article

Chambéry : pour leurs 20 ans, les Nuits de la Roulotte ont décidé de régaler leur public

Par Laura Campisano • Publié le 23/02/22

En dépit des incertitudes liées aux conditions sanitaires et à la baisse des fréquentations des festivals, même si elles ont dû reformater leur 20e édition pour la maintenir, les Nuits de la Roulotte ont tout de même envie de régaler petits et grands au cœur de l’hiver chambérien. De la tournée des bars au concert de Goran Bregovic qui clôturera les festivités, du 24 février au 12 mars, c’est une déferlante de concerts, d’ateliers et de soirées endiablées qui s’apprête à investir Chambéry, et du 2 au 5 mars, le carré Curial. 

La température va grimper durant les prochaines nuits chambériennes, sous les violons et les accordéons du festival le plus attendu de la cité ducale. Dès ce jeudi 24 février, c’est donc bel et bien reparti pour les « Nuits de la Roulotte » qui ont réussi le pari de se maintenir, et de garder une programmation très colorée et animée pour cette édition-anniversaire. Mettant à l’honneur tant les groupes que les associations locales, pour leurs 20 ans, les organisateurs ne renoncent pas à la tentation de refaire la fête après une période de disette en la matière.

Tout commence par une tournée des bars

Crédit photo Pierre-François Youssouf

C’est une institution dans la tradition du festival des musiques et cultures tziganes : la tournée des bars donne le coup d’envoi de l’édition avec des concerts festifs dans des bars partenaires. C’est donc bien sûr le cas cette année, où quatre concerts auront lieu dans quatre lieux différents, en simultané de 20h30 à 22h et de 22h30 à minuit. « La tournée des bars se concentre sur des lieux du centre ville de Chambéry », explique Orane Debord, assistante de production et de coordination du festival, « il s’agit du Bruit qui court, de l’Inukshuk, du B’rock art et de l’Arbre à bières. Il y aura non seulement des groupes, comme Lo Siento, O Deves qui mettront à l’honneur des chants tziganes, mais aussi deux DJ sets, dont un particulièrement visuel puisqu’un véritable show sera proposé par les artistes. C’est dans cette ambiance festive que démarrera le festival. » Et les jours de fête vont s’enchaîner, dans différents lieux de la ville, comme à la Médiathèque Jean-Jacques-Rousseau où se tiendra un concert de musique du monde, avec le trio chambérien Fly By Night dès 11 heures, pendant que se montera le chapiteau sur le carré Curial pour accueillir le temps fort du festival dès le 2 mars. Dans l’intervalle, un stage de chant polyphonique dominical emmené par Fanny George, stage qui a été pris d’assaut par les participants, préparera une présentation qui devrait ravir tout le monde lors du « chapero show » du 4 mars suivant.

Temps fort au carré Curial, du 2 au 5 mars


C’est l’un des grands moments très attendu des festivaliers, les chapiteaux montés carré Curial, l’ambiance bon enfant, un brin magique, les ateliers, les concerts qui permettent de se réchauffer dans les derniers jours de l’hiver. Mais pour démarrer, un premier « aprèm roulotte » rassemblera petits et grands, mercredi 2 mars, avec des jeux coopératifs, des jeux en bois, un atelier organisé par Grand Chambéry autour de l’emballage avec du tissu réutilisable, un atelier de fabrication de bombes à graines et une rencontre culinaire autour de l’Albanie, en lien avec des associations locales et le projet des Oiseaux migrateurs. Le soir-même, place aux concerts, dès 18 heures, avec un groupe Alpin « Elastik Circus », investis par la musique tzigane et les tonalités des Balkans. A noter que le jeudi soir, la soirée, pimentée d’un « chapéro show », d’un blind test de musiques tziganes, de deux concerts bien déjantés de Deli Teli et Turfu, sera « un clin d’œil aux étudiants », reprend Orane, « la programmation, très conviviale, très dansante, a été tournée vers eux, même si bien sûr, tout le monde est le bienvenu ! » 

