui n’avait pas pu être le cas le 14 novembre. « Sur la place de Genève sera installée la quarantaine de producteurs, les 15 revendeurs allant, eux, être déplacés vers la place du palais de Justice. Ce n’est certes pas le marché que l’on aime » , soufflait Raphaëlle Mouric, « mais c’était le seul moyen de le maintenir ». Chaque site disposera d’un barriérage, d’un comptage, d’un sens de circulation et de la liste des commerçants à l’entrée.
* La municipalité réfléchit à de nouvelles dispositions sachant que le Trésor public propose d’échelonner ce paiement, ou de le reporter. Enfin, avec l’extension des terrasses permise par la ville, ces droits ne s’appliqueront que sur l’espace occupé initial.

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