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Urbanisation de La Ravoire : aux habitants de décider…

Par Jérôme Bois • Publié le 29/01/21

Jeudi 28 janvier, la concertation sur l’urbanisation à venir de la commune a été lancée, via une première réunion publique en visio. D’ici l’été prochain, cette concertation devra aboutir à un consensus sur les grandes orientations à prendre en matière d’urbanisme. Car un plan local d’urbanisme très lâche permet à peu près tout, y compris n’importe quoi.
Il l’avait annoncé, l’urbanisation de la commune allait désormais passer par une phase de concertation avec les Ravoiriens ou ne sera pas. Le 24 août 2020, un état des lieux de la Zac Valmar avait été rendu public Par Alexandre Gennaro et la SAS, en séance du conseil municipal, état des lieux conclu de la façon suivante : débuté en 2007, le dossier de réalisation avait été approuvé il y a tout juste 10 ans. Dans ce laps de temps, 457 logements ont été réalisés, un parking silo et restent 43 000m² à construire. Lors de cette séance estivale, trois scénarii avaient été proposés par le maire : stopper le projet Valmar et le laisser en l’état, trouver un projet de transition ou poursuivre le projet comme défini dans le plan guide de 2016. Sachant que chaque option comportent un risque financier certain. Sur les 457 logements, 76% sont de l’habitat social. La SAS, société d’aménagement de la Savoie, aménageur de la Zac Valmar, a précisé par ailleurs que l’intégralité des besoins en logements sociaux de la Zac avait été bâtie, le reste à construire sera de l’habitat libre. Encore faut-il savoir comment.

Valmar

« On peut voir sortir n’importe quoi, n’importe où »

Jeudi 28 janvier, ce rapport a de nouveau été présenté, ses objectifs également. La Zac Valmar, constituée de 6 secteurs, a vu la première tranche se terminer. Il reste donc le secteur 2, à droite de la mairie à côté du parking silo (4 188m² de surface de plancher), le secteur 3 (le terrain de rugby, 16 185m² SDP), le secteur 4 (englobant une partie du terrain de rugby et l’anneau sportif, 24 800m² SDP) à construire et les zones 5 (gymnase et espace Jean-Blanc) et 6 (l’école Pré Hibou) à définir. A partir de cette date, la municipalité a réfléchi à son plan d’action. En séance du 13 octobre 2020, l’ambition est affichée, « zéro béton sans concertation ». « Notre objectif, c’est de rendre les habitants acteurs de la vie de leur commune », expliquait le maire. Car il faut répondre à une croissance démographique régulière. Aujourd’hui, l’ensemble du territoire communal, dont les secteurs de la Zac et de la Plantaz, offre un potentiel de 1 700 logements, ce qu’autorise en outre un document d’urbanisme particulièrement permissif. C’est bien cet élément qui fâche la majorité. « Avec le PLU actuel », détaille Alexandre Gennaro, « presque tous les secteurs peuvent muter et changer de vocation. Ça nous questionne sérieusement ». Boëge, ainsi, pourrait se retrouver avec « du collectif » en zone pavillonnaire. Les 200 logements, en moyenne, autorisés chaque année, vont déjà au-delà des engagements de la commune, tandis qu’une centaine sont effectivement débutés annuellement « ce PLU est beaucoup trop ambitieux et ne nous permet pas de freiner l’urbanisation ». En résumé, « on peut voir sortir n’importe quoi, n’importe où. Alors, nous nous donnons jusqu’à cet été pour définir où concentrer l’urbanisation de la commune, pour définir les grands enjeux de demain ». « Tous les secteurs » peuvent ainsi être mis en chantier avec le risque d’avoir « à refaire les voiries et les services publics » , ce qui serait loin d’être indolore pour les finances de la ville. Les modifications du PLU sont actées en fin d’année à l’agglomération, il n’y a donc plus de temps à perdre. 

