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Jean Castex douche les espoirs du monde culturel et de réveillon du Nouvel An

Par Laura Campisano • Publié le 10/12/20

Le déconfinement devait intervenir à compter du 15 décembre prochain, si les conditions sanitaires étaient réunies, avec notamment la réouverture des lieux culturels qui attendaient ce moment avec une grande impatience. Mais l’épidémie qui a certes ralenti, n’a pas encore eu les effets attendus par le gouvernement. 
Ils ne rouvriront pas avant trois semaines : les centres culturels, théâtres et cinémas resteront fermés au 15 décembre, compte tenu de la situation qui est loin des 5 000 nouveaux cas de contamination par jour en France. « Je sais que le secteur s’était préparé, que les artistes avaient répété, que tout était prêt pour que les rideaux se lèvent et les écrans s’illuminent » regrettait Jean Castex dès les premières minutes de la conférence de presse du 10 décembre. Hélas, il va falloir patienter encore, et encore. « Si nous nous laissons tenter par la réouverture des salles, ce serait pire en janvier et nous devons être cohérent, tout faire pour éviter un troisième confinement »

Un couvre-feu plus strict dès le 15 décembre, sauf pour Noël

La fin de l’attestation en journée sonne le point de départ d’un nouveau couvre-feu plus strict, à partir de 20h sur l’ensemble du territoire. Seule exception, le soir du réveillon de Noël, « une fête particulière, la tradition, là où les plus jeunes se créent leurs premiers souvenirs, » devait reprendre le Premier ministre. Certes, mais avec la recommandation de ne pas être plus de six personnes à table, avant toute autre précaution et, dans le cas où devraient être visitées des personnes vulnérables, celle de rester chez soi cinq jours auparavant. Il en sera tout à fait autrement pour le soir du Nouvel an, où le couvre-feu sera actif, et qu’aucune dérogation, sauf celles du travail de nuit, des motifs familiaux impérieux et des soins médicaux, ne seront tolérées. « Plus de contrôles, aucune indulgence demandée » a martelé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, au contraire, même, puisque s’il est autorisé de circuler de région à région, il ne sera en revanche pas possible de « feinter » le soir du 31.

Réévaluation pour les lieux sportifs au 7 janvier, statu quo au 20 pour les autres établissements

« Je sais que les amateurs de sport rêvaient de retourner au stade », expliquait Jean Castex, « la situation sera réévaluée au 7 janvier, si les conditions sanitaires le permettent. » Ces conditions, alors que la situation « s’est considérablement améliorée, marquent le pas depuis quelques jours, alors que nous étions le pays le plus touché d’Europe. Nous sommes depuis 6 semaines celui où la situation est la mieux maîtrisée, je m’en réjouis pour le personnel hospitalier. » Alors, pourquoi tant de précautions ? « Malgré cette amélioration, le nombre de cas quotidiens est passé de 50 000 à 10 000 cas par jours […] mais nous n’atteindrons pas les 5 000 nouveaux cas par jour au 15 décembre », assurait Olivier Véran. Ce seuil qui aurait permis de relâcher la pression hospitalière et de réussir à endiguer la vague. Comment expliquer ce « plateau »? « Le nombre de contaminations ne réduit plus, la partie est loin d ‘être gagnée. Est-ce en raison de l’allègement des mesures, de l’ouverture des commerces ? On constate cette tendance dans de nombreux pays d’Europe, en même temps que nous, » confirmait le ministre de la Santé, qui reconnaissait que la deuxième vague n’était pas encore derrière nous. En conséquence de quoi, les bars, restaurants, et autres établissements, ainsi que les lieux culturels, devront rester fermés, les uns jusqu’au 20, les autres, si possible, jusqu’au 7 janvier 2021 « afin de limiter les contaminations et de garder les distances, parce que ces interactions sont le facteur n°1 de contaminations. » Compte tenu de ces décisions, les dispositifs et accompagnements financiers des entreprises se poursuivront, y compris pour les secteurs agricoles, le monde de l’événementiel, qu’il soit sportif ou culturel. Quant au monde de la montagne, une nouvelle rencontre socio-professionnelle aura lieu le vendredi 11 décembre afin de jauger les aides accordées à ces secteurs. 

Pas d’isolement obligatoire pour les personnes atteintes du virus, mais un accompagnement renforcé

Sujet très sensible que celui évoqué par le chef de l’Etat lors de sa dernière allocution quant à l’isolement des personnes testées positives au Covid. Tant et si bien qu’il « n’a pas fait consensus auprès des parlementaires et responsables politiques tant d’un point de vue éthique que sanitaire de le rendre obligatoire et soumis à des sanctions, » a indiqué Jean Castex. L’idée serait donc d’accompagner massivement ces personnes, en mettant au point une visite domiciliaire dès connaissance du résultat du test, par une équipe pluridisciplinaire, afin de prodiguer conseils et soins, mais également de tester le reste de la famille. Un projet ambitieux actuellement à l’étude et qui pourra être développé plus tard, selon Olivier Véran.A l’heure actuelle, 11 millions de téléchargements de l’application « Tous Anti-Covid » ont été recensés, mais le ministre de la Santé a insisté sur l’inefficacité des tests massifs avant le réveillon de Noël, ce qui pourrait s’avérer plus dangereux que prévu et engorger les laboratoires d’analyses, de surcroît, en période de tension. Quatre opérations de tests massifs sont toutefois programmées dans les prochaines semaines dans les zones de Charleville- Mézières, Rennes, Roubaix et Saint-Etienne en lien avec les collectivités territoriales, les Préfets et les agences régionales de santé. Le Premier ministre a clôturé son allocution en exprimant ses trois convictions « La première est la nécessité de rester prudent et cohérent dans la gestion de la 2e vague de cette pandémie, bien sûr que relâcher les efforts serait une décision plus facile et plus confortable à court terme, et je sais l’impatience et la lassitude qui vous touche, mais nous en payerions le prix et je le refuse. La deuxième est que cette bataille contre le Covid, nous la remporterons uniquement par la mobilisation de chacun de nous, l’Etat prend les mesures, certes, mais c’est chacun de nous qui avons la clé de cette situation. Et enfin, la troisième, c’est que les premiers mois de l’année prochaine seront un cap dans la lutte contre la Covid, il n’y a pas qu’une seule solution, nous devons activer tous les leviers. L’année 2020 aura été éprouvante pour nous tous, mais je vous dois d’abord la vérité et la transparence, mon rôle est de vous protéger quitte à prendre les décisions difficiles. Quand cette épidémie sera derrière nous, et ces temps viendront, nous verrons que la solidarité et le sens des responsabilités auront été des atouts pour vaincre cette pandémie. » Espérons en effet qu’il y aura, rapidement, des jours meilleurs. 

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