Savoie : les collectivités aux côtés des cafés et restaurants, pour leur réouverture

C’était une date que tous attendaient impatiemment, principalement les cafetiers et restaurateurs, privés d’activité depuis près de 7 mois : le 19 mai a vu le jour. Pour les aider à redémarrer dans les meilleures conditions, certaines communes ont mis en place des aides, afin d’alléger ces professionnels lourdement impactés par la crise sanitaire. C’est le cas à Aix-les-Bains et Chambéry mais aussi ailleurs grâce à l’aide du département de la Savoie.
Le jour tant attendu est arrivé : les terrasses sont de sortie. Mais après tout ce temps à attendre et tant de contraintes permettant la réouverture, certains peuvent être tentés de ne pas réinstaller leurs terrasses. Et pour cause : si, ce 19 mai, le couvre-feu passe de 19h à 21h, la jauge d’accueil est quant à elle limitée à 50 %, la consommation debout et en intérieur reste interdite, et seules des tables de 6 personnes pourront être acceptées. Quelques-uns préféreront donc attendre le 9 juin, et la réouverture des salles de restaurants, avec une jauge, encore. Compte tenu de la situation, un peu partout en France des communes de taille moyenne ont décidé de donner un peu de respiration à ces lieux essentiels pour l’attractivité de leurs centres-villes. 

A Aix-les-Bains « un choix assumé et non subi »de Renaud Beretti

Depuis le début de la crise, la cité thermale a tendu la main tant aux habitants en passant le stationnement en surface en totale gratuité durant les deux premiers confinements et en venant en aide aux commerçants  alors même que le thermalisme était à l’arrêt et le casino Grand Cercle était fermé. Un manque à gagner non négligeable pour les finances communales. 
De nouveau, Renaud Beretti a souhaité faire un pas de plus en direction des cafetiers et restaurateurs aixois. « C’est la suite des mesures prises en 2020 », précise le maire, « cela me paraît logique de faire ce geste pour accompagner ces professionnels, pour une saison que je leur souhaite bonne. Ils seront donc exonérés de droits de terrasse du 1er janvier au 18 mai minuit, et pour les extensions de terrasse que j’autorise, quand cela est physiquement possible, ils seront facturés au prorata temporis et de la surface occupée, jusqu’à la fin de la saison, c’est-à-dire en octobre. » Bien entendu, l’exonération qui se chiffre en plusieurs dizaines de milliers d’euros, est supportée directement par la commune, sans compensation par l’Etat, s’agissant de l’occupation du domaine public. « Nous savions qu’en le faisant, ce ne serait pas compensé, cela était déjà le cas pour le stationnement l’an dernier », poursuit Renaud Beretti, « il s’agit d’un choix assumé et non subi, comme c’est le cas avec la fermeture du casino, qui devrait quant à elle, être compensée par l’Etat. »  

A Chambéry, des mesures prises en amont appréciées par les professionnels 

« C’est le rôle d’une ville, d’aider les secteurs économiques durement touchés, pour redevenir collectivement dynamique » explique l’adjointe à l’économie de la Cité ducale. Raphaëlle Mouric s’est attachée dès janvier à travailler avec le service attractivité de Chambéry, pour anticiper cette réouverture dont nul ne savait quand elle interviendrait, et encore moins dans quelles conditions. « Nous avons décidé de prolonger l’exonération d’occupation du domaine public déjà en vigueur, à compter du 19 mai + 3 mois, soit jusqu’à la fin du mois d’août », précise-t-elle, « ainsi que la gratuité des extensions de terrasses. Cette exonération a par ailleurs été votée au dernier conseil municipal de Chambéry. » L’objectif de la municipalité est clair : permettre aux cafetiers et restaurateurs d’ouvrir en toute sérénité ce 19 mai, « avoir une vue plus lointaine, c’est un sujet sensible » précise l’élue. En effet, toutes les villes ne peuvent pas forcément se permettre de faire un tel geste et donc de se priver de ressources. D’autres aides seront toutefois toujours versées par l’Etat notamment par le biais du fonds de solidarité. En effet, les conditions d’accès à cette aide seront assouplies à compter du mois de juin, permettant aux restaurateurs et cafetiers d’y être éligibles, quelle que soit leur perte de chiffre d’affaires, contre 50% jusqu’alors ou une fermeture administrative. Rouvrir en terrasse uniquement durant trois semaines, avec les restrictions précitées ne devrait pas compenser immédiatement les 7 mois de fermeture, même dans des zones touristiques comme Aix-les-Bains et Chambéry. L’Etat souhaite encourager les plus frileux d’entre eux à rouvrir avant le 9 juin, les accompagner, bien que les aides soient petit à petit régressives. La dernière inconnue de cette réouverture reste la météo, toute plaisanterie mise à part, vu les 15 premiers jours assez pluvieux de ce mois de mai. Peu de probabilités en revanche pour que, privés de sorties non-professionnelles depuis si longtemps, les Savoyards n’aient pas déjà réservé leur place en terrasse, même sous un parapluie.