Transports : la ligne Chrono A, première étape vers une fructueuse collaboration entre Grand Lac et Grand Chambéry ?

Lundi 30 août, c’est une petite révolution qui s’est discrètement opérée dans le domaine – complexe – des transports en commun, ce gouffre à argent public : enfin, Grand Lac et Grand Chambéry ont su parler un langage commun et proposer un service propre aux deux territoires. La desserte de la plage du Bourget, disparue des radars en 2016, « du fait des difficultés de coordination entre deux réseaux et deux agglos » , ainsi que le commentera sobrement Renaud Beretti, président de Grand Lac, a resurgi. Reliant les deux campus de Jacob et de Technolac, la ligne Chrono A se verra prolongée de quelques centaines de mètres (et de six arrêts) jusqu’au Bourget. Et cette résurrection, elle se doit à la coopération toute nouvelle entre les deux EPCI. « C’est le sens de l’histoire » , se réjouissait Florian Maitre, en charge des mobilités à Grand Lac, « on l’attendait depuis longtemps » , fit remarquer Nicolas Mercat, maire du Bourget. Il n’était pas le seul…

Une si longue attente

« Elle a existé, cette ligne, elle a clairement fait défaut depuis », relevait Renaud Beretti. Ce dossier avait en effet été très mal perçu par les Bourgetains, en 2016. Certains avaient été jusqu’à sonder les candidats aux élections municipales pour faire avancer le retour d’une ligne directe Chambéry – le Bourget. Il aura donc fallu attendre 5 ans !« Ce dossier est symbolique : il faut avoir idée de la frontière entre deux collectivités qui représente le plus souvent un obstacle, nous la rendons désormais aussi étroite que possible pour les usagers ». Les principes d’efficacité et de cohérence érigés en marqueurs. Et Grand Lac n’aura même pas attendu la mise en route de la nouvelle délégation de service public, en juillet 2022 pour lancer cette presque nouvelle ligne. Du reste arrivera très prochainement un réseau de covoiturage organisé tandis que les deux agglomérations discutent toujours avec la SNCF sur la mise en route d’un service de TER. « Nous travaillons aussi à un tarif commun entre nos deux réseaux pour qu’avec, par exemple, une carte d’abonnement Ondéa, je puisse aussi scanner sur le réseau Synchro Bus » , ajoutait Florian Maitre. « Il y a beaucoup d’autres beaux projets à bâtir encore ». Notons que seuls le tarif Synchro bus est appliqué sur cette ligne, ainsi que les titres Ondésynchro (lire ci-après). «Avec la desserte de Technolac et de la plage, nous aboutissons à un service très complet » , estimait pour sa part Philippe Gamen, président de Grand Chambéry, « ce qui n’est pas si simple à faire. C’est certes une petite action mais hautement symbolique ». Le terme est beaucoup revenu dans la bouche des intéressés car trop longtemps le fil avait été ténu, sinon carrément rompu. Il est désormais fermement maintenu et les élus des deux bords entendent désormais le faire fructifier.

2,7 kilomètres de parcours entre Jacob et la plage

Alain Caraco, délégué aux mobilités à l’agglo chambérienne, détailla plus avant le parcours de cette ligne, du campus de Jacob-Bellecombette à la plage, en passant par le Biollay, l’hôpital de  Chambéry, le centre-ville, la gare, Vétrotex, Chamnord, les Landiers, Technolac et le centre du Bourget. Un parcours de 2,7 kilomètres qui s’allonge de six arrêts sur le territoire Grand Lac (Passerelle, la Traverse, Pouli, la mairie du Bourget, Bel Air et la plage).

« Il s’agit de la 3e ligne la plus fréquentée » , précisa l’élu, elle est une réponse à deux types d’usagers : « ceux, en semaine, se rendant à Chambéry pour travailler, et, en weekend et vacances, ceux qui souhaitent se rendre au lac ». « Il y aura une période de rodage, en septembre et octobre afin d’ajuster notre offre » qui sera pleinement opérationnelle en juillet 2022. Une tarification Ondésynchro sera possible, elle permettra une correspondance sur les deux territoires moyennant un supplément de 10 centimes d’euros sur le ticket unique, de 10 euros sur un abonnement annuel. Le maire du Bourget, Nicolas Mercat, qui avait été approché par les usagers en colère lors de la campagne des municipales, se félicitait de cette avancée significative, lui qui avait le souci d’accélérer le gain de parts de marché sur la voiture, « car sur 100 Technopolitains » , rappelait-il, « 90 utilisent leur voiture, nous avons clairement besoin de revoir notre mode de mobilité. Et puis nous ne voulons pas voir les bords du lac devenir de gigantesques parkings ». Cette opération représente un (sur)coût, pour Grand Lac surtout, puisque sur les 200 000 euros investis, 150 000 sortent de ses caisses, Grand Chambéry versant une participation forfaitaire de 50 000 euros. « C’est une volonté politique » , reprit Renaud Beretti, « ce moment est arrivé et d’autres coordinations arrivent ». Pour participer au financement de cet allongement de ligne, le versement mobilité (versé par les entreprises du bassin) est passé de 0,6 à 0,8%. Il reste à distance respectable du versement chambérien. Il reste que cette ligne Chrono A, si elle est « un petit trajet, reste un grand pas pour nos deux agglos » , selon la formule de Philippe Gamen. 

Cadencement : du lundi au samedi, un bus toutes les 8 minutes en heures de pointe, toutes les 15 minutes en heures creuses jusqu’à Technolac. Un trajet sur trois est prolongé jusqu’à la plage.Le samedi, un bus toutes les 45 minutes.Le dimanche et jours fériés, un bus toutes les 40 minutes l’après-midi.En juillet et en août : un bus toutes les 20 minutes en semaine, toutes les 40 minutes le dimanche et jours fériés.
Tarifs : les tarifs Synchro Bus seront appliqués ainsi que les titres de transport combinés Ondésynchro.
Plus d’infos sur synchro-bus.fr et ondea-bus.fr