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La Ravoire : les impôts locaux en baisse, un budget 2021 « responsable et ambitieux »

Par Jérôme Bois • Publié le 23/03/21

La majorité conduite par Alexandre Gennaro a soumis son premier son tout premier budget au vote, lundi 22 mars, et a confirmé ses ambitions de campagne, à savoir baisser les taux d’imposition et « garantir une gestion financière exemplaire, réaliste et transparente ». On y est et ce premier budget primitif a été approuvé à l’unanimité. Reste que les relents de campagne sont toujours tenaces…
Nous ne reviendrons pas sur les chiffres, ils ont largement été présentés lors du débat d’orientation budgétaire du 22 février et ceux affichés un mois plus tard, en séance du conseil, dans le cadre de la présentation de ce premier budget de la mandature, sont tout autant prévisionnels qu’ils ne l’étaient le mois dernier. Non, ce qui importait, lundi soir, c’était bien les orientations générales affinées, traduction des ambitions de cette majorité toute neuve, attendue au tournant. « Responsable et ambitieux » , c’est ainsi qu’Alexandre Gennaro l’a défendu.Pour celles et ceux qui veillent encore au bon respect des promesses de campagne, qui n’engagent généralement que ceux qui les font, un petit tour sur les documents présentés début 2020 pour s’en rendre compte ; oui, dès 2021, il était bien prévu de baisser la taxe foncière. Il était par ailleurs envisagé de faire baisser la dette de la commune de 20% d’ici la fin du mandat. C’était écrit.

« Cessez de vous prendre pour des super-héros »

Lundi 22 mars, le premier acte a bien été réalisé, la taxe foncière sur les propriétés bâties sera donc abaissée, pour ce qui est de la part municipale, de 21,36% à 20%. Cumulée avec la part départementale, le taux communal 2021 s’élèvera à 31,03%. « La Ravoire avait un taux élevé, contrebalancé par une taxe d’habitation basse » , détaillait Jean-Louis Lanfant, adjoint en charge des finances. Du reste, pour la première fois, la ville n’eut plus à voter le taux de cette taxe d’habitation, appelée à disparaître. Le taux de la taxe sur le foncier non bâti restera, quant à lui, inchangé, à 65%.

Dans le document de campagne 2020, la liste La Ravoire au Coeur  promettait une baisse de la taxe foncière.
D’ici 2026, l’ambition est d’abaisser la taxe foncière sur les propriétés bâties à 19% – soit une diminution de 0,25% chaque année -, ce premier coup de canif (de -1,36%) a donc été significatif. « Nous devions y aller par palier, nous avons accéléré ce palier » , ajoutait l’adjoint. « Nous pouvons le faire grâce à une bonne maîtrise du budget, nous sommes l’une des seules villes à baisser la taxe foncière avec un budget hérité difficile » , abondait Grégory Basin en réponse aux interrogations d’Ecoexistons La Ravoire, par la voix de Viviane Coquillaux, soucieux de devoir « se priver d’une recette quand la situation est difficile ». Non, selon l’adjoint aux affaires générales, la commune ne pouvait se permettre cette diminution significative sans la contrebalancer avec des économies drastiques, « nous étions en réseau d’alerte et nous avions reçu ce courrier de la Préfecture de mise sous tutelle » , rappelait-il. L’effort était donc à souligner, les termes choisis ont été moins appréciés dans le camp d’en face. « En trois mois, on a corrigé trois ans de gestion… Il ne faut pas être grotesque, le courrier de la Préfecture était arrivé deux jours avant les élections » , ironisait l’ancien maire, Frédéric Bret, qui avait pourtant loué « cette deuxième baisse successive des impôts ». « Le budget est devant nous » , poursuivait-il, « il faut arrêter de refaire l’histoire et d’aller hurler avec les loups. Faites, plutôt que dire que nous n’avions rien fait, plutôt que de vous prendre pour des super-héros ». L’histoire – récente – a la vie dure. « Cessez de vouloir faire peur, ce n’est pas en trois ans qu’on a mis la commune à genoux, c’est de la fausse polémique » , s’insurgeait-il. « Personne ne ressasse le passé » , rétorquait le maire, « c’est au Préfet que nous avons à rendre des comptes, ce courrier est votre héritage. Durant la campagne, nous étions les seuls à avoir la volonté de baisser les taux : les baisses, c’est bien mais il fallait trouver des marges de manœuvres pour obtenir, au final, un budget responsable et ambitieux ». 