De la dentelle

Tout peut être remis en question, de la présence du collège à celle de l’anneau sportif, qui pourrait être « relocalisé mais de façon plus verte, sur les actuels vestiaires et le club house du rugby ». C’est une hypothèse de travail. Frédéric Bret s’est dit favorable au maintien du collège en centre-ville « car cet équipement apporte une animation permanente de jeunes et de parents ». Il rappelle qu’un concours d’architectes avait été lancé pour décider de son avenir, construit sur un site contraint ou reconverti sur site. « Nous ne fermerons pas la porte à un déménagement du collège sur le terrain de rugby » , a rétorqué Alexandre Gennaro. A la question de savoir si l’intégralité des 43 000m² restant à urbaniser allait être construite, tout est envisageable : « Nous avons commandé une étude juridique et financière pour connaître nos marges de manœuvre et ainsi éventuellement réduire ces 43 000m² » , indique le maire. La page n’est pas tout à fait blanche, ce projet de concertation ressemble beaucoup à de la dentelle tant le centre-ville est contraint. Du reste, l’objectif fixé il y a plus de dix ans était bien de « reconstruire la ville sur la ville ». Au rythme d’un cheval au galop, cependant.D’autres réunions auront lieu d’ici au début de l’été, sur l’analyse des incidences économiques, juridiques et urbanistiques des trois scénarii d’évolution pour la Zac, puis sous forme d’ateliers avec les habitants sur la construction des possibles. Ce sera aux Ravoiriens de jouer.

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2 commentaires

gerard Blanc

29/01/2021 à 20:32

Bien cette concertation. Malheureusement, en 2019 les élu.es - dont l'ancien et ...le nouveau maire - avaient voté le Plan Local d'Urbanisme Intercommunal-Habitat Déplacement (PLUI-HD) qui impose un doublement de l'urbanisation à La Ravoire (+ 2%). Seuls les 4 élu.es de l'opposition avaient alerté sans succès et voté "contre". Maintenant, comment tenir les promesses électorales de maîtriser l'urbanisation, de végétaliser, de dé-densifier, d'apaiser les circulations,.. sans demander une révision "à la baisse" des objectifs de croissance de ce PLUI-HD ? C'est à dire demander courageusement la révision du PLUI-HD pas de simples modifications par zone comme annoncé, puisque sinon il faudra bien construire ce nombre considérable de logements d'ici 2030. Ne vaut-il pas mieux reconnaître son erreur et la corriger, en s'appuyant sur la population, plutôt que persévérer et ne pas pouvoir tenir ses engagements essentiels pris devant les électeurs, et en se défaussant sur l'agglo ? Choix crucial pour la suite du mandat et l'avenir de La Ravoire ?

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Corneto

05/02/2021 à 09:26

Nous sommes bientôt 70 millions d'habitants en France, la région Rhône-Alpes est la région la plus dynamique du pays et la Savoie (73+74), a l'attractivité certaine, ne vas faire que se développer. Quoi que l'on veuille ou que l'on dise il va falloir bâtir pour les nouvelles générations. Aujourd'hui l'offre est très en dessous de la demande, les prix explosent, acheter son logement (ce qui est totalement naturel en soi) devient hors de portée pour tous les moins de 35 ans. Qu'est ce qu'il en sera dans 10 ans ? On ne peut pas accepter que nos enfants s'endette sur 30 ans pour pouvoir se payer un studio. Nous en sommes là aujourd'hui. L'agglomération de Chambéry se développe pour de bonnes et de mauvaises raisons, mais nous ne pouvons pas l’empêcher, c'est le sens de la démographie et de l'histoire. Il vaut mieux construire à la Ravoire, à Barberaz, à la Motte Servolez, à St-Alban-Leysse et autour d'Aix-les-Bains, dans le bassin de vie et urbain, que de grignotter les montagnes, les prés et les pâturages. D'ailleurs la Ravoire en somme n'est qu'un - joli et agréable - quartier de Chambéry aujourd'hui (parole d'un ravoirien) et c'est normal. Il faut juste le faire avec intelligence en gardant des espaces verts, des parcs, de la place pour la nature. Et ajouter des lieux de commerce et des lieux de rencontre. Que le stade de rugby se retrouve à coté de celui du foot vers médipôle, digne de pouvoir acceuillir dans de bonne conditions les sportifs et le public me parait pas une inepsie. Plus d'habitants dans le centre c'est aussi plus de clients potentiels pour nos commerces de proximité. Et je déplaçerait même le cimetierre dans un endroit bien plus serein, bien plus vert et joyeux de la commune, que de la garder là coinçé entre un collège, un stade abandonné et une intersection routière... Vous parlez d'un repos et d'une sollenalité pour nos aieux...!

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