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Le vœu de Patrick Mignola, que 2021 soit « une année de résistance au virus, de résilience et de renaissance »
Par Jérôme Bois • Publié le 09/01/21
Le député de la quatrième circonscription de Savoie a adressé ses vœux à la population, aux professionnels, aux élus, samedi 9 janvier, en visio, faute de mieux. Patrick Mignola a fait un point-étape des grands chantiers du gouvernement, embourbé dans une éprouvante polémique sur les vaccins, dans une non moins embarrassante et inquiétante situation économique, à l’aube d’une crise sociale parmi les plus violentes de notre histoire récente. Mais selon lui, nous sommes sur la bonne voie.
Janvier, mois de tous les espoirs, débute bien mal : la campagne de vaccination a pris du retard à l’allumage, occasionnant une polémique supplémentaire, la démocratie américaine a vacillé, les variants de la Covid arrivent en France, le spectre d’un énième reconfinement approche… Les espoirs d’une nouvelle année enfin satisfaisante ont été douchés en quelques jours à peine.Cependant, Patrick Mignola n’a pas sombré dans le défaitisme, au contraire, il a salué, au cours de ses vœux, « l’ensemble de la société » qui « a su s’astreindre à des mesures d’intérêt général ». Certes, il reconnaissait que « 2021 avait bien mal commencé. Nous vivons avec deux épées au-dessus de la tête, l’urgence climatique et le risque terroriste ». Pas de chance, la préoccupation sanitaire « s’est ajoutée » à la fête. Revue, avec le député et président du groupe MoDem à l’Assemblée, des sujets qui vont rythmer cette année.
Jusqu’à 200 000 vaccinations par jour Tout a commencé par les vaccins et sur ce point, le député s’est voulu rassurant. « Nous avons fait le choix des plus fragiles, seulement pour beaucoup, avancer doucement équivalait à ne rien faire. On ne juge pas une stratégie de plusieurs mois en 3 jours ». L’objectif fixé s’élève à « 150 000 voire 200 000 vaccinations par jour, soit 30 à 35 millions de personnes vaccinées en 6 mois. Nous en prenons le chemin » , a estimé Patrick Mignola. Les polémiques, entre ironie malsaine sur les réseaux sociaux et récupération politique ? Écartées. Et bonne nouvelle, « face aux variants anglais et sud-africain, nos vaccins sont efficaces. Ils seront la seule façon de retrouver une vie normale et de reprendre notre destin en main ». Oui, plus tard, après son propos liminaire, le député a bien souligné « un retard à l’allumage » mais en face, « les contaminations en Grande-Bretagne sont hors de contrôle, idem en Suisse et l’Allemagne a reconfiné. En se regardant, on peut pleurer, en se comparant, on se console ». Malgré les « décisions à la con » , confinement et couvre-feu, « les Français ont tenu ». Afin de répondre à une interrogation sur « la chaîne politico-administrative » qui a tendance à écarter « la gestion locale » des affaires, il rappelle que « la gestion locale aussi peut faire des bêtises. Cette chaîne est à portée d’engueulade quand elle est locale ». Pas de problème, donc, à voir l’Etat avoir la main sur le processus de vaccination.
L’économie arroséeDe même qu’il a la main sur le plan de relance. Face à la baisse de 10% du PIB, devant une économie « effondrée » , le déblocage massif d’aides pour arroser les secteurs en souffrance, tels les 400 millions alloués aux activités de montagne, « plus 16 millions de débloqués pour la seule Savoie » ont été nécessaires « mais on peut aller encore plus loin en accélérant les investissements dans les secteurs importants comme la transition écologique » , ajoutait le député. Isolation thermique des bâtiments, développement de sources d’énergies décarbonnées, rénovation des lignes ferroviaires existantes, comme l’axe Aix – Chambéry – Montmélian, le Lyon – Turin – avec un 38e sommet franco-italien qui devrait être accueilli à Grenoble et Chambéry – l’investissement dans les « ascenseurs valléens » , pour éliminer au maximum la voiture des stations de ski, le plan de relance pour le développement du tourisme 4 saisons dans le massif des Bauges… Un inventaire à la Prévert. « Le plan de relance, ça sert à tout cela, à repasser de la décroissance à la croissance, à investir avec vertu » , concédait Patrick Mignola.
Séparatisme et crise de la démocratieL’Assemblée nationale sera sous les feux des projecteurs à plus d’un titre, « nous aurons quelques textes importants » à traiter telle la loi sur le séparatisme. « Nous avons un certain nombre de forces qui voudraient que la foi soit supérieure à la loi » , indiquait-il. L’actualité récente a fait résonner les événements de janvier et novembre 2015. Une loi sur le séparatisme, donc, qui a vocation « à conforter les principes républicains » , dit le texte, et à consolider « le principe de laïcité ». Elle fera écho au plan de lutte contre les discriminations, celles dont ont souffert les jeunes privés de premier emploi, d’emploi en alternance. « Nous aurons à trouver les bon outils pour que cette génération retrouve des perspectives » et ne devienne donc pas cette génération sacrifiée comme d’aucuns le prétendent. Le texte sur le report des prochaines élections, départementales et régionales, en juin, est attendu, « des questions plus larges doivent se poser sur le vote à distance, électronique, par correspondance. Nous avons un problème démocratique en France, il y a une crise de confiance, elle est réelle, nous avons donc besoin de réoxygéner la vie démocratique » , a enchaîné le député. Par la proportionnelle, par exemple, tout en faisant que le pays reste « gouvernable. Si l’on avait eu de la proportionnelle intégrale avec prime depuis 1958, on aurait dégagé des majorités, ça fonctionnerait. Le seul défaut est qu’elle ferait entrer le rassemblement national à l’Assemblée, je l’assume. Je préfère affronter le RN les yeux dans les yeux dans un hémicycle plutôt qu’à travers le front médiatique. Les extrêmes prospèrent parce qu’ils ne sont pas présents dans les hémicycle ». La défiance vis-à-vis des institutions s’est accrue depuis le début de la crise sanitaire, ce qu’a reconnu l’élu : « La chose politico-administrative a parfois été défaillante, sur les masques, les gestes barrières, les vaccins, c’est pourquoi nous devons tous nous remettre en cause. Krisis, en grec, signifie crise et heure du choix. Nous sommes la génération dont les livres d’histoire parleront, ce que nous vivons est particulièrement lourd ».Le 20 janvier, il restera à apprécier, une nouvelle fois l’évolution du virus dans le pays, les effets du 31 décembre n’ayant toujours pas été identifiés. Peut-être que les acteurs du sports, de la culture, de la montagne, de la restauration y verront alors plus clair. Mais Patrick Mignola l’a appelé de ses vœux, « 2021 sera l’année de la résistance au virus, de la résilience et de la renaissance ».
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