Savoie : trois ans après le premier espace sans tabac, ils fleurissent sur tout le territoire

Tout a commencé en 2019 à La Motte-Servolex dans les parcs municipaux, puis au campus de Jacob-Bellecombette, à Bassens, sur les plages d’Aix-les-Bains, aux abords de deux groupes scolaires à Chambéry, puis à Barby et à Barberaz… Les espaces sans tabac ont poursuivi leur expansion en Savoie. La prise de conscience de la nocivité du tabagisme passif est donc bien ancrée dans l’esprit des Savoyards. En France, 3730 espaces sans tabac ont été labellisés, et si les premiers à avoir réagi sont niçois, en 2012, la Savoie n’a pas à rougir de son action avec 32 espaces sans tabac, bientôt 38 au cours de l’année 2022.

Un effet « boule de neige » pour plus de prévention

En deux ans, le comité local de la ligue contre le cancer a redoublé d’efforts afin de promouvoir la prévention du tabagisme passif, tant par le biais d’une campagne de sensibilisation des élus, que par la prospection des bénévoles auprès de leurs mairies respectives. « Cela a fait boule de neige, car désormais, ce sont les communes qui nous contactent pour demander des renseignements sur le dispositif », explique Céline Chauffard, directrice du comité Savoie de la Ligue contre le cancer, « cela permet d’entrer en discussion, et c’est encourageant. La Savoie n’est ni à la traîne ni précurseur sur le projet, mais bien engagée, compte tenu de la taille du comité également. Notre mission est d’accompagner les municipalités dans leur progression, et notre espoir, que dans une ville comme Chambéry tous les abords des écoles soient labellisés. » Chacune des communes qui participe déjà à la « dénormalisation » du tabagisme, c’est-à-dire qui évite de propager l’exemple aux plus jeunes, que fumer est « normal » a engagé un vrai travail de fond, tant dans sa propre commune que sur le territoire pris dans son ensemble. A La Motte-Servolex, comme à Barby ou Barberaz, plusieurs espaces ont été labellisés, parfois en une seule fois (quatre à Barby, six à Barberaz, en décembre 2021 NDLR). « Dans notre commune, nous avons une grosse politique de prévention », expose Yvan Rota-Bulo, conseiller municipal à Barberaz, délégué à la santé et aux ressources humaines, « nous sommes engagés dans de nombreuses manifestations de lutte contre le cancer, avons participé à Odysséa, espérons participer à » mars bleu «, cherchons à promouvoir l’activité physique, le bien-manger etc. Le tabac est l’une des premières causes du cancer en France, l’objectif que nous poursuivons est que l’on ne voit plus les gens fumer sur l’espace public, pour protéger les jeunes de ce fléau qu’est le tabac et encourager les adultes à moins fumer, car eux ont conscience que c’est un problème. D’autre part, notre commune est plutôt verte, nous faisons en sorte de préserver l’environnement, et les espaces sans tabac y contribuent. On vit bien à Barberaz, l’idée en promouvant la prévention est de parvenir à y vivre encore mieux. » De nouveaux espaces devraient d’ailleurs encore voir le jour sur la commune, tout comme à Barby, Chambéry, Mery, Aix-les-Bains, aux abords de deux établissements scolaires, ainsi que cela a été voté en séance du conseil municipal, lundi 7 février.

Des dispositifs bien perçus par la population, même les fumeurs

« Pour le moment, et depuis août 2019, aucun panneau n’a fait l’objet de dégradations », soutient Céline Chauffard, « le constat fait par les élus est globalement positif, ils ne nous ont fait remonter aucune plainte de leurs administrés. Même les fumeurs étaient pour, notamment en termes d’exemplarité pour leurs enfants. Il y a un vrai consensus, autour de cela, principalement aux abords des écoles, les parents faisant l’effort de ne pas fumer devant leurs petits. » En effet, c’est aussi ce que rapporte l’élu barberazien, « pour l’instant nous n’avons reçu aucun commentaire négatif sur les espaces sans tabac », rapporte Yvan Rota-Bulo, « toute la population y est favorable, y compris les fumeurs, on essaie de promouvoir ce qui protège la santé et cela n’a rien de politique, mais plutôt quelque chose que l’on apporte aux habitants de notre commune. »  Toutefois, il convient de rappeler que les espaces sans tabac ne sont pas des dispositifs visant à stigmatiser les fumeurs « notre but est plutôt de les accompagner à s’interroger sur leur consommation », précise Céline Chauffard, « il n’est pas question de les stigmatiser ou de les » punir «, cet outil est davantage pédagogique que répressif. » A l’heure actuelle, l’implantation de ces espaces semble avoir trouvé sa vitesse de croisière puisqu’ils s’étendent un peu partout sur le territoire. Mais la carte montre qu’il y a encore un peu de travail à accomplir pour que cet « effet boule de neige » couvre l’ensemble du département. Affaire à suivre…