article
Punk, rock, énergique, Resto Basket suit sa trajectoire
Par Laura Campisano • Publié le 19/02/21
Ils n’en sont pas à leur premier opus. A 22-23 ans, les cinq membres du groupe grenoblois Resto Basket ont pris leurs marques sur le territoire savoyard, où leur deuxième album « Trajectoire » a été en partie réalisé et a d’ores et déjà commencé à conquérir le public. Du punk rock en français, pour des compositions abouties et un mastering confié aux mains expertes de Laurent Loiseau du studio Chez Oam et ailleurs, masterisé par Bruno Preyant, qui s’est illustré sur les albums de Mickey 3D. Ça déménage et ça envoie.
Ils sont jeunes, ils sont enthousiastes, ils ont les cheveux longs et la vie devant eux : cinq compères dont certains se connaissent depuis la primaire, les autres depuis le lycée, qui après avoir chanté des reprises de Noir Désir, ACDC et Téléphone jusqu’en 2017 ont réalisé qu’ils tenaient un projet. Un vrai de vrai : celui de continuer à faire de la musique ensemble et, si possible, d’en faire un jour leur métier. C’est l’histoire de Resto Basket, deux albums au compteur et un moteur lancé à toute vitesse sur un vélo qui finit posé sur le flanc, « derniers restes de l’adolescence et un sentiment de suspension. »
Un album auto-produit et soutenu par le public
Il est sorti officiellement le 25 janvier 2021, cet album tout neuf qui comprend 8 titres originaux, auto-produit et entièrement composé à 10 mains. Lucas, Hugo, Sylvère, Florian et Guillaume « cinq garçons pleins d’avenir » si la référence vous est familière, dont la passion pour la musique et l’envie de faire entendre les messages de leurs textes ont poussé plus loin les répétitions après les cours. Elles ont lieu dans une cave de la Tour-du-Pin, aujourd’hui, mais cela pourrait rapidement évoluer si le succès de « Trajectoire » continue de se confirmer. Resto Basket, le nom est déjà audacieux : commander à manger au restaurant et courir avant de passer à la caisse, attitude rock, à n’en pas douter. « On nous pose souvent la question : » vous en avez déjà fait ? « et ça y est on peut enfin répondre oui. » sourit Lucas, l’un des guitaristes du groupe.
Après « Vers une vie active réussie », premier album sorti en 2018, ils ont remis ça, donc, avec le soutien d’une communauté qui via Ullule, leur a permis de récolter les fonds suffisants aux différents frais qu’induisait la réalisation d’un nouvel album. « Nous avons commencé l’enregistrement il y a pile un an », se souvient Lucas, « et en calculant le budget dont nous aurions besoin, nous avons choisi de faire appel à ceux qui nous soutiennent et nous suivent depuis le début. Nous avons encore pas mal de famille et d’amis dans notre entourage, cela nous a permis de mettre en place un système de prévente de l’album, grâce au crowdfunding. » L’idée, pour le groupe est de passer un nouveau palier en s’entourant de professionnels, le boss du studio « Oam et ailleurs » de Laurent Loiseau, chez qui l’album a été enregistré, mixé par leur ami Toine Ant et masterisé par Bruno Preyant. « Nous avons pris une nouvelle dimension avec ce nouvel album », abonde Lucas, « et nous voulons en faire autant pour sa promotion que nous l’avons fait pour sa direction artistique et graphique. » Pour cela, les Resto Basket passent à la radio, multiplient les contacts avec les médias et occupent le terrain des réseaux sociaux, notamment via leur page Youtube, où sortent un par un, titres et clips pour donner envie au public de revenir, en attendant la scène.
Se préparer en attendant de retrouver la scène
Bien sûr, le meilleur moyen de faire vivre un album, est de le jouer sur scène, en live et en public. Oui mais, les lieux culturels sont toujours fermés et tandis que la Ministre de la culture semble approuver les concerts assis de 5 000 personnes maximum pour cet été, il semble bien difficile de rester cloué sur une chaise dans un concert de punk rock. Alors en attendant que ça reprenne, les membres du groupe peaufinent et préparent leur retour scénique « Tous les concerts prévus pour la promotion de l’album ont été annulés », regrette Lucas, « nous avons hâte de reprendre, même si nous savons déjà que 2021 sera une année de répétitions et de résidences. Cela nous permet d’être plus soudés que jamais et de peaufiner la direction artistique du projet. » Réalisant que la région leur permettait de développer leur art de manière assez privilégiée, entre Lyon « où il y a beaucoup de choses à faire » et les 2 Savoie, Sylvère (le chanteur) et sa bande se dirigent doucement vers une des étapes obligatoires d’un groupe qui se professionnalise : trouver un manager. « On a déjà commencé à trouver des gens qui nous forment, nous donnent des conseils, par ailleurs nous avons orienté nos études pour la plupart dans des secteurs culturels et musicaux, pour apprendre les codes justement. » En attendant septembre et la reprise tant espérée de l’activité culturelle dans le pays et encore plus de la région, ils vont continuer à faire infuser le punk, le hardcore, la pop funk pour être fin prêts le jour venu.
Tous les commentaires
0 commentaire
Commenter