article • 3 MIN

Barberaz : une « Journée jeunesse » pour les rassembler, tous !

Par Jérôme Bois • Publié le 21/03/22

Thématique assez peu évoquée par les divers candidats à l’élection présidentielle, la jeunesse, dans sa diversité, dans sa complexité, dans sa richesse, sera abordée samedi 26 mars à Barberaz. Un temps nécessaire afin de rapprocher des mondes dans le but d’en faire une seule et unique galaxie : l’enseignement, les parents, l’entreprise, les élus et bien sûr, ces jeunes qui font déjà la société de demain. Même si pour nombre d’entre nous, leurs codes nous échappent encore un peu.

On les appelle la génération Z (dont un candidat à la présidentielle s’est approprié la dénomination pour son mouvement de jeunes), celle des possibles, celle qui est née connectée, qui a accès à tout, une formule qui agace l’intéressée mais qui dit tout de sa place dans l’histoire : elle est la génération qui renversera la table, nos codes, nos habitudes, signant d’un Z sa volonté d’opérer « un grand basculement ». Un Z, donc, qui met Angélique Guilland en colère, « j’en ai marre des cases, ils sont simplement la nouvelle génération » dont le portrait robot nous renvoie, nous autres millenials et génération X, à nos mœurs d’antan… « Leur priorité, c’est avant tout le plaisir, l’éclate, sans entraves » , énumère la présidente de l’association Place aux Possibles, organisatrice de l’événement du 26 mars. « Par entraves, j’entends problématiques avec la hiérarchie, un besoin d’être traité d’égal à égal ». Effectivement, on est sur un grand basculement orchestré par une génération qui n’est pas sans cultiver ses paradoxes. « Les jeunes d’aujourd’hui ne misent pas tout sur le travail, ils ressentent le besoin de s’engager dans la vie autour de thèmes qui leur sont chers comme le recyclage, l’environnement, tout en mangeant au Mac Do ».

A la croisée des mondes

Lors d’une intervention au lycée Sainte-Geneviève, fin 2018…

Entreprendre, s’engager, des valeurs à l’opposé des images d’Épinal qui leur collent à la peau, comme la fainéantise, l’avachissement devant le téléphone portable, le dos voûté. Une génération de youtubeurs et d’instragrameurs, apôtres de la starification à peu de frais « alors qu’ils n’en sont déjà plus là » , sourit Angélique Guilland. « Fainéant signifie » faire néant «, ne rien faire, alors que non, ils veulent entreprendre, mais dans des secteurs qui leur plaisent ». Enfin, cette jeunesse n’aime rien tant que varier les plaisir, elle n’hésitera pas à multiplier les expériences professionnelles « parce qu’ils se fichent des CDI ». De quoi décontenancer une société codifiée et dont les murs doivent s’effondrer afin de faire place nette. Cette journée du 26 mars a donc un sens tout tracé : « Lorsque je dis que je m’occupe des problématiques des jeunes, on entend uniquement les cas typiques de décrochage, d’addictions, ou encore des questionnements de quartiers… Je veux casser ça, je veux faire se rencontrer des mondes qui s’ignoraient ou ne se connaissaient pas. Tout le monde souffre différemment de la situation que nous vivons depuis deux ans, je veux montrer que l’on peut penser autrement et que l’avenir, chacun peut se l’écrire ». C’est pourquoi parents, enseignants, chefs d’entreprise, élus et même les banques ont été conviés à cette toute première levée qui devrait en appeler d’autres. « Nous voulons que le champ des possibles soit vaste autour de témoignages plus que de théorie. Un parcours, pour un jeune, ça se construit, l’échec n’est en aucun rédhibitoire, ce serait même un atout, et que tout, aujourd’hui, se passe en réseau ». D’où la présence de nombreux professionnels autour d’ateliers et de conférences « qui démontreront que tout le monde peut, que tout le monde a les clés et que la réussite ne se limite plus à un bac scientifique ou au nombre d’années d’études ».

Les codes ont changé

Au menu de la journée, la Jeune chambre économique Chambéry organisera un jeu sur le thème du développement durable à l’horizon 2030, le Crédit agricole des Savoie donnera des clés pour apprendre à gérer son budget, Entreprendre pour apprendre réalisera un atelier collaboratif sur apprendre à conduire un projet… Les parents d’adolescents ne seront pas laissés sur le bas-côté, Place aux Possibles proposera ainsi un atelier sur le fait d’être parent d’ados et sur comment créer une relation apaisée avec eux tandis que seront au programme l’éducation aux médias, le bien-être, l’estime de soi, la réussite… « Toute cette journée vient en complémentarité avec les nombreuses portes ouvertes (du lycée Vaugelas, du lycée Monge, de la Cardinière, du lycée du Nivolet, du Granier… NDLR) qui auront lieu le même jour, ce peut être intéressant pour tous de prendre un peu plus de hauteur de vue sur l’orientation, et pour mieux comprendre ces nouvelles mentalités qui ont tendance à nous échapper et je peux remercier la ville de Barberaz de m’avoir permis de l’organiser en si peu de temps. La valeur travail s’est perdue, la bulle familiale a éclaté, l’Education nationale n’a, elle, pas changé, l’enseignement supérieur non plus, entreprises et banques doivent également s’adapter… On ne peut plus réfléchir seulement avec nos vieilles idées » macérées dans de vielles marmites. Ainsi, le centre des jeunes dirigeants d’entreprises (CJD), partenaire de cette journée et dont Angélique Guilland co préside la section de Chambéry, s’est penché depuis plusieurs semaines sur l’instauration de la semaine de travail de 4 jours, afin de répondre à ces passations de témoin, « les entreprises doivent s’adapter parce que les jeunes ne peuvent plus être inspirés par des méthodes qui ne fonctionnent plus. Il est désormais extrêmement rare de trouver des jeunes qui ont des vocations ». Les temps changent et cette journée jeunesse sera l’occasion d’en prendre la juste mesure…

Journée jeunesse à Barberaz, de 9h30 à 19h, samedi 26 mars, salle polyvalente de Barberaz. Entrée et participation aux ateliers libres. Pour en savoir plus : www.place-aux-possibles.com/actus/journee-jeunesse.


Tous les commentaires

0 commentaire

Commenter