La section chambérienne du parti communiste a des choses à dire… et des idées à soumettre, en ce début d’année. 2021 débutera donc sous le signe de la mobilité puisque c’est précisément sur ce point qu’ont insisté les représentants du PCF Chambéry – Sonnaz. Actions, initiatives, propositions vont suivre dans un inventaire complet de ce que devront être les nouveaux modes de déplacements en Savoie et principalement sur Chambéry et sa couronne dans les mois et années à venir.
Ils ont donc dégainé les premiers ; jeudi 7 septembre, les membres du parti communiste de Chambéry – Sonnaz se sont exprimés sur les grands chantiers à suivre en Savoie, à commencer par la mobilité, omniprésente pendant la campagne municipale, phagocytée par le seul parking Ravet, dont il sera bien sûr question ici. Ils l’auront fait avant même toute forme de décisions prises par les municipalités, encore contraintes par une crise sanitaire qui n’en finit pas.
Réflexion, propositions, actions
« Nous allons donc faire des propositions, certaines applicables rapidement, des mesures très concrètes » , avançait Florian Penaroyas, dans cet épineux domaine des transports et mobilités. « Nous souhaitons que 2021 ne soit pas dans le seul constat des catastrophes ambiantes » , renchérissait Robert Leroy, animateur de la commission mobilité, rappelant au passage qu’à l’aube des années 90, déjà, ce travail sur les mobilités était prégnant. « 30 ans plus tard, comment se déplace-t-on ? Comment produit-on ? On voit que les volumes de marchandises et de voyageurs ont évolué » , les infrastructures aussi, charriant avec eux leurs lots de pollution, de gênes diverses, de surengorgement des axes, d’asphyxie des vallées. « En 1989 » , rembobine Robert Leroy, « 484 000 camions empruntaient les vallées de Savoie vers la Maurienne. En 1995, le chiffre s’élevait à 756 349 pour atteindre 798 500 en 2019 ». Quant aux véhicules légers, ils sont plus d’un million à circuler, chaque année sur le trajet Chambéry – Maurienne, 3 à 4 000 par jour sur l’axe Chambéry – Lyon. Cette inflation demande donc à être jugulée car « les choix politiques qui ont été faits en 30 ans n’ont pas fait bouger les curseurs ». Février 2017, une étude avait montré qu’en Savoie, 140 personnes décédaient chaque année du fait de la pollution aux particules fines et au dioxyde d’azote. Les gens du PCF ont donc mis le bleu de chauffe, « nous avons travaillé avec les syndicats, les associations, les citoyens pour aboutir à cette démarche offensive et soumettre nos propositions au débat général » , avec l’espoir d’un débat public, prochainement. Les pouvoirs publics n’ont donc qu’à bien se tenir car lesdites propositions sont riches, parfois sensibles, engagées.Puisque la place de la voiture reste omniprésente, puisque le maillage des transports en commun est, selon eux, insuffisant, tout comme l’est leur cadencement, puisque l’urgence climatique l’impose, puisque le percement du second tunnel sous le Fréjus est fini et que sa mise en service n’est plus qu’une affaire de mois, le parti avance ses pions.
Stationnement : les DSP, « ces pompes à fric »
Si Chambéry et son agglomération peuvent s’enorgueillir d’un réseau de pistes cyclables confortable, « le maillage reste encore à améliorer » , confesse Robert Leroy, dans une commune qui compte déjà près de 90km d’aménagements cyclables.
Un mouvement à ne pas voir s’affaiblir, donc, à la différence du stationnement, au sujet duquel beaucoup de choses sont à revoir. Ce qu’a montré l’expérience Ravet a convaincu, si besoin en était, que les délégations de service public ne sont pas la tasse de thé du parti cher à Florian Penaroyas, en particulier à cause de la durée, excessive, de ces DSP. Les 30 années accordées à Q Park sont toujours en travers de la gorge des gens du PCF, « cela enlève de la démocratie et du pouvoir de décision à la population et cela alimente des pompes à fric » , libres d’exercer des tarifs prohibitifs pour une population en souffrance, notamment sur la dernière année. La gestion en régie serait donc la règle à suivre, en tenant compte des difficultés voire de l’impossibilité pour les collectivités de dénoncer ces contrats, sous peine de se voir contraintes à d’exorbitantes pénalités. « Les ratés ont commencé avec Pierre Dumas » , se souvient le secrétaire de section, « puis se sont poursuivis sous Louis Besson et Michel Dantin. On n’a jamais appris de nos erreurs. C’est un racket et un déni de démocratie qui a été mis en place par l’ancienne municipalité ». Suivent les transports en commun, suit ce serpent de mer, cet insaisissable Nessie : outre la dénonciation des DSP au détriment d’une gestion en régie, là encore, le PCF va plus loin en demandant la gratuité totale des transports, pour tous, tout le temps. Raisons invoquées, l’incitation, d’une part, et la diminution des frais financiers liés à la billettique. « Nous la voulons totale car la pauvreté s’étend. Avec une gratuité seulement partielle, il restera toujours la billetterie à gérer. Il faut lancer le débat, pas seulement socialement mais financièrement » , soulève Florian Penaroyas. Pour mémoire, ce débat avait déjà été vif, lors de la campagne municipale (lire notre article du 10 octobre 2019). Et tout ce réseau s’articulerait autour d’un pôle multimodal tel qu’il existait auparavant boulevard de la Colonne. « Le projet Chemetov le prévoyait quai Charles-Roissard, puis il a été imaginé avenue des Ducs… C’est à soumettre aux gens mais il faut en avoir un ». Un mauvais point (de plus) attribué au plan de circulation reformaté par l’ancienne équipe municipale. Enfin, sur ce terrain et si le cadencement semble aller dans le bon sens, « nous demandons un parfait maillage du réseau avec aucun endroit pas ou mal desservi. Dans le cadre du projet de quartier du Biollay, nous demandons que les bus desservent les berges de l’Hyères ».
Du câble à dérouler
Des serpents de mer, en matière de mobilité, nous pourrions en débusquer pléthore, le transport par câble incarnant ces modes de déplacement nouveaux, dans l’air du temps. Il y a une poignée d’année, l’équipe Dantin avait réfléchi à du câble sur Bellevue, « un projet enterré » , selon Florian Penaroyas, c’est vers Chambéry le Haut que le PCF place ses jetons. « Il y a 12 000 habitants, ce n’est pas déconnant et ce type de transport a le vent en poupe. Nous ne sommes fermés sur rien ». Pour mémoire, Xavier Dullin, dans son projet de campagne 2008, en parlait. Le câble a-t-il de l’avenir, le PCF y croit. Une étude sur le tram-train Albertville-Ugine-Annecy, sur le territoire de Métropole Savoie (Montmélian-Albens), un cadencement augmenté à toutes les demi-heures pour les TER, l’installation d’une billettique unique pour l’ensemble des modes de déplacement, la mise en place de corridors fret « pour un report modal ambitieux des transports de marchandises, de la route vers le ferroviaire » , la renationalisation des autoroutes, voici en substance et de façon non exhaustive quelles seront les propositions des élus du PCF Chambéry – Savoie. « Les décisions d’aujourd’hui sont capitales pour les générations » , conclut le secrétaire de section, non sans glisser que « le meilleur mode de transport est celui qu’on n’utilise pas ». Ça tombe bien, la crise sanitaire nous apprend « à la dure » comment nous en passer.
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