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Former les salariés du BTP, c’est leur donner une chance d’évoluer
Par Jérôme Bois • Publié le 24/04/21
Comptant parmi les derniers secteurs encore en activité durant la crise sanitaire, le BTP ne cesse de tirer son épingle du jeu, conscient que les évolutions technologiques et numériques deviennent d’indispensables locomotives auxquelles il faut rattacher les wagons. C’est pourquoi, avec IFG Executive Education, le pôle formation professionnelle du groupe Inseec U, le syndicat général du BTP Savoie a créé l’Academy BTP Savoie. Ou l’accès à une cinquantaine de formations, courtes ou diplômantes, du sur-mesure pour l’ensemble des salariés du secteur.
Lorsqu’il présidait la chambre de commerce et d’industrie de Savoie, René Chevalier avait été la pierre angulaire de l’acquisition de l’école de commerce de Chambéry par le groupe Inseec. Nous étions en toute fin d’année 2012, un choix qui avait « fait hurler » , se souvient le président du syndicat général du BTP. « A l’époque, on se battait pour rester dans les quarantièmes écoles de commerce françaises, nous sommes aujourd’hui 11e » , se réjouit-il. On connaissait déjà les liens étroits qui unissent ces deux entités, les modalités de cette coopération avaient déjà été actées voici 15 mois (lire notre article du 20 janvier 2020), cette fois-ci, c’est la bonne. Ainsi est née l’Academy BTP Savoie. « L’Academy comble un manque, manque qui a été mûrement réfléchi, ce sont plus de 50 formations qui vont se réaliser. Pour moi, c’est essentiel car c’est aussi par ce biais que l’on peut venir en aide aux chefs d’entreprise ». Car si les solutions existent pour conseiller et orienter les jeunes ou les publics en reconversion, un maillon manquait à la chaîne de la formation dans le BTP : la formation en interne, permettre aux acteurs du BTP d’évoluer en montant en compétences. « Nous avons été contactés par le syndicat » , témoigne à son tour Maria Quaglia, responsable des programmes IFG en région Aura, « pour nous faire connaître les besoins des chefs d’entreprises mais aussi des salariés. Nous avons donc travaillé ensemble à proposer les formations les plus pertinentes car c’est un monde qui va très vite ». Grâce à la cinquantaine de formations – et le catalogue sera amené à grandir – les bénéficiaires seront « tout de suite opérationnels. Nous voulons créer des têtes bien faites pour les envoyer sur le marché ». « La volonté première de la vente de l’école de commerce à l’Inseec » , rembobine David Bouvier, directeur de l’Inseec Chambéry, « était de former des salariés et des dirigeants locaux ».
Le BTP, premier employeur privé de Savoie
Comment cette Academy va-t-elle marcher ? Les entreprises adhérentes au Syndicat et à France Europe bâtisseurs, le syndicat national créé par René Chevalier, pourront « en bénéficier à travers les divers campus Inseec en France. Il n’existe rien d’aussi structuré en Savoie. Notre métier est un ascenseur ». Les formations pourront également être importées directement vers les bénéficiaires. Ce sont les entreprises qui prendront contact avec IFG. A partir d’un certain nombre de demandes, IFG cherchera le meilleur intervenant pour se lancer dans le grand bain. « De nos jours » , poursuit David Bouvier, « l’école doit s’adapter à tous les secteurs d’activité et doit donner la chance à n’importe quel salarié de progresser ». Ces cinquante formations s’articuleront autour de 7 axes, le management, les ressources humaines, le marketing professionnel, la comptabilité, la communication, le numérique et les langues étrangères. « Aujourd’hui » , renchérit Maria Quaglia, « 90% de nos formations s’effectuent en distanciel ou en » blended «. C’est un service clés en mains » car « déplacer les personnes, c’est compliqué alors que déplacer les outils… » renchérit René Chevalier.. « Si les entreprises veulent conserver leurs employés, les formations sont un moyen sinon ils partent vers le plus offrant » , insiste le directeur de l’Inseec. « Si l’on veut du dynamisme, il faut être formé, ou l’entreprise meurt. Et elle peut mourir de trois façon ; par manque de personnel, de finances, de chiffre d’affaires ». S’il y a parmi les salariés, un repreneur intéressé pour palier le départ du chef d’entreprise, celui-ci aura-t-il tous les outils à sa disposition ? Est-ce qu’un chef de chantier saurait résoudre un conflit de personnes ? Le salarié en charge des paies est-il en phase avec les évolutions numériques dans ce domaine ? Les ouvriers seront-ils aptes à opérer en stations, où les nationalités sont légions ? Autant de questions qui ne peuvent rester en l’état. Du sur-mesure, donc.En Savoie, le secteur du BTP concerne 12 000 personnes, 16 000 si l’on inclut les saisonniers. Il s’agit du premier employeur privé du département, cheville ouvrière de son activité économique. Ce manque devait donc être comblé.
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