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La classe politique savoyarde au chevet de Frédéric Burnier-Framboret
Par Jérôme Bois • Publié le 12/04/21
La mobilisation des élus savoyards suite à la tribune publiée par le Figaro, dans son édition du 9 avril, en ligne depuis la veille sur son site, a très vite pris corps. Frédéric Burnier-Framboret, maire d’Albertville, a ainsi pu compter sur de nombreux soutiens, dans le microcosme politique après son appel au gouvernement. En cause, le permis de construire d’une école de 400 élèves au cœur d’un quartier prioritaire de la ville, que l’édile devra accorder à CIMG, sur décision du tribunal administratif de Grenoble. Une affaire d’Etat, désormais. Et c’est peut-être bien là le problème…
L’association avait « refusé de signer la charte des principes de l’Islam en France », rappelle Vincent Rolland
« Je suis en total soutien à Frédéric Burnier-Framboret, dans ce dossier difficile pour la Ville d’Albertville, dans le prolongement de ce que j’avais pu entreprendre lorsque j’en étais maire ». Ces mots sont de Martine Berthet, sénatrice de Savoie, prédécesseur de M. Burnier-Framboret en mairie, publiés sur son compte Facebook. La décision du tribunal administratif de Grenoble, rendue le 7 avril, va, selon elle « à contresens de tout le travail réalisé pour la mixité sociale et contre le communautarisme par la ville, l’Etat et leurs partenaires dans le cadre de l’Anru et du Contrat de ville dans ce quartier déclaré par l’Etat » prioritaire en politique de la ville « en novembre 2014 ».
La loi Séparatisme promulguée « d’ici l’été » selon Patrick Mignola, « pour que le problème d’Albertville ne se repose plus »
La droite savoyarde a marqué son territoire, suivie de près par Patrick Mignola qui, dans sa visioconférence du 10 avril, avait souligné qu’il n’était pas question « d’empêcher la construction d’un bâtiment à caractère religieux ; très clairement, l’Etat et les collectivités locales doivent se tenir à distance, du fait des lois 1905 et 1907 mais il faut éviter de voir des associations dont on doute du respect des valeurs de la République financer ces lieux. J’estime donc que M. Burnier-Framboret a raison ». Le député de la 4e circonscription, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale regrettait « qu’un maire n’ait que des arguments urbanistiques à faire valoir ». La loi Séparatisme, visant à conforter les principes de la République*, tendrait ainsi à donner des arguments tout autres à ces élus en pareilles circonstances. Les débats, entamés au Sénat le 30 mars devraient aboutir mardi 13 avril, date de la rencontre entre le maire d’Albertville et le cabinet de Gérald Darmanin, pour revenir à l’Assemblée nationale « dans trois semaines » , selon Patrick Mignola. « Elle sera promulguée d’ici l’été, ainsi, le problème d’Albertville ne se reposera plus ». Un amendement à cette loi a été proposé en première lecture au Sénat, lundi 12 avril, permettant au préfet de s’opposer à l’ouverture d’une école hors contrat sous influence étrangère si celle-ci est « hostile » à la République. Un amendement déposé à la demande d’Emmanuel Macron, a précisé Gérald Darmanin.« Il n’est pas possible de laisser les maires seuls et en première ligne sur des sujets aussi importants. La République reconnaît la liberté de croyance et de culte, dans le cadre du respect de ses lois, que les citoyens français comme les étrangers doivent respecter » , achève Hervé Gaymard. De Nicolas Dupont-Aignan, leader de Debout la France, à travers une vidéo à d’autres représentants politiques d’envergure nationale, la tribune de Frédéric Burnier-Framboret a soulevé un lièvre dont tentent de s’emparer de nombreuses personnes. Sauf que ce lièvre n’est pas forcément celui attendu.
Récupération médiatique
Car dans leur immense majorité, ces soutiens ne portent principalement que sur la capillarité entre l’état turc et CIMG (au cœur d’une tempête médiatique après le vote du financement d’une partie de la mosquée de Strasbourg pour le conseil municipal local, à hauteur de 2,5 millions d’euros). Peu ont rappelé à quel point le danger sur le vivre-ensemble albertvillois était prégnant. Du reste, Frédéric Burnier-Framboret avait martelé que son combat portait en priorité sur les équilibres au sein d’un quartier prioritaire, dans lequel de l’argent public est injecté dans le cadre de la politique de la ville. « Une école privée hors contrat va se construire aux dépens de notre école laïque et c’est inacceptable » . Ces considérations locales semblent pourtant passer au second plan dans le débat qui se joue actuellement.
« Les vraies motivations du maire sautent aux yeux »
Et Millî Görüs, dans tout ça ? L’association, par la voix de son président, Fathi Sarikir, a réagi et de quelle manière ! « Notre future école ne sera ni islamiste ni turque. Nous rejetons avec force l’accusation, parfaitement fausse, que cette école serait fondée pour promouvoir » une éducation sur des bases et des valeurs premières « anti-républicaines ».
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