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La Ravoire : un projet concerté pour ré-humaniser la place de l’hôtel de Ville

Par Laura Campisano • Publié le 04/02/22

A La Ravoire, la place de l’hôtel-de-Ville est un lieu de passage, de manifestations culturelles et sportives, mais aussi, un véritable puits de chaleur en été, une piste de glisse en hiver… tant et si bien que sa refonte est dans les cartons depuis la précédente mandature, sans que les travaux n’aient été amorcés. 2022 sera donc l’année du changement pour cette place très minérale, mais pour que le résultat soit optimal, la municipalité a opté pour la concertation et l’appel à idées, avec l’appui du conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE) de la Savoie et des représentants d’habitants.

Créée dans le projet initié par Patrick Mignola alors qu’il était maire en 2006, la place de l’hôtel-de-ville avait déjà fait l’objet d’une concertation de plusieurs mois avec les habitants en son temps, appuyée déjà à l’époque par le CAUE de la Savoie. Puis, sont apparus au fil du temps, du dérèglement climatique, des usages, certaines problématiques auxquelles il est à présent temps de remédier. Pour y parvenir, rien de tel que de faire appel à nouveau aux meilleures volontés, la ville ayant voté à l’unanimité en séance du conseil le 31 janvier, ce nouveau projet ambitieux, concerté et pluri-disciplinaire.

Avant tout, de la concertation et un appel à idées


La précédente équipe municipale s’était déjà souciée des difficultés posées par cette grande place, sa végétalisation avait même été étudiée. L’équipe actuelle entérine « le manque d’appropriation de cet espace par les habitants », comme le décrit Emilie Dohrmann, adjointe au maire, déléguée au développement urbain, à l’environnement et aux mobilités, « même si actuellement le marché se déroule dans l’allée devant les commerces, afin d’améliorer le confort des étaliers, quand nous avons organisé le marché de Noël, le premier week-end de décembre nous avons pu constater que la place jouait vraiment son rôle. Et c’est pourquoi dans ce projet de restructuration, le cahier des charges est très précis sur ces points : la place devra toujours accueillir des événements, la végétation qui y sera implantée ne sera pas un obstacle à l’installation de mobilier urbain, comme un kiosque, et elle sera toujours un lieu de passage. » 

La place de l’hôtel-de-Ville, lieu minéral et manquant de fraîcheur en été

Bien entendu, pas question de tout déconstruire, comme le souligne Cédrik Valet, chargé de mission au CAUE, qui accompagne La Ravoire depuis le projet initial, mais plutôt d’apporter des solutions aux questions soulevées par les habitants, et c’est pourquoi il a soumis l’idée à la commune de passer par un appel à idées, « qui se décomposera en deux parties, l’une sera un appel à candidatures d’experts, ravoiriens ou non, qui apporteront leur compétence, qu’ils soient architectes, paysagistes, ou écologues, l’autre sera un appel à volontaires, auprès de la population, pour travailler sur ce projet ensemble, dénommer trois représentants, capables de porter la parole des habitants, même s’ils n’y adhérent pas. »  Un vrai challenge, qui sera lancé le 21 février, pour permettre aux différentes phases du projet de se dérouler. Emilie Dohrmann le confirme, « c’est une place qui est récente, il n’est pas question de tout démolir pour la remplacer d’autant que ce genre de travaux relève d’investissements contraints. Mais l’idée est de la rendre plus accueillante, plus vivante, et que les habitants se l’approprient. » C’est pourquoi, la municipalité poursuit le travail entrepris avec le CAUE, qui connaît bien les lieux et chapeautera les opérations. « Un cahier des charges a déjà été établi ainsi qu’un règlement de l’appel à projet, qui permettront d’associer les gens de la société civile, des étudiants, des maîtres d’œuvre, qui pourront se positionner sur un projet comme celui-ci, en prenant en compte toutes les préoccupations et l’expertise d’usage des habitants. » explique Cédrik Valet, « c’est tout l’intérêt que les équipes aient plusieurs compétences, avec pour objectif de répondre au cahier des charges amendé, et aux soucis émis par la population. Les équipes devront travailler sur les propositions de réaménagement du cahier des charges en tenant compte du confort thermique, solaire, physique, donc du mobilier urbain, garder le fonctionnement et l’exploitation de la fontaine en place, faire attention au système de vidéosurveillance, imaginer la végétalisation, les modifications du revêtement… C’est une quantité de travail qui est tout de même importante, et c’est pourquoi la motivation des participants est essentielle. » Pour les déterminer, après l’appel à projets, un jury devra sélectionner les équipes qui auront droit de concourir, un jury lui aussi « concerté ».

Un projet en plusieurs phases

Le jury sera composé de onze personnes, dont cinq membres du conseil municipal (parmi lesquels le maire, quatre conseillers municipaux de la majorité, deux conseillers municipaux des minorités), deux personnes qualifiées (dont la directrice du CAUE, urbaniste et une paysagiste au CAUE de la Savoie), ainsi que deux personnes représentant la société civile (dont celle représentant le conseil des sages de la commune et la personne référente du comité de quartier Valmar). Les équipes participantes iront sur site, avec Cédrik Valet, des techniciens et des élus afin de réexpliquer le contexte du projet et de mettre tous les participants dans les même conditions de connaissances. Les équipes auront ensuite trois semaines pour se préparer, puis une journée dédiée, prévue le 7 mai, afin de produire une maquette en live, dans une des salles de la mairie. En effet, l’étape du chiffrage est importante, car elle permettra ensuite de formuler une demande de subvention, dans le cadre de la dotation d’équipement des territoires ruraux, qui permettrait à La Ravoire d’obtenir 50 000 euros.« Nous imaginons bien que cela ne sera pas suffisant pour réaliser l’ensemble du projet », relativise l’adjointe, « et qu’il nécessitera sûrement un budget complémentaire d’investissement. » L’une des exigences de la subvention de dotation d’investissement local est que les travaux soient démarrés dans les deux ans de son obtention, ce qui permettra si nécessaire, de phaser les travaux de cette réhabilitation. « C’est véritablement quelque chose qui nous tient à cœur », poursuit Emilie Dohrmann, « nous avons le souhait de faire en sorte que le centre-ville, le quartier Valmar, s’affirme comme un vrai lieu de vie, que les habitants se l’approprient. On sait que c’est compliqué, mais nous avons la volonté que tant les locaux que les commerçants puissent en profiter le plus possible. C’est important pour le mieux-vivre, la place de l’hôtel de ville incarne le vivre ensemble ». 

Tous les commentaires

3 commentaires

gerard Blanc

06/02/2022 à 07:00

Le dessin actuel de cette place minérale n'évoque t-il pas le drapeau d'un pays à la démocratie très menacée ? Effet trumpeur ou préfiguration de la sale évolution politique inquiétante de notre monarchie républicaine très embrunée ? Pour du verdissement, s'inspirer par ex du drapeau des îles Salomon ... avant qu'elles ne soient submergées par notre réchauffement climatique !

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radekocheltree

02/03/2022 à 13:51

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Corneto

03/04/2022 à 08:13

Le plus rigolo (ou triste) c'est que cette "place" chère est neuve et qu'elle a été inaugurée il y a tout juste 2 ans. Bien évidemment que ce désert de béton est un non sens écologique, économique, architectural et démographique. Vu la densité du quartier, par exemple réaliser un simple parc vert aurait été bien plus intelligent. Même au XVIIIeme et XIXeme siècle nous avions plus de logique, de bon sens. Sans parler du gouffre financier que tout cela a nécessité et va encore faire empirer. Vivement que les bons choix soient faits et mis en œuvre.

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