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Le centre-ville de Chambéry, parmi les plus dynamiques de France
Par Jérôme Bois • Publié le 22/03/21
C’est ce qu’affirme le palmarès des centres-villes dynamiques élaboré par Mytraffic et dévoilé lundi 22 mars ; la cité des Ducs de Savoie se hisse à la deuxième place de ce classement qui recense les 30 villes dites moyennes ayant la plus forte fréquentation de leur centre-ville. Chambéry, avec 2,1 millions de passage sur un an depuis janvier 2020, tire son épingle du jeu, juste derrière Villefranche-sur-Saône et devant Pau. Analyse d’un phénomène qui traduit bien la résilience de la cité savoyarde face à la crise sanitaire.
Chambéry s’ingénie à bien figurer dans les classements de toutes sortes, des villes où il fait bon vivre (1ère de sa strate en 2018) à celles où il fait bon étudier : la voici désormais classée parmi les centres-villes les plus dynamiques. Ce classement comprend les villes dites moyennes (ou intermédiaires, de moins de 100 000 habitants) et exclut les villes touristiques, d’outre-mer et situées en zones métropolitaines. Des villes de plus en plus recherchées, du reste, comme le révèlent deux enquêtes réalisées par Kantar et Potloc, établies en novembre 2020, qui démontrent qu’elles « jouissent d’une image positive ; comparés aux autres habitants, ceux des villes moyennes estiment vivre dans un lieu de vie plus calme, sûr, et proche de la nature ». Ces mêmes enquêtes dévoilaient que 40% des Français se disaient prêts à y résider, 67% des 18-24 ans et 46% des 25-34 ans. L’attirance pour des cités de taille moyenne trouve sa source dans l’extrême congestion des villes de grande taille, dans les difficultés à s’y loger, à s’y déplacer. « A Paris » , soupirait Thierry Repentin, « il est moins aisé de trouver de la restauration de qualité entre 12h et 14h, par exemple ». L’art de vivre deviendrait donc une spécificité de ces bastides intermédiaires. « Les gens se réapproprient les espaces, le cadre de vie leur convient mieux ». En effet, monsieur le maire, 50% des habitants de grandes villes souhaiteraient y déménager. Même les hauts revenus s’avouent séduits.
Chambéry, dauphine de Villefranche-sur-Saône
Chambéry est un peu tout cela à la fois, ville moyenne intégrée dans un environnement naturel appréciable, avec toutes les infrastructures, les services, le confort nécessaires au bien-être de ses habitants. Il n’est pas étonnant, dès lors, que le palmarès Mytraffic – Villes de France* la place à la deuxième position des centres-villes les plus prisés. Avec 2,1 millions de passages en un an, la cité ducale n’est devancée que par Villefranche-sur-Saône et ses 2,5 millions et se place devant Pau, pourtant plus peuplée (78 000 habitants). « Le but était de suivre les mobilités des piétons pour voir comment les villes moyennes avaient résisté d’un point de vue commercial à la crise que nous traversons » , détaillait en préambule Thierry Repentin. Il est intéressant de voir qu’avec le maintien à 72% de son flux par rapport à la période pré-Covid, le centre-ville est resté un moteur d’activité en période de turbulence (à Villefranche, cet indice s’élève à 83%). Bien sûr, cela ne peut mettre un mouchoir sur les difficultés rencontrées par de nombreux commerces, en particulier ceux du secteur CHR (cafés hôtellerie restaurants), « nos commerçants ont néanmoins su s’adapter, l’action publique n’est rien sans l’investissement des acteurs commerciaux » , a insisté le maire. Et la ville a tenté d’insuffler de la vitalité à sa manière en transformant certains événements, condamnés par la crise sanitaire. « La braderie, si elle n’a pas eu lieu, est devenu un déstockage permettant aux commerçants de liquider leurs stocks, nous avons malgré tout maintenu un marché de Noël et le marché des Continents » , signifiait Raphaëlle Mouric, adjointe au commerce. Par ailleurs, le maintien du stationnement payant, s’il a eu ses détracteurs, « a favorisé la rotation des véhicules » et de facto, le « click & collect ». « Les retours ont été positifs » se réjouissait Thierry Repentin. En résumé, de janvier 2020 à janvier 2021, la fréquentation du centre-ville a connu deux baisses significatives, facilement explicables, en avril et novembre, lorsqu’ont été décidées les deux périodes de confinement. Si janvier 2020 montrait une fréquentation à son sommet (près de 3 millions de passages), la reprise, après le premier confinement, a été immédiate (2,5 millions en juin, et plus encore jusqu’en octobre).
