article

Challes-les-Eaux : pour la fête de l’été, la « Séraphine » de l’artiste Savoyarde Candice Qui ? s’expose

Par Laura Campisano • Publié le 11/06/21

Quand le talent frappe à la porte, il faut parfois être attentif et le laisser entrer. L’artiste savoyarde Candice Qui ? a eu cette présence d’esprit en accueillant son envie de peindre et en se laissant porter par elle. Depuis 2019, alors qu’elle s’exprimait déjà au travers des mots, la jeune femme a mis en couleurs un personnage issu de son imaginaire, Séraphine, qu’elle décline sur des toiles et des cartes postales. Autodidacte, elle exposera ses œuvres pour la première fois au cours de la Fête de l’été de Challes-les-Eaux, le 2 juillet 2021.
Ce n’est pas une ancienne élève d’école d’arts appliqués, et personne ne la connaît… en tous les cas, c’est ce que dit son nom d’artiste : Candice qui ? Un trait d’humour derrière lequel la jeune artiste aurait tendance à s’éclipser quand on se hasarde à la complimenter sur ses œuvres. Pourtant, elles ne sont pas passées si inaperçues que cela aux yeux de la municipalité de Challes-les-Eaux, qui pousse de jeunes artistes à dévoiler leurs travaux. Une exposition, Candice Qui ? n’avait jamais imaginé que cela serait possible, elle aura pourtant bien lieu au Carré des Sources et place de la Liberté*. 

La naissance d’un talent à l’écoute d’une chanson 

Candice Qui, c’est elle. 
Si chaque artiste se reconnaît à sa légende personnelle, celle de Candice Qui ? est directement liée à l’art, sous toutes ses formes. En général, c’est par l’écrit qu’elle laisse s’exprimer sa créativité. Les pinceaux, elle avait déjà bien tenté une fois, sans franc succès – à ses yeux. Car cette mère de deux enfants n’est pas du genre à insister si ça ne prend pas immédiatement. En 2019, c’était visiblement le bon moment : alors qu’elle écoutait la chanson « Éoliennes » d’Alice & moi, Candice a eu un premier déclic. « J’ai eu envie de les dessiner », se souvient-elle, « alors peut-être qu’elles ne ressemblaient pas vraiment à des éoliennes, mais en tous les cas j’ai trouvé ça cool de pouvoir traduire, représenter ce que j’avais dans la tête à ce moment-là. » Alors, elle a continué. D’abord à l’acrylique, à la bombe, puis à la peinture à l’huile, à l’instinct, sans avoir jamais pris de cours où que ce soit. « Je n’ai pas appris la peinture, d’habitude j’écris, là je peins », sourit-elle, « c’est ce que signifie mon nom Candice Qui ? D’abord, personne ne me connaît… et on peut dire Candice qui peint, Candice qui danse, Candice qui écrit. Et bien sûr, il y a le petit clin d’œil à l’artiste, reconnu, lui. » 
Pourtant, elle l’avoue, la reconnaissance, ce n’était pas son objectif de départ. « C’était d’abord pour me faire plaisir à moi, pour m’exprimer, que je me suis mise à peindre ». Une expo, elle n’y avait jamais songé, jusqu’à ce qu’elle soit contactée par la mairie de Challes. « Ça me fait plaisir, bien sûr, je suis contente, mais je suis aussi stressée, je ne me sens pas vraiment légitime dans ce rôle-là. Comme le disait Georges Enesco, » la perfection qui passionne tant de gens ne m’intéresse pas…ce qui m’importe en art c’est de vivre soi-même et de faire vibrer les autres. « Timidement, en juillet 2019, elle lance une page Facebook**, où par petites touches elle ose dévoiler son travail, qui prend forme souvent dans l’espace, l’univers, les étoiles, jusqu’à la naissance de Séraphine, son personnage principal, son » mini-moi «. 

