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La Ravoire : le groupe Ecoexistons lance ses ateliers thématiques pour apporter sa pierre aux débats municipaux

Par Jérôme Bois • Publié le 27/01/21

Les orientations budgétaires de la commune ont occupé le plus gros de l’espace médiatique, les diverses forces politiques ravoiriennes ont plongé dedans avec délice alors même que le débat municipal ne s’est pas encore tenu. En marge de cette cacophonique discussion, le groupe Ecoexistons tâche de s’en tenir au credo déjà affiché en campagne ; rester loin du tumulte et être efficace. Mi-janvier, le premier atelier thématique proposé par le groupe a démarré, il concerne la condition animale. D’autres thématiques suivront, en vue d’apporter un certain nombre de propositions concrètes sur le bureau du maire.
Ecoexistons La Ravoire s’interrogeait encore, il y a peu, sur les suites à donner à leur action. Jusqu’à envisager une dissolution, laissant les trois seuls élus s’activer sur les valeurs chères au troisième de la dernière joute municipale. Une « question vite répondue » , lirait-on sur les réseaux sociaux, car la mobilisation des membres demeurait ferme, il fallait poursuivre. 

Vivianne Coquillaux, en tant que tête de liste d’Ecoexistons, avait signé, en mars dernier, la charte « une Ville pour les animaux ».

L’association Ecoexistons s’apprête à naître, l’heure est à la continuité et à la mise en place d’ateliers sur des thématiques portées durant la campagne : « Nous n’étions pas juste là pour une élection mais bien dans l’optique d’une démarche positive, durable, en contraste avec les guerres de tranchées telles qu’on les vit depuis plusieurs années » , explique Yannick Boireaud, aujourd’hui élu au conseil municipal, « c’est même notre carburant ». 

La condition animale pour commencer…

Plusieurs thèmes sont sur la table : le premier d’entre eux, le bien-être animal. Pourquoi avoir choisi celui-ci pour entamer cette démarche d’ateliers participatifs ? Parce qu’il s’agit d’un thème peu clivant, « le plus transpartisan » , selon l’animatrice Pauline Di Nicolantonio. Il rassemble sept personnes, pas nécessairement affiliées à Ecoexistons – « les gens que nous invitons à nous rejoindre ne sont pas forcément politisés » , insiste l’élu – tous débattent, discutent, s’entretiennent avec des experts pour aboutir à un document final, sur lequel seront écrites plusieurs propositions adressées au maire. « C’est encourageant de pouvoir intéresser des gens non-politisés à la chose publique » , se réjouit Pauline Di Nicolantonio. Il est du reste possible de rejoindre les ateliers en cours de route*. Selon les thèmes, qui pourraient prochainement concerner les migrants, le compost, les transports ou l’esprit 0 déchet, l’aboutissement pourrait être une action concrète ou une réunion publique. « Nous ne voulons pas être un groupe opposé à tout ce que fait la majorité mais apporter quelque chose, créer des débats » , reprend Yannick Boireaud.

La signature de la charte, en compagnie d’Aurélie Le Meur, alors tête de liste de Chambéry citoyenne.

Ce premier atelier, après une réunion d’amorce, va se dérouler en quatre temps : dès le 28 janvier, les animaux de compagnie, puis viendront les animaux sauvages et la biodiversité, les animaux d’élevage et la question des cantines et enfin, les animaux de divertissement, les cirques et la chasse. A chaque fois, une parole experte se greffera aux discussions. Interviendront alors la fondation Brigitte-Bardot, l’association justice animaux Savoie (AJAS), les Chats Libres, les Assiettes végétales… Pauline Di Nicolantonio trouve là un terrain de jeu familier, elle-même étant salariée d’une société de protection des animaux. « Nous avons réfléchi en amont, nous avons mis des idées en commun, nous les confronterons à ces experts pour voir si l’on a visé juste ou si elles sont à rediscuter. L’idéal pour nous serait de faire signer le document final à ces associations et structures pour appuyer notre démarche ». Pour mémoire, le 4 mars 2020, Ecoexistons avait signé la charte « Une ville pour les animaux ».

« On espère que le maire jouera le jeu »

De grands sujets d’actualité sont naturellement ressortis de ces premières joutes verbales, la question des animaux dans les cirques, prégnante depuis plusieurs années, reviendra inévitablement sur le tapis. « Chambéry l’a fait, nous aimerions que La Ravoire acte également son refus de recevoir des cirques avec animaux » , soulève l’animatrice de ce premier atelier. Le débat sur la chasse aussi, est ouvert, « nous souhaiterions que les terrains municipaux soient déclarés non chassables ». Quid des cantines scolaires ? « La loi impose un repas végétarien par semaine**, nous pourrions proposer un repas végétarien de substitution chaque jour. Ou de proscrire la viande issue d’élevages intensifs pour des viandes produites dans des élevages en plein air ». Autant de propositions qui pourraient arriver sur le bureau d’Alexandre Gennaro, en avril prochain, une fois toutes les réunions effectuées. « On n’exclut pas de pouvoir conduire plusieurs ateliers en même temps » , suggère Yannick Boireaud, qui attend du maire qu’il tienne compte de cette démarche sans précédent. « Au moment de décider, il serait dommage qu’il ne joue pas le jeu. Nous avons un devoir de surveillance, nous ne recherchons pas la critique systématique, la politique ravoirienne ne nous intéresse pas ». Les premiers signes étaient, ces derniers mois, encourageants : « Lorsque nous avons demandé à ce que les commissions soient ouvertes aux habitants de façon illimitée, cela a été accepté ». Les cinq années qu’il reste au groupe à vivre au sein du conseil ne sera pas une simple formalité ; il y aura les débats publics et ceux qui seront nés de ces discussions sur des thèmes qui lui sont chers.

* Il suffit de s’inscrire via l’adresse mail ecoexistonslaravoire@gmail.com. Les ateliers sont ouverts à tous.
** Depuis le 1er novembre 2019 et la loi EGalim, toute la restauration scolaire – de la maternelle au lycée – doit proposer au moins un menu végétarien par semaine.

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