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Emmanuel Macron serre la vis et accroît les restrictions aux non-vaccinés

Par Jérôme Bois • Publié le 12/07/21

Le président de la République a renoué avec les traditionnelles allocutions propres à cette crise sanitaire. C’était attendu et c’est bien regrettable alors que l’été ne demandait qu’à démarrer. Lundi 12 juillet, Emmanuel Macron a donc mis fin au suspens, la vaccination sera la clé de la sortie de crise, les réfractaires seront dans l’œil du cyclone…


Elles ne nous manquaient pas, ces allocutions… Ou alors celles du 14 juillet, et encore… Celle du 12 juillet ne pouvait être qu’annonciatrice de mauvaises nouvelles. Certes, Emmanuel Macron parla de « maîtrise de l’épidémie » , de « résultats incontestables » , certes, il présenta une feuille de route jusqu’ici parfaitement respectée par tous, certes, il pouvait se féliciter du « quoi qu’il en coûte » , « qui a permis de protéger l’emploi, le pouvoir d’achat, nos entreprises ». Certes, le président se réjouit de la croissance de 6% promise à la France en 2021, certes, 187 000 ont été créés, quand la crise en a détruit 300 000… « Nous avons eu raison » , soutint Emmanuel Macron. Mais tout cela n’était que porteur d’un très lourd bémol. «Tant que les variants arriveront, nous serons confrontés à ce type de situations » , c’est-à-dire à la nécessité de serrer la vis au cas par cas, du fait d’un variant « trois fois plus contagieux ». Il fit remarquer que les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal, le Japon ont déjà eu recours à de fortes mesures restrictives, quelle allait être notre pénitence ? La vaccination, bien sûr, ce fameux « atout qui change tout » , parce qu’il « protège solidement du variant Delta. Plus nous vaccinerons, moins nous laisserons d’espace à ce virus de circuler ». Nous allons donc vers « un été de mobilisation » , la vaccination va être déployée jusqu’au lieu de vacances, avec ou sans rendez-vous. Cela débutera par la vaccination obligatoire du personnel soignant et non-soignant, bénévole ou non, travaillant en hôpital, clinique, Ehpad, maison de retraite… « Ils auront jusqu’au 15 septembre pour se faire vacciner » , après quoi, des contrôles pouvant aboutir à des sanctions surviendront. Un cap venait alors d’être franchi.

Le vaccin, vous n’y couperez pas

Et pour les autres ? « Il faudra se poser la question » , a-t-il asséné, « je fais le choix de la confiance, 9 millions de doses attendent » , une campagne de vaccination sera lancée dès la rentrée pour les collégiens et lycéens. Mais ce n’est pas tout, cet été, de nouvelles mesures vont venir assombrir le ciel des Français encore réfractaires à la vaccination. Dès le 13 juillet, l’état d’urgence sera déclaré en Martinique et à la Réunion, soutenu par un couvre-feu. En France métropolitaine, « là où les taux d’incidence atteindront 200, des restrictions seront mises en place pour les non-vaccinés ». Le 21 juillet, le pass sanitaire sera élargi aux lieux de culture et de loisirs à partir de 12 ans. En août, les cafés, les restaurants, les centres commerciaux, les hôpitaux, les avions, trains et cars pour les longs trajets le réclameront. « Seuls les vaccinés ou les personnes testées et négatives y auront accès. Nous penserons à l’étendre selon la situation ». Dès l’automne, les tests PCR deviendront payants. Certes, Emmanuel Macron précisa bien que la « vaccination » n’allait « pas être obligatoire » mais cette extension du pass sanitaire est bel et bien une incitation tacite. Sous peine de voir la France coupée en deux, entre pro et anti.De quoi faire passer au second plan la fin de cette allocution qui relevait davantage du meeting politique sur la sortie de crise, à 10 mois de l’élection présidentielle.

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