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Grand Chambéry : être acteur du territoire et réfléchir à ses grands projets, le conseil de développement le permet

Par Laura Campisano • Publié le 12/01/21

La citoyenneté participative n’est pas une invention des dernières municipales puisque le conseil de développement a été créé il y a plus de 20 ans, par la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire, de Dominique Voynet en 1999. C’est un organe obligatoire dans les EPCI de plus de 20 000 habitants fonctionnant à nouveau depuis 2017 à Grand Chambéry après avoir un temps été chapeauté par Métropole Savoie. Réactivé par l’agglomération sous la présidence de Xavier Dullin, le conseil de développement est composé de 25 membres, et vient, en appui des élus, donner un avis sur des thématiques précises. Après trois ans, l’heure du renouvellement d’une partie du conseil a sonné, et les candidatures sont possibles jusqu’au 31 janvier. 
Nul doute que ces trois dernières années, le sujet de la participation des habitants à la vie de leur territoire a fait l’objet de nombreuses initiatives, ce que la multiplication des listes citoyennes aux dernières municipales n’aura pas fait mentir. Désormais, il faudra compter sur et avec les habitants pour avancer sur les projets majeurs tant au niveau des communes, qu’au niveau des agglomérations. La preuve, les nombreuses candidatures d’ores et déjà reçues par Grand Chambéry : 65 pour 13 places disponibles pour le moment, à quinze jours de la clôture des inscriptions. Un engouement que les services eux-mêmes n’avaient pas imaginé. 

Un mandat bénévole de trois ans, pour toute force vive souhaitant agir pour son territoire

Particularité de cette assemblée, ses membres sont apolitiques, et ne doivent pas être élus : c’est en ce sens qu’un protocole a été signé, en même temps que le règlement intérieur du conseil a été revu. A présent, parmi les critères requis pour entrer au conseil de développement, il ne faudra pas avoir eu de mandat électif dans les six dernières années sur une des communes de l’agglomération. On comprend aisément par là que le conseil de développement n’est pas une assemblée politicienne bis, ce que détaille Jean-Benoît Cerino, vice-président chargé de l’emploi, de l’insertion et de la participation citoyenne à Grand Chambéry  « Le conseil de développement est une assemblée rigoureuse, sérieuse, loin des considérations politiciennes », expose l’élu, également conseiller municipal de la majorité Chambérienne, « il prend en considération l’avis des habitants, sans enjeux de positionnement politicien. Le protocole que nous avons signé entre élus et conseil de développement, précise les contours de la manière dont nous pouvons travailler ensemble, et détermine leur champ d’intervention. L’idée est d’exposer aux habitants ce qu’est et comment fonctionne l’agglomération, et de les rapprocher de la structure » a-t-il soutenu.
Sur la forme, le mandat des membres du conseil de développement dure trois ans en moyenne, et il sera prochainement renouvelé pour moitié, afin de permettre un renouvellement des forces vives. « Pour recruter de nouveaux membres, nous allons nous appuyer sur la motivation des candidats, bien sûr, mais aussi sa ville de provenance, son âge, sa catégorie (association, chef d’entreprise, habitant NDLR) pour permettre une diversité », expose Léna Gilbert, chargée de concertation à Grand Chambéry, « nous aimerions bien sûr avoir davantage de jeunes, d’étudiants par exemple, pour que le conseil soit le plus diversifié et le plus représentatif possible de la population de l’agglomération. Le nombre de candidatures que nous avons reçues témoigne d’un véritable enthousiasme et nous espérons pouvoir réussir à allier représentativité et engagement », a-t-elle précisé. Aussi, pour ceux qui hésiteraient à passer le pas, en raison de la durée du mandat, ils peuvent être rassurés : « Si des personnes sont très motivées mais ne peuvent s’investir que sur une durée d’un an, ce n’est pas grave », soutient Léna Gilbert, « il faut qu’il y ait du mouvement, les gens ne doivent pas être effrayés. C’est très chouette d’avoir tant de candidatures, nous espérons pouvoir en faire quelque chose, pour ne pas faire retomber le soufflé », a exprimé la chargée de concertation. « L’intérêt est de bien interpeller le conseil en amont des projets, pour prendre en compte au mieux leurs avis, écouter leur parole, construire avec leur avis. » Nouvelle assemblée, nouvelle ère, si l’outil fonctionne déjà bien, rien n’est fermé en matière d’évolution, comme nous l’a expliqué l’une des conseillères déjà en place. 

