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Chambéry : le portail d’écoute pour les italiens en France du COMITES prolongé jusqu’en mars 2022

Par Laura Campisano • Publié le 30/09/21

Mis en place durant les fêtes de fin d’année 2020, alors que de nombreux ressortissants italiens étaient bloqués en France, compte tenu de la situation sanitaire, le portail d’écoute mis en place par le Comité des Italiens à l’étranger avec l’appui du Ministère des Affaires étrangères italien a été prolongé. Prévu pour durer jusqu’en janvier 2021, il a finalement duré jusqu’en juin, et fonctionne de nouveau jusqu’en mars 2021. 

Ils sont 23 000 italiens sur les deux Savoie, à l’heure actuelle, et il n’est pas évident pour eux de demander de l’aide, dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas toujours. En grande majorité répartis sur la Haute-Savoie, les ressortissants italiens qui y sont installés l’ont fait bien souvent pour le travail, les études ou ont suivi un conjoint. Une quinzaine d’entre eux ont passé le cap de demander une aide, une écoute, un soutien psychologique alors qu’ils étaient loin de leur famille, avec des conditions très complexes d’entrée sur le sol italien, en fin d’année dernière. Après 7 mois de fonctionnement, un petit point d’étape permet de mieux comprendre les contours de cette initiative du COMITES.

Des permanences à Annecy et Chambéry en présentiel, à Grenoble en visio

En décembre, Sara Fonsato le précisait « les italiens ne demandent pas d’aide, il faut aller les chercher ». On s’en rend compte alors que la jeune femme rembobine les 7 mois écoulés. « Ce qui devait être une initiative ponctuelle s’est finalement un peu étendue dans le temps, analyse-t-elle aujourd’hui, alors que le COMITES a obtenu l’accord pour poursuivre l’initiative jusqu’en mars, il y a quelques semaines. Au départ en visio et par téléphone, le projet qu’elle a initié a donné lieu à des rendez-vous avec une psychologue italienne, en présentiel.
A Annecy, c’est dans un premier temps la Mission catholique italienne qui a mis à disposition une salle pour recevoir ces rendez-vous, tandis qu’à Chambéry, ces derniers avaient lieu, et c’est toujours le cas, dans les locaux du COMITES, à la maison des Syndicats chambérienne. « Il s’agit de proposer aux ressortissants italiens qui en ressentent le besoin, douze consultations gratuites avec Carolina, qui est psychologue, détaille Sara, il n’est déjà pas évident de passer le cap de la consultation et d’en accepter l’idée, mais quand en plus il faut expliquer ses problèmes dans une langue étrangère, même si on la pratique, cela est un véritable frein. Nous prévenons les personnes qui viennent consulter qu’il s’agit d’une sorte de point de départ, une ouverture à une future thérapie plus longue mais que ce service n’est pas amené à durer dans le temps. » A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels, c’est pourquoi ce service perdure pour une deuxième édition, bien qu’il ait connu une pause estivale, puisqu’en raison de la mise en place du « green pass » italien et du pass sanitaire français, de nombreux ressortissants ont pu retourner dans leurs familles respectives durant les congés d’été. Toutefois, la demande est toujours là, ce qui a justifié la poursuite du projet. « Il y a déjà entre 6 et 7 personnes présentes pour les consultations, explique la jeune femme, nous accueillons tout le monde, y compris des Isérois avec lesquels nous fonctionnons par le biais de la visio-conférence, même si l’idée de départ est d’aider les italiens présents sur les 2 Savoie. »

« La plupart des consultants ont besoin d’un soutien, d’une écoute »

En moyenne situées dans la tranche d’âge 25-45 ans, les personnes ayant bénéficié du service avaient surtout « besoin d’un soutien, d’écoute, de temps pour parler » décrit Sara Fonsato, « durant la période Covid, il y avait beaucoup de tristesse, de besoin de s’exprimer, la plupart n’ose pas aller en thérapie » explique-t-elle. Une réalité sous-estimée, qui dénote non seulement d’un héritage culturel, mais aussi d’un changement notable des mentalités, face à la prise en compte – et en charge – de la santé mentale, notamment en Italie. « Ici, les personnes ont la possibilité d’être accueillies gratuitement, sans engagement. Si cela les aide, elles poursuivent l’ensemble des rendez-vous, sinon elles peuvent totalement arrêter, c’est comme dans un centre médico-psychologique. Les gens savent que les rendez-vous ont une durée limitée et en acceptent le principe. » Pour certains d’entre eux, les consultations ont été très utiles et continuent de l’être, car quelques exceptions ont pu être faites pour ceux qui le souhaitaient, mais dans la limite de 5 consultations supplémentaires, pour ne pas bloquer des rendez-vous dont d’autres ressortissants pourraient avoir besoin. Reste que de nombreux italiens n’ont pas forcément eu connaissance de cette possibilité offerte par le Comites, et que si l’on peut compter sur une solidarité entre expat’, c’est le moment idéal pour qu’elle se déploie, jusqu’au mois de mars 2022.

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