Crédit Photo Pierre-François Youssouf

Bouleversés par tous les changements de dernière minute, les organisateurs ont dû également modifier leur politique tarifaire, laissée libre les années précédentes, et cette fois, fixée à un tarif minimum de 3 euros le mercredi soir et 5 euros jeudi, vendredi et samedi soirs. « Il y avait beaucoup d’incertitudes quant au maintien du festival et au vu de la baisse de fréquentation des événements du même type », explique Orane, « en plus des frais artistiques qui ont énormément augmenté, sans parler des frais kilométriques, des contrats de cession, des droits d’auteur… tout a augmenté. Alors nous avons été contraints de fixer un tarif minimum. C’est déjà complexe de réclamer le passe vaccinal à un public qui n’y est pas forcément favorable, mais que nous devons demander, même à contre-cœur, alors changer la politique tarifaire, forcément nous ne le faisons pas de gaieté de cœur. L’enjeu, c’est qu’en travaillant avec 95% de bénévoles, pour que le projet se maintienne dans le temps et que nous puissions aussi maintenir les quelques salaires, nous n’avions pas d’autre choix. » regrette-t-elle. Cela dit, la somme réclamée n’entachera sans doute pas la bonne humeur et la convivialité des soirées sous le chapiteau du carré Curial, vu les artistes qui vont s’y succéder le vendredi : Joao Silva et sa disco funk Brésilienne, Aälma Dili et leur western balkan, pendant qu’au café du Biollay se produira le groupe chambérien « la Fille de l’Ours » (concert gratuit). Pour clôturer le temps fort du Curial, une fanfare participative se réunira dès 14h sous la houlette de la « Fanfare de la touffe », qui, sur inscription gratuite auprès de la bibliothèque, permettra à tout volontaire de s’initier à un instrument, avant une déambulation prévue dans les Hauts de Chambéry. « Il suffit de venir avec bonne humeur et une envie d’apprendre, et c’est parti » sourit Orane. Après un autre « aprèm Roulotte », permettant une initiation au jonglage, à la slackline, à l’auto-réparation de vélo, suivi d’un Chapéro Show mené tambour battant par les « Rallumeurs d’étoile », c’est une nouvelle grosse soirée qui attend les festivaliers : Bal o Gadjo suivi des « fous heureux » de Deli Zirzop chaufferont la scène pour la réunion tant attendue du groupe « La Roulotte », 20 ans après la première édition du festival, avec les « anciens » de la 1ère édition pour clôturer la soirée en beauté et en nostalgie.

A partir du 9 mars, des événements tous les jours du côté de Malraux

Crédit photo Jean-François Youssef

Et ce n’est pas fini, car du 9 au 12 mars, d’autres événements vont s’enchaîner, d’abord au centre hospitalier de Bassens, avec le spectacle d’Import Export, le 9 mars, la projection d’un documentaire à Ciné-Malraux le 10, à 20h30, « The Band » également programmé au Grand Bivouac d’Albertville, un concert au tiers-Lieu la Base le 11 à 19h30, par l’association étudiante Gaco, qui n’est pas sans rappeler les origines des nuits de la Roulotte, pour terminer avec le concert de Goran Bregovic, sur la scène de Malraux, à 20h30 le 12 mars et un double DJ set de Captain XXI et DJ Wonderbraz. Bref, ça va bouger ! Dans l’intervalle, les organisateurs ont toujours besoin de bénévoles, comme chaque année « Que ce soit pour le montage du chapiteau le vendredi, toute la durée du festival, pour la restauration, le bar, l’accueil des artistes, et s’assurer que tout se passe bien, » précise Orane. De belles expériences, pour sortir un peu du quotidien et de la sacro-sainte zone de confort, de la musique venue d’ailleurs pour réchauffer les cœurs…c’est un peu la promesse de cette 20e édition. A vivre pour le vérifier, donc.
Pour retrouver la nouvelle programmation c’est par ici 

Tous les commentaires

0 commentaire

Commenter