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Présidence de l’UDI Savoie, une élection courue d’avance ?

Par Jérôme Bois • Publié le 11/11/21

Vendredi 19 novembre, les adhérents à la fédération de Savoie de l’UDI seront amenés à élire leur (nouveau ?) président. Qui pour prendre la suite de Christelle Favetta-Sieyès, solidement installée aux manettes ? En premier lieu elle-même. Mais en face, Benoît Volkoff, au parti depuis 2014, compte bien tirer son épingle du jeu et s’il concède que la tâche sera difficile, il espère créer une faille dans une fédération qu’il estime mal gérée, dans laquelle d’autres se faufileront.

 

Benoît Volkoff

La cinquantaine d’adhérents de l’UDI Savoie sera mise à contribution, vendredi 19 novembre, salle Grenette, puisqu’il faudra déterminer qui sera le prochain président de la fédération départementale pour les trois années à venir. Depuis 2018, c’est bien Christelle Favetta-Sieyès qui tient les rênes de ce petit parti centriste, qui abrite toutefois en son sein certaines figures de la politique locale, telles que Marie-Pierre Montoro-Sadoux, conseillère régionale et première adjointe à Aix-les-Bains, Pierre-Louis Balthazar, également élu aixois, Raphaëlle Mouric, adjointe à Chambéry ou Sébastien Jacob, élu à Saint-Alban-Leysse. A priori, le scrutin semble promis à l’adjointe chambérienne et secrétaire nationale de l’UDI. Mais il mettra un obstacle sur sa route, en la personne de Benoît Volkoff. Et son appréciation du travail effectué par la patronne de l’UDI 73 depuis trois ans est sans appel. « Je ne suis pas forcément d’accord avec sa stratégie actuelle. Je constate que le positionnement du parti sur le département n’est pas le même qu’au national, où nous sommes plutôt tournés vers la droite. Pour moi, l’alliance avec Thierry Repentin et le mouvement citoyen au second tour des municipales a tout changé, sur les questions importantes, je n’avais pas eu les réponses souhaitées », confie ce DRH, adhérent à l’UDI 73 depuis 7 ans. « Les dernières élections départementales nous ont enfermés dans une logique d’alliance de fait avec la gauche, lorsque Christelle Favetta-Sieyès s’est alliée avec Franck Morat, alors qu’il n’y a pas si longtemps, elle était encore membre de la majorité de Hervé Gaymard. En plus, elle y va sans étiquette ! » Toutes ces alliances locales avaient néanmoins été avalisées en haut lieu.

« Comment peut-il envisager gagner ? »

Début 2020, lorsque l’élue chambérienne confirme son association avec Thierry Repentin, Benoît Volkoff fait alors partie de la liste Chambéry en commun, en 45e position, « j’avais accepté, en janvier 2020, car il est un social démocrate. Mais avant le 2e tour, on a fini par nous éloigner de nos valeurs ». Il n’a échappé à personne que mardi 9 novembre, Jean-Christophe Lagarde, le taulier de l’UDI, a appelé à soutenir le candidat de la droite plutôt que privilégier une candidature solo dans la perspective de la Présidentielle*. Preuve s’il en est pour le secrétaire de l’UDI 73 que l’inclination du parti est à droite. Du reste Volkoff avait-il choisi son camp au printemps dernier, en votant Laurent Wauquiez pour les Régionales et en faveur du duo Benoît Perrotton et Nathalie Colin-Cocchi aux départementales (face au binôme Favetta-Sieyès – Morat). De la même façon qu’il avait in fine voté Michel Dantin au second tour en 2020… « Elle s’est fâchée avec Hervé Gaymard, Michel Dantin, Xavier Dullin… » assène-t-il pour justifier un virage à gauche qu’il regrette.

Christelle Favetta-Sieyès

Mais sa voix est sans doute trop à droite pour sa présidente. « L’UDI est un parti de centre droit et lui me semble vraiment à droite ». Des échanges entre les deux adversaires d’un jour avaient bien eu lieu, « on s’est appelé » , confirme-t-elle, « et sans être présomptueuse, comment peut-il envisager gagner ? » Un sous-entendu qui pourrait faire frémir les garants du « on ne sait jamais ». Sauf que les candidats doivent également présenter une liste de six membres pour le conseil départemental et de trois au conseil national de l’UDI, neuf noms que le challenger n’a pas dans sa manche. « Ça peut être pénalisant » , nuance-t-il, « la liste est bloquée mais même en cas de défaite, je resterai simple adhérent. Pour moi, l’enjeu c’est la présidence, pour le reste, seule Christelle a une liste ». Autre couac pour Benoît Volkoff, sa double appartenance à l’UDI et Agir, jusqu’au 18 octobre dernier, assure l’actuelle présidente, « ce que nos statuts interdisent ». De quoi provoquer son éjection, selon elle, ce qu’elle s’est pourtant abstenue de faire. Sachant que les fédérations avaient entre le 18 octobre et le 21 novembre pour procéder à l’élection de leur président, soit six mois maximum après la réélection de Jean-Christophe Lagarde à la tête du parti centriste, il était moins une…

« Je veux créer un courant, une voie »

Il prévoit ainsi de réunir les membres du bureau plus régulièrement, d’organiser plus d’événements, des rencontres ouvertes au public et pas seulement aux adhérents, ce qui fait bondir la conseillère départementale : « Il parle de manque de dynamisme et prétend que je n’ai organisé que trois réunions en 2020… C’est oublier les confinements, parce qu’avant, c’était une réunion par mois. Jean-Christophe Lagarde n’est jamais autant venu en Savoie que depuis que je suis présidente de la fédération. Je veux continuer à travailler sur notre ancrage territorial, comme nous avons commencé à le faire, ensuite, les adhérents décideront ». Ce sera le 19 novembre, salle Grenette de Chambéry, de 18h30 à 20h. Alors, le choix de la constance ou du changement ?

* Soit le parfait contre-pied à ses intentions du 29 mai, lors de sa réélection à la présidence du parti (avec 96,4% des voix) : « Je souhaite que nous ayons un candidat pour 2022 » , devait-il déclarer ce jour-là. « Comme nous ne sommes pas un parti de godillots, c’est à l’automne que je réunirai les militants de l’UDI et que nous déciderons comment nous portons un projet présidentiel. En tout cas, je souhaite que ce soit avec un candidat » (source francetvinfo.fr).

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1 commentaire

gerard Blanc

12/11/2021 à 16:59

"C'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent ...(Edgar Faure)". Union Des Indécis ? Et vu leur récent ralliement démago aux anti-éoliennes, peu de chance qui ça produise un courant significatif...

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