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Chambéry : Raymond Gonnet et ces « Visages d’Algérie » qui lui sourient
Par Jérôme Bois • Publié le 24/05/21
Depuis le 19 mai, la Base accueille l’exposition photo « Visages d’Algérie » , consacrée à Raymond Gonnet, prêtre, installé outre Méditerranée depuis 1969. A travers l’œil de Raphaël, son neveu, les clichés évoquent un bienfaiteur, son action en faveur de l’éducation, de l’enseignement, de l’épanouissement des gens de Mascara où il vit depuis 1991. Pour l’auteur, ce voyage de 2019 fut initiatique et aura marqué sa vie à jamais. Découverte.
« Il continuera jusqu’au bout… »
Revenu d’Algérie, Raphaël se met à l’ouvrage, travaille sur le choix des photos, les retouches à faire. C’est une véritable entreprise familiale puisqu’un cousin en a écrit les légendes et une nièce s’est emparée du site internet. Et c’est ainsi qu’en octobre 2019 soit six mois plus tard, il expose ses clichés, à la Dynamo, à Chambéry. « Je me fais l’écho de son action, chose que je n’aurais pu faire sans son accord. Bien qu’il soit quelqu’un de très humble, il a été touché tout de même » , sourit-il. Il s’est fortement interrogé, pourtant, du fait de la discrétion de son oncle. Et puis se sentait-il légitime pour le faire ? Pas vraiment, reconnaît-il. C’est pourquoi c’est avec une pudeur infinie qu’il s’est mis à l’ouvrage. Et comme de bien entendu, « le puzzle s’est assemblé » , un puzzle où « chaque photo a une histoire », où chaque visage est témoin du passage de Raymond.
« Ça a changé ma vie »
Le 26 mai, l’absence de Raymond sera remarquée ; par humilité et discrétion, il avait choisi de n’apparaître que sur peu de photos, et pourtant, il sera de tous ces « visages ». A la Base, dès 18h, Raphaël Gonnet se fera le seul guide de ce chemin vertueux à travers les décennies au cours d’un vernissage dont il ne sera pas l’unique maître de cérémonie ; Skal, pianiste et artiste pluriel chambérien, sera son invité, accompagné du slam d’Ak1, originaire des Hauts de Chambéry. En musique, il racontera certains de ces 30 clichés, lors d’un moment de convivialité, d’intimité même, à l’origine prévue pour janvier dernier. Puis, ce sera à Grenoble, en septembre, à la Maison de l’internationale, Lyon, Turin, Paris… « Je suis content que ça puisse sortir de Chambéry et de la France » , se réjouit Raphaël, dont il s’agit de la toute première exposition, du premier travail présenté au public. « C’est un exercice nouveau, longtemps, j’ai cherché une thématique pour commencer, je ne trouvais pas, elle est venue à moi et ça a changé ma vie ». A l’heure de voir les gens venir à son expo par attaches avec l’Algérie, parce qu’elle constitue une partie de leur histoire, il se dit « transporté » , ému, d’autant que ce pays dont on parle beaucoup mais que l’on connaît peu est « pareil à un voilier qui vogue au gré du vent » , selon l’homme de lettres Mokhtar Reguieg, navigant de soubresauts en soubresauts. Ce n’était pas ce qu’il était venu y chercher de toute façon car « l’Algérie n’est pas un pays, c’est un beau sentiment » , a écrit un jour Mohammed Chérif Naceur et c’est aussi ce que vous viendrez trouver dans cette exposition de l’intime et de l’amour. Un beau sentiment.
A la Base, 67 place François-Mitterrand, depuis le 19 mai. Vernissage mercredi 26 mai à 18h. Exposition jusqu’au 26 juin. Avec Skal et AK 1. Plus d’infos sur www.visagesdalgerie.comLe 16 juin, le documentaire « 143 rue du désert » (voir bande-annonce ci-dessous) sera projeté à 20h30, juste après une présentation de l’expo par Raphaël Gonnet (à 20h).
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