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La Ravoire : sept mois après, comment Zzimo Concept tente de relancer la machine

Par Jérôme Bois • Publié le 08/12/20

L’histoire du Sani-totem, on la connaît pour qui suit les aventures du Petit Reporter de près : le 8 mai dernier, nous présentions l’innovation à la mode locale, à travers ce distributeur de gel hydroalcoolique sans contact, sans pédale, sans pressoir. Le fruit de l’imagination de Nazim Benmansour. Une idée qui a relancé son activité alors au plus bas. Qu’en est-il sept mois plus tard alors que ce deuxième confinement s’étire et pourrait même connaître un petit frère ? Une activité toujours décimée, un marché de ces distributeurs assez saturé mais aussi de l’espoir…
Le Sani-totem a connu son heure de gloire, en mai dernier, alors que la France était en mal de masques, de gel, que les commerces rouvraient timidement, que les gestes barrières étaient rappelés à longueur de journée. Les médias locaux s’étaient relayés pour raconter le fou rebond d’une entreprise locale. 

Le Sani-totem a considérablement embelli sa garde-robe
Depuis, l’été est passé par là, peu à peu, les enseignes, les établissements recevant du public (hospitaliers, scolaires, les services publics, etc.) se sont dotés du nécessaire. Certes, l’année de Zzimo Concept s’en trouve sauvée, a minima, le coup de poker tenté avec l’investissement d’une machine à 100 000 euros pour produire en masse du Sani-totem a payé.

Un marché rapidement saturé qui demande de l’ingéniosité 

Seulement, sept mois plus tard, « le marché des distributeurs est saturé » , reconnaît Nazim Benmansour, patron de l’entreprise spécialisée dans la fabrication et la personnalisation de supports publicitaires, située à La Ravoire. Saturé ? Aujourd’hui, partout on trouvera de ces distributeurs à pédale, à pression. Mais ce marché n’est peut-être pas totalement bouché, des niches restent à conquérir, c’est pourquoi notre entrepreneur a décidé de développer le concept de Sani-totem, à travers une gamme plus large, dans les tailles, les propositions de matériaux. « Nous avons créé une famille complète, avec le Sani mural, qui se fixe sur le mur, le Sani comptoir, qui se pose, comme son nom l’indique, sur un comptoir, le Sani kids, les Sani duo, trio et quatuor, à plusieurs faces. Après, nous montons en gamme avec l’ajout de boîtiers métalliques fabriqués en France, pour remplacer les plastiques venant de Chine. Nous proposons des supports en bois, en aluminium en plus du plexi, chaque modèle étant bien sûr personnalisable ». Le CHMS, Médipôle Savoie, des mairies ont passé commande, les produits s’exportent au-delà du département, « c‘est pourquoi nous avons aussi imaginé une caisse de transport en carton personnalisée » , souligne Nazim Benmansour. Pour un prix de revient un peu plus élevé mais la noblesse des matériaux oblige « l’outil tiendra plus longtemps ». Ainsi, le distributeur métallique de gel supportera aisément les 1 500 passages par jour dans un établissement de santé, ce que ne pouvait garantir le boîtier plastique. 

Nouvelle stratégie pour booster les ventes directes et locales

Et puis, afin de booster et simplifier les ventes, un site, sani-totem.fr, proposant la gamme complète mais aussi « tous les produits Covid » , du stylo anti-bactérien aux adhésifs de marquage. Pour quel résultat ? « Mitigé. En ligne, ce n’est pas facile de vendre, j’ai recruté un webmaster, j’ai les outils, mais pour être référencés à hauteur de C Discount ou Amazon, il faut avoir leurs moyens ». Et Zzimo Concept ne boxe pas dans la même catégorie même si les produits proposés par les géants de la distribution online rivalisent de médiocrité. Rien ne vaudra la vente en direct, la poignée de main, la spécialité de Nazim. Lui fait le pari « que ça deviendra obligatoire un peu partout comme les extincteurs. Mon totem est aux normes » personnes à mobilité réduite « et je ne fais pas de chinois ». Le made in local peut-il résister en attendant que l’activité reprenne ?Ce regain d’activité, il est très attendu. Aujourd’hui liée à ce produit que jamais on n’aurait imaginé découvrir il y a encore un an. Il permettrait d’atténuer la douloureuse fermeture des stations. Car Zzimo Concept se préparait à répondre aux besoins des stations en matière de cartographie des pistes en tant « qu’outil de production ». Sauf que ces stations « n’ont pas passé commande, je ne peux rien produire ». Il va donc falloir forcer le destin, conserver ce goût immodéré pour le rebond et espérer un coup de pouce des autorités pour, d’une part, rouvrir les pistes et d’autre part, adoucir un confinement qui s’éternise dangereusement pour la petite économie locale, incroyablement imaginative mais si fragile face aux grandes enseignes.

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