« J’assume les propositions qui vont être faites »

La baisse de la taxe foncière sera donc compensée par moult économies sur les dépenses de fonctionnement, à hauteur de 100 000 euros. « Nous commençons le mandat dans de bonnes conditions, on a fait les choix qu’il fallait. Ce budget est le nôtre, c’est nous qui avons opéré les changements nécessaires » , résumait Alexandre Gennaro. Le contexte plaide pour des économies sérieuses mais aussi pour une utilisation plus vertueuse de l’argent public, la commune a donc fait le choix de mettre l’accent sur l’environnement et le développement durable, en lui consacrant le cinquième du budget. 

Jean-Louis Lanfant, adjoint en charge des finances.
Cela se traduit par des investissements en termes de rénovation énergétique, par des achats responsables, des études sur l’éclairage public et sur comment abaisser la consommation énergétique des bâtiments de plus de 1 000 m²… Au-delà de ces considérations environnementales, 200 000 euros d’investissements seront mis sur la table pour améliorer les voiries, notamment dans le secteur du Puit d’Ordet. De gros travaux seront réalisés pour la sécurisation des trois écoles, pour l’amélioration de la qualité de l’air (à ce titre, le conseil a approuvé la demande de subvention pour la pose d’un système de VMC à l’école maternelle de Pré-Hibou) à l’intérieur de ces établissements, une plateforme digitale de soutien aux commerçants va être lancée, les grands projets sont en route… « Ce budget est conforme à ce qu’on a promis aux Ravoiriens, ça ne va peut-être pas assez vite mais c’est nous qui avons à rendre des comptes, j’assume les propositions qui vont être faites ». Tant pis si Yannick Boireaud regrettait « un manque d’ambition » en matière de rénovation thermique des bâtiments. « Il y a pourtant des choses à faire, on peut s’inspirer de La Motte-Servolex qui cherche à obtenir le label Cit’ergie » , décerné par l’Ademe, qui récompense les collectivités pour la mise en œuvre d’une politique climat-air-énergie ambitieuse. L’élu d’Ecoexistons pointait l’absence de projets photovoltaïques, notamment, provoquant la stupéfaction du maire. « Mais faire plus, ça signifie quoi ? Combien ? Je veux des choses concrètes, est-il dès lors pertinent de poser des panneaux photovoltaïques sur des bâtiments publics qui sont autant de passoires énergétiques ? » Alexandre Gennaro insistait sur ce point, « c’est le premier budget avec lequel nous avons un impact direct sur l’environnement. Je préfère alors moins gaspiller qu’investir dans le photovoltaïque ». Frédéric Bret réclamait, lui, « plus de communication autour des grands projets comme le terrain de rugby ou les nouveaux locaux du CCAS ». Heureusement, un point sur lequel tout le monde semblait d’accord, le maintien du niveau de subventions attribuées aux associations et ce, même si certaines ont demandé une diminution de la leur, du fait du contexte et de l’absence d’activité. « Nous avons voulu les garder à l’identique car en septembre prochain, certaines risquent d’être en grande difficulté » , se justifiait le maire. Le premier gros écueil de ce mandat de six ans a ainsi été évité avec l’approbation de ce budget primitif 2021. Place aux actes désormais car, pour ce qui est des débats, on en a déjà pour notre argent.

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2 commentaires

gerard Blanc

23/03/2021 à 19:46

20% du budget pour la transition écologique, effectivement l'ambition est modeste vu l'urgence climatique et la comparaison avec d'autres communes. Et surtout ne pas refaire de nouveau des études de diagnostic. Les consommations énergétiques ont été analysées précisément depuis 2013 par l'ASDER (via un Contrat Énergie Partagé), avec des préconisations chiffrées et des actions d'économies importantes recensées ... mais hélas très peu mises en oeuvre ! Idem pour les économies d'éclairage, alors que de nombreuses communes éteignent en partie la nuit cette pollution lumineuse. Trop de gâchis, trop de retards. Plus de temps à perdre, c'est prioritaire, c'est bon pour tous, et ce sont nos engagements TEPOS pris au niveau de l'agglo !

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Corneto

31/03/2021 à 18:28

Effectivement passons des paroles aux actes : déménagement du rugby vers un pôle aux Massettes bien plus digne, pratique, attractif, accueillant et efficace, réalisation intelligente des lots 2 et 3 de Valmar pour en terminer un bon bout et passer à autre chose, implantation de parcs aménagement sur les quelques terrains encore libres pour permettre aux ravoiriens de respirer, rénovation exterieure de la bibliotheque et de la mairie pour améliorer energétiquement et visuelle ces vieux batiments, attribuer solidiare les locaux commerciaux de Valmar encore disponibles, puis aménagement de la route de Challes pour la rendre plus accessibles aux pietons depuis le centre et les zones pavillonnaires, et enfin raccordement de la Vilette au reste de la ville par une route et des chemins pietons utilisables. Ca sera déja pas mal.

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