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Le 26 avril, une rentrée des classes sous haute surveillance
Par Jérôme Bois • Publié le 22/04/21
Le premier ministre a pris la parole, se rappelant au bon souvenir de nos rendez-vous du jeudi soir, pour annoncer le début du processus de déconfinement alors même que l’épidémie décroît de manière très sensible. Trop tôt ? Nous le saurons assez vite. Annonce électoraliste ? Les diverses oppositions s’ingénieront à interpréter les dernières paroles de Jean Castex. Toujours est-il que dans la foulée de la réouverture des écoles, lundi 26 avril, les commerces, les restaurants, les lieux de vie pourraient rouvrir. Mi-mai, si tout va bien…
Avec 30 000 cas par jour, la décrue est amorcée, dans 80% des départements, « le pic de la troisième vague semble donc derrière nous » , a promis Jean Castex, avec un conditionnel de rigueur. Bien que la souche britannique soit plus sévère, plus contagieuse et plus répandue, désormais, ce qui explique une décrue finalement faible. « Nous devons donc rester lucides et pleinement mobilisés ». L’épidémie reste « active chez plusieurs de nos voisins, aux Pays-Bas et en Allemagne », ce qui tendrait à mettre à mal la politique de rigueur instaurée outre-Rhin depuis quatre mois. Est-ce suffisant pour justifier une amorce de déconfinement ?
Les contraintes de déplacements en journée pourraient s’alléger le 3 mai
Nous serions sur un plateau en termes de nombre de réanimations, « nous espérons le début d’un reflux dans les prochains jours ». Seulement, l’épidémie repartant dans certaines parties du monde, « il est de notre devoir de nous en prémunir ». On le sait, en Inde, au Brésil, des souches mutantes font rage, plus résistants aux vaccins. Cela justifie « de durcir les conditions d’admission de personnes sur notre territoire ». Un système de contrôle renforcé sera mis en place, à partir de samedi 24 avril, pour les personnes venant du Brésil (d’où les vols sont suspendus depuis le 14 avril), du Chili, d’Argentine, d’Afrique du Sud et d’Inde. Chaque personne fera l’objet d’une quarantaine stricte. Cette « amélioration relative mais réelle » permettent de conforter la reprise de l’enseignement en école élémentaire dès le 26 avril. Est-ce trop tôt ? « Nous avons la conviction que les dégâts provoqués par la fermeture des écoles, psychologiques et éducatifs, sont trop importants ». Le cadre sanitaire sera strict, les capacités de tests salivaires à tous les niveaux seront renforcés (400 000 par semaine, jusqu’à 600 000 pour la mi-mai). La grande nouveauté de la reprise sera « le déploiement des auto-tests, par voie nasale, dont le résultat sera connu en 15 minutes ».
Les cours reprendront lundi
Les enfants ont besoin de l’école, c’est Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, qui le dit, c’est même une priorité, « la France a tenu bon dans cette année scolaire ». Les conditions à une reprise sécurisée des cours ont été fixées : Le 26 avril, on l’a vu, les écoliers reprendront le chemin de l’école primaire. Pour le secondaire, le distanciel sera de mise. Le 3 mai sera leur rentrée, « l’enseignement sera hybride au lycée, en demi-jauge ». Les collégiens, eux, rentreront pleinement. En 4e et 3e dans les 15 départements les plus touchés par l’épidémie (les Savoie n’en font pas partie), les élèves seront également en demi-jauge. Le protocole sanitaire strict sera maintenu : dès qu’un cas de contamination sera détecté, la classe sera automatiquement fermée. « Nous préconisons l’aération des salles toutes les heures, nous voyons avec les collectivités locales pour l’installation de capteurs CO2 et de purificateurs d’air » , tandis que les tests salivaires seront massivement utilisés. Les lycéens auront accès aux auto-tests en plus des tests salivaires, « une fois par semaine » lors de la semaine du 10 mai. Des activités pédagogiques et tutoriels seront parallèlement « opérationnels ». 50 millions d’auto-tests seront déployés entre mai et juin. L’enseignement supérieur n’est pas oublié, les auto-tests seront diffusés en universités. Les examens approchant, le présentiel serait préconisé autant que possible. Le brevet sera maintenu en tant que tel, le bac sera un mix de contrôle continu et de contrôle terminal. Les élèves de BTS bénéficieront d’une session de rattrapage en oraux s’ils ne peuvent se présenter à la session normale, et ce « pour conserver la valeur du diplôme ».Rester vigilants et mobilisés, ne rien lâcher trop tôt, adopter une stratégie prudente, prendre toutes les dispositions vis-à-vis des variants, protéger l’économie, des mots que l’on n’a que trop entendus jusqu’à présent. Mais qui conforte l’idée selon laquelle les avancées s’effectueront à (très) petits pas.
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