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Vas-y Paulette ! De l’amour de la ville à l’amour tout court

Par Laura Campisano • Publié le 16/02/21

Chambéry s’est réveillée un matin de février avec de l’amour collé sur les panneaux de communication culturelle et associative : juste un mot, AMOUR, une couleur bleue Pantone et rien de plus. Ces affiches placardées partout, c’est l’idée simple de l’agence de communication Vas-y Paulette ! qui n’avait d’autre vocation que de diffuser, en ces temps moroses et compliqués, de l’amour à haute dose. Une initiative qui a porté ses fruits puisque les Chambériens et internautes ont retrouvé un peu le sourire, ce qui est déjà bien, vu le contexte. Rencontre avec Pauline Caylak, responsable de cette agence hors-normes. 
A ceux qui se demandaient ce que cachait cette subite envie de coller de l’amour sur les panneaux de la ville, la réponse est : « l’amour, point. » Pas de campagne de communication pour promouvoir ni leurs services, ni un quelconque nouveau produit. L’agence Vas-y Paulette !, généralement discrète en termes d’auto-promotion, avait simplement envoyé ses vœux à ses partenaires avec ce mot, et un texte. « Il nous restait des affiches, et comme en ce moment, il n’y a ni affichage culturel ou associatif, à part la CGT, on s’est dit qu’on pouvait se permettre de les coller sur les panneaux, en temps normal, on ne se serait jamais permis de le faire. »  Mais il faut reconnaître que nous ne vivons pas tout à fait « un temps normal », et un peu de baume au cœur n’a jamais fait de mal à personne.

Crédit photo Amandine Tissier 
Pourquoi avoir eu envie de coller de l’amour à Chambéry ?
« Nous avions envie de donner de l’amour aux gens, d’aller plus loin avec ce que nous avions créé pour nos cartes de vœux, dans une démarche plus large. On a fait ça avec le cœur, sans démarche mercantile derrière, en se disant que dans le contexte, nous avions tous besoin de cela. Notre rôle est sociétal, certes, mais pas uniquement. On aime notre commune, c’est viscéral. 85 % des gens avec lesquels nous travaillons viennent de Chambéry. Nous avons un rôle à jouer.
Quelles ont été les réactions des gens auprès de vous ?
Nous avons reçu beaucoup de messages très gentils, les gens nous ont remercié. On ne s’y attendait pas, il y a des gens qui nous ont demandé l’affiche pour la mettre dans leur bureau ! Je ne pensais pas à ça. Nous croyons aux mots à l’agence, c’est ce que l’on fait au quotidien dans la réalisation d’une identité visuelle, c’est très important. Ce mot » Amour « il veut dire tellement de choses, que les gens ont été touchés. Pourtant c’est simple, en termes de création graphique c’est beaucoup de simplicité, et ça a provoqué un truc tout doux. 

Crédit photo Amandine Tissier
Vous parliez de votre attachement à la ville de Chambéry, comment cela s’exprime dans vos créations ?
Nous considérons Chambéry comme notre terrain de jeu, c’est pour cela que nous avons pris beaucoup de plaisir à accompagner des enseignes comme Hexagone, qui a l’amour du bon, Hector, au rez-de-chaussée du Musée des Beaux Arts, que nous avons aidé à façonner la partie boutique, les studios Filmiz également, le o79*…
Mais vous sortez aussi des frontières chambériennes, nous semble-t-il ?
Tout à fait, nous ouvrons un champ hyper large, au service des collectivités comme à Alby-sur-Chéran, ou Moûtiers, que nous avons toutes deux accompagnées à changer leur identité visuelle ou des TPE comme La cave à Perret à Yenne. Nous aimons nous interroger sur la façon dont cela peut se ressentir sur la ville, comme une réalité augmentée. Nous travaillons aussi bien avec le magazine Val d’Isère qu’avec Habitat et Humanisme, la ville et l’agglomération de Chambéry que la Chambre du commerce et de l’industrie d’Auvergne Rhône-Alpes ou encore l’association du Festival du premier roman de Chambéry. Les sujets sont larges mais c’est ce qui nous plaît. Nous avons envie de toucher à plein de sujets différents, c’est comme ça qu’on apprend. Les problématiques des TPE, des associations et des collectivités locales ne sont pas les mêmes, les projets ne sont donc pas les mêmes, cela nous demande des capacités d’adaptation : c’est ce qui nous excite, c’est cette diversité de clients que nous accompagnons. 
Comment avez-vous traversé la situation économique que nous vivons, depuis bientôt un an ? A-t-elle eu un impact sur votre activité, sur vos partenaires ?
Concrètement, nous avons été à l’arrêt total les trois premières semaines du début du confinement (en mars 2020, NDLR) puis c’était reparti. Nous avons senti que les gens dans les entreprises avec lesquelles nous travaillons avaient envie de bouger, qu’ils étaient prêts, sur la ligne de départ. 
La façon de communiquer a-t-elle changé, en raison de la crise ?
C’est très différent. Tout le monde va devoir se renouveler, s’adapter, parce que la volonté du public est différente, le rythme n’est plus forcément le même. Les associations elles-mêmes vont devoir changer de communication, elles ne pourront plus penser les événements de la même manière. 
Et vous, dans tout ça ?
Nous faisons en sorte d’amener l’agence vers davantage de développement web, nous avons envie d’avoir un rôle d’agence créative. En fait, Vas-y Paulette c’est un petit laboratoire. On pourrait faire de la masse, selon une méthode établie pour faire de la rentabilité, mais ce n’est pas notre vision «. 

* Liste non exhaustive, à retrouver sur le site internet de Vas-y Paulette ! 

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1 commentaire

gerard Blanc

16/02/2021 à 18:28

L'amour érigé verticalement, en trio, à la colle, mais très encadré, fallait oser et ça l'affichait mal. J'ai failli tomber dans le panneau d'une valse campagne nostalgique en 3 temps : "AMOUR", puis "GLAIRE" puis "ET BEAUTÉ", vantant par ex un soin cosmétique à base de bave de gastéropode pour la St Valentin. Ou pire sur un très préservatif et usagé : "AMOUR" puis "= UN PAPA" puis "ET UNE MAMAN". OUF, rien de tout ça. Décidément l'amour ça vous met la tête et le corps à l'anvert. Vas-y, balances et continues tes escarres Paulette !

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