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Aix-les-Bains : Roch Robaglia expose son « Evolution » à la MJC jusqu’au 11 février
Par Laura Campisano • Publié le 14/01/22
C’est un de ces événements dont la crise sanitaire a contraint la reprogrammation, les domaines artistiques ayant été fortement touchés depuis 2020, subissant jauges, annulations et autres désagréments. Vendredi 14 janvier se tient – enfin – le vernissage d’une exposition qui retrace les dernières années de création de l’artiste-peintre Roch Robaglia, intitulée « Evolution ».
Comment s’y prendre pour explorer les codes cachés de la nature ? Quelle place prend l’infiniment petit et l’infiniment grand dans nos existences ? Voilà certaines des interrogations qui ont guidé le travail de Roch Robaglia ces quatre dernières années, et qui font l’objet d’une exposition se tenant à la MJC d’Aix-les-Bains jusqu’au 11 février prochain. Des points, des motifs, des impressions, qui une fois exposés au regard du public, prennent tout leur sens. Découverte.
Tout démarre par des points…
C’est en effet dans les peintures aborigènes, dont les points sont le fil conducteur, que le travail de peintre de Roch Robaglia trouve son origine : c’était en 1991, alors qu’âgé de cinq ans, le petit garçon qu’il était découvre ce motif, tandis qu’il accompagne sa mère. « De grandes tableaux, avec beaucoup de points », se souvient-il, « le temps s’est alors arrêté, et dans mon regard d’enfant de 5 ans, j’ai vécu une expérience optique, le tableau a bougé. Ce moment m’a vraiment marqué, et dans un coin de ma tête je me suis dit que si je devais peindre un jour, ce serait avec des points, pour recréer ce moment-là et le transmettre à d’autres, tant ça avait été incroyable. » Quelques années plus tard, alors que son cursus était empreint d’histoire plutôt technique et de géographie, avec une spécialité cartographie – encore des points, ça ne s’invente pas – l’artiste, parisien de naissance, chambérien d’adoption, lâche son activité salariée pour explorer ce champ de création : la peinture. « Je faisais ça d’abord en loisir, depuis deux, trois ans », précise-t-il, « alors que j’étais salarié dans différents champs d’activité, qui m’ont amené à beaucoup me déplacer, jusqu’à Chambéry. J’ai ensuite décidé de me lancer dans l’activité artistique, d’abord avec la peinture qui reste au centre de mon expression, mais il m’a fallu aller explorer plus loin, et j’ai commencé à m’intéresser à la scénographie, puis à peindre des œuvres in situ, à donner des conférences, à animer des ateliers. Disons que la peinture est mon espace de recherches. » Autodidacte, l’artiste a déjà peint 120 toiles, dont 29 sont exposées à la MJC d’Aix-les-Bains, et à son actif une trentaine d’expositions en événements d’art et une dizaine en expositions de peintures, toutes réalisées à l’acrylique. « Ce sont comme des embryons de thématiques autonomes que j’ai explorés dans ma vie », dépeint-il, « avec comme objectif d’arriver à toucher un instant d’éternité, comme l’a très justement relevé ma compagne, Aline Bison, avec laquelle j’ai travaillé également sur ces projets. Cet instant, je l’ai vécu à 5 ans, et j’ai envie d’amener les gens à le vivre aussi. L’idée est qu’à la fin de l’exposition, quelque chose ait changé en eux. »
Plus loin que l’art, le questionnement sur la société contemporaine
Parmi les thèmes de prédilection explorés durant ces quatre années, Roch Robaglia a approché la question de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, de la nature et de son harmonie, au travers de codes physiques et mathématiques qu’il s’est employé à décoder, de l’eau, thème qu’il apprécie particulièrement, ainsi qu’une foule de sujets variés qui convergent toutefois vers une même réalité. « Mon approche artistique a évolué, grâce à la pause imposée par le Covid j’ai pu constater que j’avais expérimenté pas mal de choses différentes », souligne-t-il « aujourd’hui, j’approfondis davantage le concept, la forme, la matière. Je suis davantage sur des motifs que sur des ronds, il y a plus de traits, de carrés, j’ai élargi mes tampons, certains sont gravés. Il y a cette notion d’impression, cette trace que le geste laisse sur la toile, le résultat final n’apparaît que quand les gens la voient, en fait, l’œuvre n’est complète que lorsqu’elle est exposée et ce moment-là est très intéressant. »
Toujours passionné par l’art rupestre qui a donné naissance à sa vocation artistique tout comme l’art contemporain, Roch Robaglia s’interroge sur la période actuelle, qui place l’artiste et la société, au croisement des chemins : jusqu’où devons-nous aller dans le tout numérique ? A tout numériser, ne risquons-nous pas de voir une partie de nous nous échapper ? « Est-ce que c’est la société que nous voulons ? » questionne-t-il, « l’humanité a-t-elle besoin de passer par là ? Comment trouver un équilibre entre l’art humain et le numérique qui est absolument partout ? C’est un vrai questionnement, parce que je pourrais très bien prendre la direction du monde des œuvres numériques, mais je ne veux pas me couper de la notion de matière, je n’ai pas envie d’être happé par le numérique. » C’est pourquoi les expositions physiques sont essentielles, dans le travail d’un artiste-peintre, et que les vernissages sont les occasions idéales de rencontrer le public, pour discuter, croiser, partager les points de vue de chacun, comme de nouvelles pistes pour explorer le monde.
Exposition « Evolution » MJC d’Aix-les-Bains jusqu’au 11 février. Vernissage le 14 janvier 2022 à 18h30. Entrée libre.
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