Grésy-sur-Aix : chez « Nonna Angela », cuisine, famille et amitié

Stéfane Milanese s’est spécialisé dans les métiers de bouche voilà 30 ans, ses connaissances en la matière l’ont toujours amené à rechercher la qualité des produits, avant tout autre chose. Une passion qu’il partage avec son ami Jean-Jacques Plane, également dans le secteur. Alors pendant le confinement, en avril-mai 2020, une idée est venue leur trotter dans la tête…« J’étais en plein questionnement et j’ai appelé mon ami de 30 ans, Jean-Jacques qui depuis 17 ans s’est spécialisé dans la charcuterie italienne, provenant de Parme, de Toscane », se remémore le gérant, « il a une grande connaissance en la matière, uniquement dans des produits de grande qualité. L’idée, c’était de créer une épicerie fine, avec uniquement des produits italiens, un côté restaurant, un côté épicerie. L’objectif c’est que le client se sente en Italie en passant le seuil de la porte. » Très vite, les deux amis passent à l’action, font des allers-retours en Italie pour choisir les produits chez de petits artisans, ceux que l’on ne retrouve pas en grande surface, ceux que, côté restaurant, on peut faire goûter aux clients, comme un avant-goût de ce que Giovanni, le chef, cuisinera derrière ses fourneaux. Des produits d’épicerie, du sec et du frais, des exclusivités comme ce panetonne au café aux pépites de chocolat issu de l’association d’un torréfacteur turinois et d’un pâtissier ou ce pétillant de la maison Lamborghini, ils en auront tout au long de l’année.

« On voulait faire des choses différentes, raconter et mettre en valeur les histoires des hommes et des femmes qui sont derrière les produits que nous proposons », sourit Stéfane, « Jean-Jacques c’est la carrosserie, moi le concept. Il a dit oui tout de suite, ça a été très rapide, de toutes façons, c’était avec lui ou personne. » Ce projet, qui devait au départ naître à Annecy a finalement vu le jour sur le territoire aixois, dans la zone d’activités Jacques Cellier, à Grésy-sur-Aix. « Entre le moment où l’on a acheté les locaux, la recherche de fournisseurs, cinq mois de travaux, il y a eu beaucoup de travail », reprend Stéfane, « pour tester, regarder, goûter… »  Et aujourd’hui, quand arrivent les palettes de marchandise, il le reconnaît « je suis comme un gamin », le matin du réveillon. Ouvert le 5 novembre dernier, le restaurant a été immédiatement « pris d’assaut » à tel point que Stéfane continue de recruter, notamment un pizzaïolo qui sera en service avec le chef. Particularité du lieu, il est ouvert tous les midis, sauf le dimanche, et un seul soir par semaine, encore une exception dans les métiers de la restauration. Décidément…

Car bien sûr, derrière cette réalisation, il y a une histoire : celle d’Angela, la mère de Stéfane, née en 38 pendant la seconde guerre mondiale, et dont la famille, comme beaucoup, a dû émigrer pour trouver du travail. « Ma mère m’a raconté qu’ils avaient dû glaner des pommes de terre, aller chercher des racines dans les champs », raconte Stéfane, « elle était l’aînée de cinq enfants, et a donc beaucoup travaillé, s’occupant de ses frères et sœurs, devenant pour eux comme une deuxième maman. C’est elle qui m’a inculqué la culture de la bonne cuisine italienne, directement et indirectement, cette passion, j’avais envie de la mettre dans cette aventure. » Aujourd’hui, Nonna Angela est très fière de la réalisation d’un de ses trois fils « le plus italien des trois » sourit-il. L’histoire de ses parents c’est celle de familles habitant dans deux villages voisins de la province de Belluno, en Vénétie, qui ont émigré en France, près de Chamonix, précisément là où leurs enfants – les parents de Stéfane- se sont rencontrés… Né à Cluses, Stéfane y passe pas loin de 35 ans avant de se rapprocher d’Annecy, durant 10 ans, puis d’arriver sur le territoire aixois. Avec Jean-Jacques, dont l’entreprise est basée à Chavanod (Haute-Savoie), il partage la même philosophie, le même amour des produits, et la même recherche d’authenticité, de nostalgie, de réconfort. « Chez la Nonna, on sait qu’on va bien manger », précise-t-il, « c’est pour cela que nous avons voulu donner un style sobre, simple, ça va très bien avec cet esprit. Et le côté entrepôt, c’est comme les halles au marché, comme si on allait chez le fromager et qu’on voyait tout, où que l’on se trouve dans le bâtiment, comme un petit marché couvert italien. » Les moindres détails sont soignés, de la playlist aux casseroles de Giovanni qui chantent « all’aperto », et ce n’est que le début « on va continuer, s’enthousiasme Stéfane, » petit à petit on va encore s’améliorer, embellir, amener de nouveaux produits. « Pour sûr que les femmes de son enfance sont fières, sa mère Angela, sa grand-mère Marcella et son arrière-grand-mère, Angela bis.  » on veut proposer un bel accueil à notre clientèle, qu’ils sentent tout notre cœur, toute notre âme, tout notre amour, quand ils passent la porte. « Une signature italienne, donc.
Pour les candidatures : envoyer cv par mail à contact@nonnaangela.fr. 
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