article

Départementales : le Rassemblement national en force sur la circonscription d’Aix-les-Bains

Par Jérôme Bois • Publié le 08/05/21

L’opération séduction du rassemblement national entamée en 2017 se poursuit, chaque échéance électorale étant la promesse d’une confirmation. Le RN sera présent en force sur la double élection de juin, il présentera même un binôme dans chacun des cantons savoyards dans le cadre des départementales. Le parti de Marine Le Pen pourra-t-il profiter d’une possible révolution de la structure politique du département ? Saura-t-il surfer sur une vague porteuse qui les place toujours plus idéalement à chaque élection ? Et surtout, sera-ce le signe avant-coureur d’une victoire totale dans neuf mois ?

Brice Bernard, délégué départemental du RN 73
Brice Bernard en est persuadé, des cantons vireront RN à l’issue de ce scrutin. Lesquels ? On ne saurait le dire mais le changement, c’est peut-être pour maintenant. Pour le délégué départemental, l’occasion est trop belle. En 2015, en effet, le parti bleu marine n’avait pas pu présenter de binôme sur tous les cantons (14 sur 19) et avait échoué à placer une seule de ses têtes au conseil départemental au sein duquel la droite rayonne. Qu’on se le dise, cette fois-ci sera la bonne. « Les Républicains se fracturent, la gauche aussi et depuis longtemps, et les accords entre LREM et les LR » seraient de vieilles soupes rances que les Français ne voudraient plus avoir à ingurgiter, insiste-il. L’adversité serait trop faible, trop dispersée, et surtout trop masquée ?. « Une sénatrice, un président de département font campagne en se cachant derrière une étiquette divers droite. Pourquoi se masquer? » s’indigne Brice Bernard. « Par peur d’être accusés d’opportunisme ? Par peur d’être vus comme Macron-Compatible ? Nous, au RN, nous assumerons notre étiquette ». Martine Berthet et Hervé Gaymard en prennent pour leur matricule, qu’ils se rassurent, ils ne seront pas les seuls, au cours d’une séance de présentation de cinq des 19 binômes, ceux de la première circonscription de Savoie. Luc Berthoud sera, par exemple, aussi éreinté pour absence d’étiquette. Non, le rassemblement national n’avancera pas masqué, il sera déterminé, ambitieux et agressif si nécessaire. 

Ambition 2022

« Nous aurons dans cette élection départementale des candidats issus de la société civile, des conseillers municipaux, deux maires, etc. Des personnes engagées sur le territoire ». Brice Bernard rappelait ainsi que lors des dernières élections sénatoriales, 74 grands électeurs s’étaient tournés vers le candidat RN au second tour, « certains ont adhéré, depuis, le RN se renforce de jour en jour et il le faudra pour donner l’impulsion à une grande victoire en 2022 ». Car oui, si chaque échéance électorale a son importance, tout bon résultat ne sera qu’un marchepied vers une victoire tant attendue en 2022. Seulement, « le département est le seul échelon où nous n’avons personne à ce jour alors que nous sommes portés par 50 000 électeurs savoyards », harangue Brice Bernard. « Je m’adresse ainsi aux électeurs mais aussi aux oubliés de la gauche, je veux agir sur les dimensions sociale et environnementale en prônant le localisme, rejoignez-nous contre les listes LR cachées, masquées » ! Près de 73 600 Savoyards avaient voté Marine Le Pen au second tour de la présidentielle 2017, il existe donc un socle solide que ces élections départementales devraient mettre à l’épreuve.Ils seront 38 candidats en tout, 10 sur cette première circonscription, celle d’Aix-les-Bains. Chefs d’entreprise, retraités, étudiants, commerçants, il y en aura pour tout les goûts. Certaines têtes sont connues, tel Jean-Pierre Chauveau, déjà candidat aux législatives de 2017, sur cette même circonscription, éliminé au premier tour, avec 11,12% des suffrages. Le voici candidat aux côtés de Léa Cavadas sur le canton de Pont-de-Beauvoisin, jugé accessible, comme celui d’Aix 1, porté par la doublette Claude Pousse et Viviane Rault, par ailleurs trésorière de la fédération, et celui du Bugey savoyard, dans lequel s’engageront Jeanne Ambrosini et Gérôme Corblin.

« A la place de Luc Berthoud, je m’inquiéterais »

Sur les deux autres, « ce sera plus serré » , annonce Brice Bernard et on le comprend. La faute à la présence (ou prédominance) de deux grands favoris, Renaud Beretti, sur Aix 2 et Luc Berthoud sur La Motte-Servolex. « Nous jouerons les trouble-fêtes » , avance-t-il. Et quoi de mieux qu’un duo d’étudiants de 18 et 19 ans pour tenter le coup ? C’est toute la responsabilité que porteront Lucile Duhamel et Johan Level. Deux représentants de cette jeunesse RN, deux étudiants qui auront à cœur de marquer ce canton au fer bleu-blanc-rouge. « A la place de Luc Berthoud, je m’inquiéterais davantage de voir deux jeunes face à moi. Chaque voix obtenue marquera l’avenir » sourit le délégué départemental. C’était un choix, il était délibéré. 

L’ensemble des candidats de la 1re circonscription
Enfin, sur Aix 2, la tâche sera rude pour Jeannine Benzonelli et Jean-Jacques Bétemps face au maire d’Aix-les-Bains accompagné de Karine Dubouchet-Revol, un binôme toutefois désireux de rompre avec la diabolisation constante que subit le parti : « Il faut s’ouvrir, montrer que nous sommes là, car la France se délite, elle tombe » , soutient Jean-Jacques Bétemps. Jeannine Benzonelli s’était, elle, engagée aux côtés de Christian Derenty, aux municipales, c’était avant que ce dernier ne décide de se retirer*, une plaie manifestement encore ouverte. Il n’aura cependant échappé à personne que Christian Derenty est candidat sur Aix 1… pour la petite histoire. Ce sera dur.Ils sont tous là, prêts à porter haut les couleurs d’un RN pas forcément en verve, en Savoie, dont les priorités seront le tourisme 4 saisons, le soutien aux villes thermales via un plan de relance pour sauver les emplois qui s’y réfèrent, un contrôle plus pointu sur « la fraude sociale et le RSA » , un plan de sécurisation des collèges, en mettant l’accent sur le cyber-harcèlement. Il s’agira aussi de privilégier « les circuits courts, les AOP à défendre » … Être plus sévère, sur les budgets – dont Jean-Pierre Chauveau se veut le chantre -, farouche face à l’insécurité, déterminé au clientélisme, la recette serait presque connue tant le RN connaît sa partition.Le calendrier offrait une fenêtre à l’automne mais non, « il fallait faire ces élections dès maintenant, les départements et les régions font la France » , assure Brice Bernard, « la crise ne fait que commencer, il est important de faire un rappel aux urnes ». En 2017, au moment de récupérer un parti en déliquescence, Brice Bernard se doutait-il qu’il réussirait en quatre ans à réarmer le navire ? « Nous avons des candidats, nous aurons des candidats » a-t-il prophétisé. Rendez-vous le 27 juin.
* Lire nos articles des 13 et 19 février 2020. Officiellement, le candidat peinait à trouver les six noms qui lui manquaient pour boucler sa liste. Il se retirera de la course le 21 février.

Tous les commentaires

1 commentaire

Unknown

09/05/2021 à 14:41

M ERCI A TOUTES VOTRE EQUIPE A BIENTOT

Répondre

Commenter