Séraphine, représentation de l’enfant intérieur 

« Âme d’enfant » 10 mai 2020 Candice Qui ?Séraphine reliée à son adulte par un fil
« C’est mon mini-moi, qui ne demande qu’à s’exprimer et à ne pas être mangé par l’adulte que je suis devenue », précise Candice, qui a d’ailleurs représenté cette allégorie de l’enfant intérieur en diptyque. Son message au travers de Séraphine est clair « je voudrais que chaque personne qui la voit renoue avec son enfant intérieur, car si on ne l’écoute pas, si on le laisse se faire absorber par l’adulte que l’on devient, la créativité n’est pas la même. » Pour la réaliser, l’artiste utiliser différentes techniques et matières, au gré de son inspiration, s’aidant parfois de tutoriels sur internet, toujours de son intuition « je fais surtout les choses de manière intuitive, si ça marche tant mieux, sinon, ce n’est pas grave. Des fois ça ne marche pas du tout, j’essaie autrement. » Récemment, Séraphine a pris vie sur des cartes postales que Candice a imaginées « pour la faire voyager » toujours en poésie et en douceur « le monde est tellement dur déjà, qu’il faut y rajouter une touche de douceur, j’en ai besoin. » explique-t-elle. 
Pour les cartes, c’est à l’encre de chine pigmentée et aux feutres aquarellables qu’elle dessine les contours, afin de mieux faire ressortir le contraste des couleurs. Cet univers autour de l’enfant intérieur, c’est véritablement la marque de fabrique de Candice, qui le reste du temps, exerce un métier d’adulte en tant qu’assistante d’éducation et enseignante, entourée de grands enfants. « Je suis moi-même une grande enfant, et mes élèves me le font remarquer », s’amuse-t-elle, « cela se voit dans ma peinture, c’est plutôt naïf ce que je peins, je porte bien mon nom ». La candeur, l’émerveillement, la créativité, autant de trésors que l’adulte a tendance à enfouir dans sa mémoire, et qu’elle espère faire resurgir au travers de cette toute première exposition. Séraphine a quant à elle, encore de la route à parcourir, non seulement au gré des cartes postales envoyées ici et là, mais aussi parce que sa créatrice a envie de la faire évoluer « J’aimerais qu’elle rencontre des personnages, qu’elle aille vers de nouvelles aventures, je ne sais ni sous quelle forme, ni avec quels matériaux », songe Candice, « mais en effet, Séraphine est amenée à évoluer, à grandir, mais pas trop. » 

Des œuvres à vendre au cours de l’exposition de Challes 

Candice Qui – août 2019 sur du journal et papier alu
C’est tout cet univers qui a semble-t-il charmé l’équipe municipale, et lui a donné envie de mettre en avant le travail de cette autodidacte Savoyarde, provenant de Marthod. « A Challes-les-Eaux, nous essayons toujours de mettre en avant les jeunes talents », précise Julien Donzel, premier adjoint à la culture, à l’animation et au devoir de mémoire de la commune, « c’est ce que nous faisons actuellement avec une artiste Motteraine qui peint sur des globes terrestres, par exemple. En mettant à l’honneur des artistes qui débutent, nous les aidons à se faire connaître. Quand nous avons vu les photos des œuvres de Candice Qui ?, tout le monde était d’accord pour qu’elle soit la prochaine à être mise en avant. » « Jeune talent », un qualificatif qui a fait sourire Candice Qui ? du haut de ses 36 printemps « je ne suis plus si jeune que ça, plaisante-t-elle, mais c’est vrai que je peins depuis peu, ceci peut expliquer cela ». Pleine d’humour et de poésie, stressée et motivée à la fois, la jeune femme sera donc présente aux côtés de ses œuvres lors de la Fête de l’été challesienne, le 2 juillet prochain, œuvres qui seront d’ailleurs en vente à cette occasion. Peut-être le bon moment pour s’inspirer de cet univers et renouer avec notre propre enfant intérieur ? Qui sait. 

* Fête de l’été de Challes-les-Eaux, le 2 juillet 2021 au Carré des Sources, place de la Liberté.
**Suivez Candice Qui ? sur sa page Facebook.

Tous les commentaires

0 commentaire

Commenter