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Chambéry : les oiseaux migrateurs, d’ici et d’ailleurs

Par Laura Campisano • Publié le 26/11/21

Venus de loin, des cinq continents ou des pays frontaliers, les « oiseaux migrateurs » sont des Chambériens, dont la richesse des origines a permis la transmission de cultures hautes en couleur à leurs concitoyens, au sein de la cité des Ducs. Et quel meilleur moyen que les traditions culinaires pour s’ouvrir et faire partager leurs périples, leurs expériences, pour faire découvrir leurs pays et leurs histoires ? 

En marge du Marché des continents, événement majeur de la vie locale chambérienne, la ville et l’association Chambéry Solidarité Internationale a travaillé avec l’agence de communication Vas-y Paulette et l’éditeur La Fontaine de Siloé, pour créer un livre de portraits et de recettes culinaires de quinze « oiseaux », venus des cinq continents et une exposition visible à Malraux jusqu’en janvier 2022.

Grande diversité des parcours migratoires jusqu’à Chambéry

 

Crédit photo : Vas y Paulette !

Que ce soit par amour, par nécessité ou par choix, les chambériens intervenants dans cet ouvrage ont un point commun : l’envie de partager leur culture et leurs traditions culinaires. Si on a coutume de dire qu’autour d’un bon repas, les liens se tissent davantage, l’ouvrage « les oiseaux migrateurs » paru aux Editions La fontaine de Siloé en novembre, a sans conteste cette vocation. « Chambéry est une ville au carrefour des territoires », expose Laura Caffoz, chargée de projet au sein de l’association Chambéry Solidarité Internationale, « les parcours de ces habitants font partie de la mémoire collective, ils sont aussi les visages de Chambéry. Cette diversité de cultures est intéressante pour tordre le cou aux connotations négatives qui suivent le terme de » migration «. Ce qui nous a intéressé pour ce projet de livres était d’avoir des parcours migratoires différents : que les causes des départs soient différentes entre nos quinze » oiseaux », et que les cinq continents soient représentés «, précise-t-elle.
Parmi ces oiseaux, nombreux sont déjà engagés dans la transmission de leur culture d’origine, dans les milieux associatifs et culturels chambériens, qu’il s’agisse de professionnels de la cuisine, de musiciens, entre autres. « Ils tirent une grande fierté d’avoir participé à cet ouvrage », poursuit Laura Caffoz, « et éprouvent également une grande fierté que leur ville d’adoption soit à l’origine d’un tel projet. Côté organisateurs, nous sommes ravis, car lors du lancement et du vernissage de l’exposition à Malraux, de nombreuses sphères, citoyenne, politique, culturelle et associative se sont croisées, ce qui a permis de mixer des publics et de sortir de notre cercle de convaincus », sourit-elle.

Un acte fort de la ville de Chambéry : faire figurer le livre au protocole pour « valoriser les différentes origines de son territoire »

Ce dont les « oiseaux migrateurs » ont également de quoi être fiers est de voir leur ouvrage figurer au protocole de la ville de Chambéry : à chaque visite officielle, chaque mariage, par exemple, un exemplaire du livre sera remis. « C’est un message politique fort de la municipalité », s’enthousiasme Laura Caffoz, « sa volonté de valoriser différentes origines sur son territoire. » D’autant que le lancement du livre et l’exposition étaient l’occasion de saluer l’adhésion le 12 novembre dernier, de la cité des Ducs à la charte Anvita*, faisant de Chambéry une ville accueillante pour les populations migrantes, « cette charte n’a rien de contraignant », souligne encore Laura Caffoz, « elle porte simplement des valeurs humaines universelles. Nous trouvons cela très valorisant pour la ville de Chambéry. »

Crédit photo Vas-y Paulette !

C’est en ce sens que le livre se voulait professionnel, d’abord pour qu’il parle et touche d’autres publics, mais aussi pour qu’il puisse voyager : il est de ce fait en vente dans les librairies Chambériennes. Pour Vas-y Paulette !, qui a participé à l’ouvrage « c’est plus qu’un livre, c’est plus large que ça », estime Pauline Caylak, « la nourriture peut tout bousculer, et démontre que l’immigration pour le territoire c’est une force plus qu’une peur C’est une belle aventure, qui permet d’embarquer des gens autour de ce livre, qui est un point de départ. Il y a énormément à faire autour de l’interculturalité, nous verrons de quelle manière, à partir de nos oiseaux migratoires on peut faire plein de petits. » Dès sa sortie, le livre a déjà commencé à fédérer d’autres personnes et l’exposition est à présent visible au O79 jusque fin décembre. « Elle pourra bien sûr être accueillie dans d’autres lieux, pour traiter la question des migrations avec les jeunes, expliquer les mots », explique enfin Laura Caffoz, « il faudra leur détailler les chiffres, leur expliquer que la migration concerne surtout les pays frontaliers, les déplacements internes avant d’envisager d’autres territoires d’accueil. Replacer ces chiffres, ces définitions, c’est important. »De nombreuses autres manifestations auront lieu jusqu’en juin 2022, puis à l’occasion de la foire de Savoie en septembre 2022, même si les valeurs qu’elle véhiculent ne prendront jamais fin. Au fur et à mesure, de nouveaux parcours seront intégrés à l’aventure et des ateliers culinaires autour du livre devraient voir le jour, avant CinéBala, fin janvier. De quoi faire un sort aux idées reçues, et rassembler autour de la meilleure invention qui soit : la cuisine, du monde, en l’occurrence.

A ce sujet, nous avions consacré un article à la polémique née de la signature de cette convention à Saint-Baldoph, alors que plusieurs autres communes avaient suivi dans les jours qui ont suivi. 

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