Saisi par les élus ou en auto-saisine, le conseil de développement est force de proposition 

Isabelle Ambroisin-Serraz, juriste de métier, a intégré le conseil de développement en 2017, depuis sa mise en place sous sa forme actuelle. Son intérêt pour le territoire, le fait qu’elle siège à la commission de consultation sur les services publics locaux (CCSPL), notamment sur les sujets de transports et de grands équipements, faisait d’elle une candidate idéale pour intégrer cette instance. « J’ai un intérêt fort pour la démocratie participative », explique la juriste, « j’aime m’engager dans la coconstruction de projets pour le devenir du territoire. C’est le mot-clé de ce conseil, le territoire, c’est véritablement rapprocher les habitants de l’agglomération, et faire lien avec la ville centre également. » Adhérent du Conseil national des conseils de développement, l’instance de Chambéry a chargé Isabelle Ambroisin-Serraz de le représenter. Ainsi, elle fait part des propositions de travail de l’instance nationale à ses collègues, ce qui leur permet d’avoir plus de visibilité et de faire connaître leurs avis, rapports et travaux. Car le conseil de développement n’est pas tant connu qu’il le mériterait, et c’est en ce sens qu’un nouvel onglet va apparaître sur le site de Grand Chambéry, permettant à tous, élus comme habitants de l’agglomération, de découvrir l’assemblée et ses travaux « A l’un des conseils communautaires où était exposé notre rapport d’activité, fin février 2020, juste avant le confinement, certains élus ont découvert que nous existions », relate-t-elle, « c’est la même chose pour le CCSPL, alors même que notre avis est obligatoire dans certains domaines. » Le temps est donc venu d’aller plus loin pour faire davantage connaître cette instance, et peut-être même créer un lien entre les habitants de l’agglo et les conseillers, qui sait ? En attendant, les élus peuvent soumettre des sujets au conseil ou bien il peut lui-même s’auto-saisir d’un sujet en particulier avant de rendre un avis sur lequel le conseil communautaire pourra s’appuyer. « La question que l’on se pose est » que faire de l’agglo ? « » comment tisser des liens de proximité, les renforcer, entre les 38 communes qui la composent ? « s’interroge Isabelle Ambroisin-Serraz. » Il faut donc que chacun se sente écouté, et pas seulement les habitants de la ville centre. Notre objectif est d’apporter le meilleur au plus grand nombre d’habitants, de mettre en avant le collectif. « Parmi les derniers sujets étudiés par le Conseil de développement, le PLUiHD, le nouveau réseau de bus, la problématique des mobilités et le plan climat. Il y aura à venir, les questions de santé, notamment dans les territoires ruraux, les Bauges, les services qui peuvent manquer dans ces communes de l’agglomération chambérienne.  » Notre grande force «, renchérit Isabelle Ambroisin-Serraz, » est de faire nos suggestions, d’avoir un rôle, une expertise en tant qu’usagers sur certains services publics, ou projets délivrés par l’agglomération. Nous participons à la mise en œuvre de projets, au renforcement des solidarités. «  Et pour achever de convaincre les plus hésitants, Grand Chambéry a diffusé une vidéo, pour inciter aux candidatures au conseil de développement. Passé le 31 janvier, le temps sera au choix des futurs membres, Léna Bernard s’attendant déjà à une centaine de candidatures en tout. La citoyenneté semble se porter plutôt bien, sur le territoire de Grand Chambéry. 

Candidatures possibles jusqu’au 31 janvier 2021, sur le site de Grand Chambéry ici 

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1 commentaire

gerard Blanc

13/01/2021 à 18:55

Affluence de candidatures pour un mandat non indemnisé, une preuve supplémentaire de la poussée citoyenne déjà visible aux municipales et sénatoriales. Pourquoi pas la parité, une partie de désignation par tirage au sort, le suivi de leurs travaux en ligne sur le site de l'agglo, des contributions complémentaires en ligne, l'obligation pour les élu.es de répondre précisément et publiquement à leurs avis et préconisations,...Et lapsus prémonitoire dans le texte ("faire retomber le soufflet" au lieu du culinaire "soufflé" !) : ne pas seulement brasser de l'air ou prendre des baffes de la part des élu.es ?

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