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Savoie : les premiers groupes locaux du parti d’Edouard Philippe pointent à l’horizon
Par Laura Campisano • Publié le 24/01/22
La naissance d’un parti est toujours un moment important en politique, encore plus quand il naît dans un contexte de défiance des français envers le personnel politique. Cherchant son ancrage local, Horizons, lancé par l’ancien premier ministre, Edouard Philippe, à l’automne 2021 commence à s’implanter en Savoie. A la première réunion de comité local, une trentaine de visages connus sur la scène politique chambérienne et aixoise, réunis autour de Cendra Motin, députée de l’Isére de la majorité présidentielle, déléguée régionale du parti en Auvergne-Rhône-Alpes.
Levons d’ores et déjà toute ambiguïté : si 124 comités municipaux « Horizons » ont été créés la semaine dernière en France, puis une centaine cette semaine, cela n’est pas le signe d’une candidature d’Edouard Philippe aux échéances présidentielles. Non, il n’est pas question de brouille mais plutôt de faire bloc derrière le chef de l’Etat pas encore candidat déclaré, « dont on espère qu’il se déclarera bientôt, et s’il ne le fait pas, on insistera auprès de lui pour qu’il le fasse. » A quoi pense-t-on alors ? Aux législatives, cela ne fait aucun doute, pour constituer un groupe politique à l’Assemblée Nationale, de centre-droit, là aussi sans faire de mystères. Transparence, efficacité, unité et pluralisme politique : tel est le message passé par Cendra Motin à ceux et celles venus pour lui apporter leur soutien à la création de comités municipaux en Savoie.
L’importance de l’ancrage local : le socle du projet politique d’Edouard Philippe
Dans la petite salle d’un restaurant aixois, l’ambiance était feutrée mais enjouée, pour cette première réunion en vue de constituer des groupes ici et là, en Savoie comme en Haute-Savoie par ailleurs, puisque plusieurs élus haut-savoyards avaient répondu présent. Pas question de faire un groupe élargi, mais bien d’implanter « Horizons » un peu partout. Parmi eux, Nicolas Poilleux, adjoint au maire à Aix-les-Bains, Valentin Cornetti, élu à Chanaz, Jean-Claude Croze, maire de Brison-Saint-Innocent, Josiane Beaud, cheffe de la délégation française de la commission intergouvernementale du Lyon – Turin et ex première adjointe à Chambéry, Philippe Cordier, conseiller municipal chambérien, Julien Corron, Laetitia Venner, maire de Loisin dans le Chablais ou encore Ludovic Vuillermet, du parti radical entre autres. Société civile, acteurs locaux, anciens élus également, ceux et celles qui étaient là ce samedi 22 janvier avaient un point commun : participer à la naissance d’un nouveau parti, en ayant à l’esprit la colonne vertébrale idéologique qu’a souhaité donner Edouard Philippe à son parti « Une identité propre, une véritable incarnation avec Edouard Philippe, qui parle aux français, qui rassure, » soulignera Cendra Motin. Objectif ? « Démarrer une aventure politique sur le long terme, avec des idées et du fond, avec des valeurs, pour améliorer l’image de la France, le quotidien des français et ancrer une action politique forte. » Qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas « un parti de plus » , c’est un parti pour ceux, notamment à droite, qui ne se reconnaissent plus dans les valeurs portées actuellement par Valérie Pécresse, d’une part, mais qui, dans le même temps, soutiennent l’action de l’espéré candidat Macron. Pas de schisme, donc, à l’Horizon(s).
