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Chambéry : plus que jamais mobilisés pour un jardin public rue Nicolas-Parent

Par Jérôme Bois • Publié le 14/03/22

Vendredi 11 mars, et afin de remettre un coup de pression sur les politiques locaux, l’association pour la création d’un jardin public dans le quartier Nicolas-Parent a organisé une réunion d’information destinée aux habitants séduits par cette idée d’un îlot de fraîcheur au beau milieu d’un secteur sur-urbanisé ces dernières années pour ce qui n’était alors qu’une zone pavillonnaire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, la pression immobilière est telle que ce projet semble très hypothétique. Cependant, la mairie recevra les membres de l’association le 24 mars prochain et la décision modificative du PLUi voté en septembre 2021 peut changer la donne. 

Dominique Leclerc et Charles Parmentier, en pleine présentation de l’OAP Nicolas-Parent.

Ils étaient une quarantaine de curieux, maison de quartier du Stade, ce 11 mars, pour écouter, échanger, s’interroger autour d’un projet que nous évoquions le 22 mai 2021. Un projet vertueux, résolument écolo et imaginé afin de favoriser les rencontres autour d’un carré de verdure en pleine jungle de béton. Dominique Leclerc, vice-présidente de l’association, faisait le constat d’une « importante densification » dans un secteur défini entre l’avenue du Comte-Vert, la rue du Nivolet et la rue d’Angleterre. Une zone où se sont construits pas moins de 8 immeubles en 10 ans et où trois programmes sont en cours. « Tout a été bouleversé et il n’y a pas eu de compensation en termes d’espaces verts. Or, nous avons envie de fraîcheur, envie d’ombre, envie d’un sol qui absorbe ». L’objectif d’un tel jardin, à l’angle de la rue Nicolas-Parent et de la rue d’Angleterre serait triple : la création d’un îlot de fraîcheur, la possibilité de remettre de la biodiversité dans un secteur qui en a perdu, et le retour à de la convivialité à deux pas de l’école. La parcelle en question, de 1 322m², est aujourd’hui une friche où moutonnent quelques herbes hautes et dépérissent de vieux bâtiments miteux promis à la démolition. Le PLUi prévoyait d’y construire deux immeubles assez élevés « mais la nouvelle équipe municipale a ouvert une enquête publique, du 3 mai au 4 juin 2021, relative à l’opération d’aménagement et de programmation du PLUi » , indiquait Olivier Tiradon, dans notre article du 22 mai dernier. Tout n’était pas encore bien clair dans l’esprit de tous, le devenir de ladite parcelle pouvait dès lors faire l’objet de tous les fantasmes : « On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire, vu qu’il n’y avait ni permis de construire ni de démolir jusqu’ici. Il y a eu beaucoup de constructions dans ce quartier, on a besoin d’un espace de fraîcheur, végétalisé » , rappelait Olivier Tiradon. Une requête de bon sens.

« La ville a la possibilité de faire ce choix »

A l’angle des rues d’Angleterre et Nicolas-Parent, un espace en friche…

Avec le temps et au gré des événements comme la semaine de la nature en ville, en août 2021, le conseil de quartier du centre-ville, en octobre, ou encore les états-généraux de la démocratie locale, en décembre, l’association a pu faire parler d’elle et surtout, pu faire valoir la légitimité et le bien-fondé de ce jardin public. Une visibilité nécessaire car à l’époque, l’association estimait que le maire « n’était pas 

très réceptif « à sa démarche. En mai 2021, un dossier complet avait été remis au commissaire-enquêteur faisant suite à l’enquête publique lancée par la municipalité, relative à la modification du PLUi-HD, et plus précisément de l’OAP* Nicolas-Parent / Angleterre. A l’occasion de cette enquête publique, de nombreux habitants avaient exprimé le souhait de plus de végétation sur le secteur et même temps que la crainte d’un surcroît de trafic compte tenu de la proximité avec le quartier en reconstruction de Vétrotex.Le 30 septembre dernier, ce projet de modification n°1 du PLUi avait été approuvé par le conseil communautaire de Grand Chambéry, il était entre autres questions, de faire évoluer les documents n°4 relatifs aux orientations d’aménagement et de programmation dites sectorielles afin de permettre la réalisation de projets et d’intégrer des contraintes spécifiques (topographie, accès….). Une porte ouverte ? POur Charles Parmentier, le secrétaire de l’association, il devenait urgent de » soutenir ce projet de jardinla ville a la possibilité de faire ce choix« . Daniel Bouchet s’était déjà exprimé, en mai dernier, sur ce sujet, l’adjoint avait laissé entendre que tout était ouvert : » Nous avons enregistré leur demande, nous avons constaté ce rassemblement de personnes autour d’une cause commune, avec des gens non politisés, non revanchards, c’est très intéressant et leur démarche est très louable« , confiait-il. La modification du PLUi est, depuis, passée par là, et une grande partie de la décision finale se jouera le 24 mars à l’occasion de la rencontre avec les élus autour de cette OAP. En attendant ce moment crucial, l’association a reçu 10 adhésions supplémentaires au cours d’une réunion qui a eu le mérite de susciter l’unanimité.

* Orientations d’aménagement et de programmation : elles expriment de manière qualitative les ambitions et la stratégie d’une collectivité territoriale en termes d’aménagement.

L’OAP Nicolas-Parent/Angleterre

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