La démarche de Mytraffic
Auvergne – Rhône-Alpes et les Hauts de France se taillent la part du lion de ce palmarès 2020/2021 : ainsi, dans les quinze premiers trouve-t-on Arras (4e), Valenciennes (5e), Lens (8e), Saint-Quentin (13e), Beauvais (16e) et Creil (17e). En Aura, citons Roanne (10e), Valence (11e), Mâcon (12e), Bourg-en-Bresse (15e) et Romans (30e). Mytraffic a effectué une radiographie de ce top 30. Outre la forte représentativité des régions précitées, la société spécialisée dans l’étude des flux remarque que « les villes distinguées se distinguent par leur résistance face à la crise sanitaire. Elles ont affiché entre mars 2020 et janvier 2021 un flux moyen équivalent à 76 % de leur niveau pré-Covid (mesuré en janvier-février 2020), malgré deux confinements, un couvre-feu et des fermetures de restaurants et sites culturels ». Cette résilience s’explique « par des effets-rebond observés à l’été 2020, avec des taux de fréquentation de retour à leur niveau d’avant-crise et par l’apport numérique des habitants de métropole ayant choisi de se confiner et/ou se déconfiner dans des territoires considérés comme plus hospitaliers ». La « stratégie du long terme » joue également, car 25 de ces 30 villes sont aujourd’hui administrées par des maires en place depuis 7 ans et plus, ce qui n’est paradoxalement pas le cas de Chambéry. Pour mémoire, la redynamisation économique avait été l’un des enjeux de la précédente mandature. Selon Xavier Laurent, manager de centre ville de Chambéry, l’intérêt de mesurer les flux piétons « permet d’ajuster les politiques publiques, notamment en matière de mobilités et d’évaluer l’attractivité commerciale et touristique d’un centre-ville ». Ce n’est donc pas par hasard si à Chambéry, le périmètre choisi est celui de l’action « Cœur de ville », démarche engagée en 2018 sous l’ancienne municipalité afin de redynamiser tout un secteur commercial, d’en développer l’accessibilité, d’en valoriser le patrimoine ainsi que les équipements. Le travail n’est pas terminé, la ville acquiert de nouvelles cellules commerciales « avec l’objectif de les réhabiliter ». Lors du confinement, de nouveaux commerces ont ouvert, ce qui est un signal fort envoyé aux Chambériens, comme l’atteste Jean-Benoît Cerino, en charge de la revitalisation du centre-ville : « Nous nous préparons déjà à entrer dans la période où les gens pourront circuler plus librement, nous investissons dans le patrimoine, dans le cadre de vie, dans le fleurissement » et quand le moment sera venu, nul doute que le centre-ville se repeuplera de plus belle.
* Le palmarès rassemble les 30 centres-villes les plus dynamiques sur un panel de 180, hors zones métropolitaines, hors villes touristiques et hors DOM-TOM. Chaque passage a été établi par géolocalisation des applications mobiles, récoltées lorsque l’utilisateur a donné son accord. Si une personne fait un aller-retour, sont comptabilisés deux passages.
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1 commentaire
Unknown
24/03/2021 à 00:42
Chambéry se vide de ses commerces...
La ville devient sale et la délinquance est en hausse constante.
Triste pour cette ville que j'aime beaucoup....