Les comités municipaux : élargissement du socle de la majorité
Différence majeure avec LREM ? Horizons est un parti politique, assumé, et en tant que tel il se structure localement, ce qui a fait défaut au parti de la majorité présidentielle, en raison de l’aversion d’Emmanuel Macron pour les partis. C’est ainsi que peuvent s’expliquer les mauvais résultats de LREM aux élections municipales et départementales, par exemple, notamment en Savoie, selon eux. Alors il convient de faire différemment, voire mieux, même si l’on se garde bien d’entrer en compétition avec le parti majoritaire. « Notre objectif est de coller au terrain », expose Cendra Motin, « en portant de grandes ambitions sur les territoires, grâce aux élus locaux, et aux forces citoyennes. Nous souhaitons agir en circuits courts, pour ça, ce parti porte une grande ambition. Nous croyons au travail commun maire-préfet, services de l’Etat et communes, c’est comme cela que ça fonctionne. » Le credo du néo-parti ? L’intérêt collectif, avant tout autre intérêt, « c’est ce que m’a appris Edouard Philippe », sourit la députée, « constituer des comités locaux, c’est élargir le socle de la majorité, la recomposition politique est loin d’être finie. Dans la construction de ce parti, de centre-droit, nous répondons à ceux et celles qui n’ont plus de famille politique, notamment chez Les Républicains, les Juppéistes qui sont orphelins depuis 2017, mais aussi plein de gens qui viennent de la gauche. » Un parti qui, comme son fondateur se veut « libre et loyal » tout en revendiquant ses idées fortes, sans rupture avec la majorité présidentielle, mais avec l’idée de peser, avec un groupe politique à l’Assemblée, pour apporter une vision, des idées, au travail parlementaire à venir, après les législatives.
Des forces vives sur les deux Savoie
Localement, c’est exactement ce qu’y trouve Nicolas Poilleux, adjoint au maire d’Aix-les-Bains, élu depuis 8 ans, en prenant place dans la création de ce groupe local Horizons « l’idée d’Edouard Philippe avec ce nouveau parti de centre-droit, est d’être force de proposition dans ce renouveau politique », explique-t-il, « un juste milieu pour amener un équilibre entre l’ancien monde et le nouveau monde. Dans beaucoup de partis politiques, il y a de la démagogie, éloignée de la réalité et des préoccupations des citoyens que je vois au quotidien. Si l’on prend l’exemple d’Aix-les-Bains, elle a toujours été divisée jusqu’en 2001, où Dominique Dord, puis Renaud Beretti, ont conduit des listes de majorité plurielle. Avec ce parti, c’est aussi notre souhait. En créant le comité local, on espère fédérer un maximum de monde, faire de bons relais avec la population en proposant un programme clair. » Même idée du côté du Chablais, avec Laetitia Venner, maire de la commune de Loisin, politiquement dans les pas d’Hervé Morin, et un temps de Loïc Hervé, à la tête d’une majorité plurielle, au sein de son conseil municipal. « Je suis très intéressée par Horizons », expose-t-elle, « d’abord parce que la création d’un parti m’intéresse, je suis passée par le Modem et l’UDI, et je reconnais en la personne d’Edouard Philippe l’incarnation de l’honnêteté et de la transparence. Je compte sur la dynamique locale, pour développer un vrai parti centriste. Il va falloir booster les gens, proposer, monter un programme, pour permettre l’émergence d’un groupe d’adhésion locale. » Au cours de cette première réunion en vue de constituer des comités locaux en Savoie et en Haute-Savoie, autant de curiosité que d’énergie, d’adhérents de la première minute de lancement d’Horizon, comme de nouveaux convaincus, ont pu assurer à Cendra Motin que les choses étaient plutôt bien engagées. Reste à voir comment ces groupes fédéreront les forces vives locales ces prochaines semaines, puis comment cela se manifestera lors des prochaines échéances électorales qui n’ont sans doute pas révélé toutes leurs surprises.
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2 commentaires
gerard Blanc
05/02/2022 à 14:54
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uisteanzabielski
01/03/2022 à 09:21
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
"se veut une structure de large rassemblement de citoyens et d’élus qui souhaitent participer aux réflexions et aux débats qui construiront la France de demain" : un peu creux, attrape-tout et suprême langue de bois, non ? Leur "horizon" ne serait-il pas simplement l'accès au partage du gâteau électoral macroniste aux prochaines législatives ? Bien brumeux l'horizon ....