Chambéry : les premiers états généraux de la démocratie font le bilan

Le travail aura duré près de dix mois : établir un bilan d’abord, de février à avril 2021, tester de nouvelles idées ensuite, de mai à juillet, puis s’engager, phase actuellement en cours et sur le point de s’achever. Habitants, agents municipaux, élus, tous ceux qui de près ou de loin jouent un rôle dans la démocratie, à Chambéry ont été invités à participer à des temps forts, lesquels ont abouti à cette dernière phase : une exposition, des ateliers, pour s’engager davantage de part et d’autre à retrouver la juste place dans l’exercice délicat de la démocratie locale.

Partager l’espace commun de la démocratie locale à Chambéry : un défi à relever

Si les mots semblent « tendance », les actions elles se veulent concrètes. En participant à ce vaste chantier, les élus chambériens, le maire en tête, se sont questionnés sur leur manière de se positionner dans l’exercice de la démocratie. Car tout commence par là, en témoignent les dernières échéances électives qui ont démontré un intérêt réel des chambériens pour la ville politique locale, sans qu’il se traduise dans les urnes, puisque l’abstention a été l’invitée surprise désagréable de chacun des scrutins. Savoir comment chacun se situe dans l’exercice de la démocratie n’était donc pas un luxe, notamment au vu des enjeux cruciaux que la société va vivre ces prochaines années. « Comment allons-nous travailler ensemble, sur les projets, sur la détermination de la vie de la cité ? » s’interrogeait Thierry Repentin, en préambule du premier temps fort, réunissant – en visio – près de 115 personnes, le 28 avril dernier. « Dès la campagne, nous avons constaté une forte envie d’engagement pour la ville, de la part des citoyens », abonde Claire Plateaux, adjointe chargée de la démocratie locale et de la vie associative à Chambéry, « et même si les outils existent, les envies d’engagements sont différentes et nouvelles, et c’est pour cela que nous nous sommes engagés à organiser ces états généraux de la démocratie pour rebâtir ensemble les règles du jeu de l’implication citoyenne à Chambéry. » Pour ce faire, il a été nécessaire de se rencontrer, de se découvrir, de dialoguer, afin de pouvoir établir un bilan, objet de la première étape de ce parcours. C’est ainsi que sept équipes mixtes d’agents, élus, citoyens et acteurs du territoire sont partis en « éclaireurs » interviewer une centaine de personnes pour parvenir à dresser un état des lieux, en cinq objectifs mis à l’épreuve du concret lors de l’étape suivante.

L’épreuve de la concrétisation des idées communes

Car les idées qui émergent sont bien plus efficaces quand elles deviennent concrètes, principalement quand il s’agit de participer à la vie locale d’une ville de l’envergure de Chambéry. C’est pourquoi 200 testeurs ont participé au deuxième temps fort, organisé le 20 juillet 2021, dont l’objectif était de relever les cinq défis lancés par l’état des lieux : comprendre les contraintes et marges de manœuvre de chacun, aller vers ceux que l’on entend le moins, identifier les bons intermédiaires pour mieux se comprendre, se mettre d’accord sur l’objectif des démarches et donner à voir ce que les concertations produisent au final. Pour y parvenir, des outils ludiques, simples mais visiblement efficaces ont été déployés : saynètes pour éclairer les habitants sur la mise en place de projets culturels, triporteur pour aller à la rencontre des habitants ou encore jeu de cartes, et discussions autour de la ligne du temps sur les travaux de restructuration du quartier du Biollay, entre autres choses. Bilan de ces démarches : un intérêt particulier des habitants lesquels semblaient ravis d’être au centre des préoccupations de la municipalité, de rencontrer in vivo, techniciens et élus avec lesquels échanger et donc plus à même de s’investir dans la vie de leur quartier. Preuve, si besoin est, que le dialogue et la communication sont les leviers les plus importants pour faire vibrer la démocratie locale. « Les citoyens sont vraiment demandeurs d’être dans le non-numérique, d’avoir des panneaux, d’expliquer, de communiquer, que tout ne soit pas sur internet, sur une plateforme collaborative, parce que cela limite trop », explique Séverine Letheule, référente transition écologique à Chambéry, dans une vidéo retraçant le bilan de l’opération « nature en ville », où des citoyens étaient invités à revenir sur les lieux qu’ils souhaitaient « verdir ». « Les gens ont besoin de comprendre ce qu’il y a derrière » planter un arbre, pourquoi on peut ou pas le faire «, donc vraiment se saisir des enjeux et des problématiques pour comprendre. Ils ont vraiment été contents d’avoir les techniciens en face qui répondaient à toutes leurs questions. »

Dernière étape : prendre des engagements forts 

Après dix cafés-rencontres au cours de la semaine du 29 novembre autour du thème « comment faire entendre sa voix et s’impliquer ? » , le rendez-vous du 4 décembre s’avère décisif pour que des engagements, fruits des dix mois de travail concerté écoulés, soient pris. Déjà, sept conseils de quartiers citoyens sont en refondation, 60 projets ont été avancés en priorité par l’ensemble des conseils de quartiers auxquels 500 membres se sont d’ores et déjà inscrits. A l’hôtel de ville, le 4 décembre, trois ateliers participatifs sont prévus  autour de sujets d’intérêt général : comment fonctionne la Ville sur les sujets de tranquillité publique, comment faire vivre son conseil de quartier citoyen et comment poser une question au conseil municipal en tant qu’habitant. De quoi nourrir davantage les réflexions pour que les actes s’alignent avec les idées et les travaux mis en place depuis février. Affaire à suivre dans les prochaines semaines.