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Festival du cinéma français d’Aix-les-Bains : Valérie Thuillier, présidente passionnée

Par Laura Campisano • Publié le 02/03/22

Derrière la première édition de la grande fête du cinéma français d’Aix-les-Bains, qui aura lieu aux premiers jours de l’été 2022, une femme, désormais incontournable dans le paysage local, fondatrice et présidente de Femmes d’AIXception, engagée pour la vie de son village à Pugny-Chatenod.  Tout le monde croit tout savoir sur Valérie Thuillier, tout semble avoir déjà été dit. Et pourtant, en créant un événement de cette envergure, il apparaît évident qu’il reste encore des choses à découvrir sur la présidente du Festival. 

Avant même de commencer à discuter de l’organisation d’un événement unique en France, car aussi étonnant que cela puisse paraître, un festival du cinéma français dans l’Hexagone, ça ne s’était encore jamais vu, un regard suffit à comprendre que la présidente est portée par ce rendez-vous du 7e art qu’elle espère bien pérenniser. Valérie Thuillier rayonne, son téléphone vibre autant qu’elle-même semble nager dans une effervescence positive, qui fait – un peu – oublier la morosité du quotidien. La passion qui l’anime, c’est son « amour des gens », un mantra, presque, qui la porte depuis une dizaine d’années sur le territoire Grand Lac. Rien n’est prévu d’avance, mais force est de constater que tout dans son parcours personnel la prédestinait à tutoyer les « étoiles » du cinéma.

Un zest du Festival de Cannes, une pincée d’Alpe d’Huez

Valérie Thuillier a plusieurs secrets de fabrication mais aussi quelques piliers bien solides pour tenir bon : la famille, la variété française, les grandes gueules du cinéma français, Aix-les-Bains et son territoire, les gens. Pas d’ordre d’importance, tout a une précieuse place dans sa vie et tous ces ingrédients se retrouvent dans l’organisation de ce qui sera, à n’en pas douter, un événement de taille dans le paysage Aixois. A ses côtés, son frère et co-fondateur du festival, Franck Presti, son mari Frédéric, sa fille Roxane, Pierre de Gardebosc, créateur du festival international de comédie d’Alpe d’Huez et son fils Arnaud, à la programmation, entourés de toute une équipe faisant bloc autour d’eux, et suivant à la fois l’intuition et les passions de Valérie Thuillier. Dans cet événement, elle réunit en effet le cinéma français et Aix-les-Bains, « pour que le monde entier voit comme on est bien, ici » se réjouit-elle, « j’aime créer des familles, j’aime cet état d’esprit, c’est important d’aimer, de rassembler, on s’enrichit de ce qu’on donne aux autres. Pour ma part, j‘ai une chance inouïe d’avoir mon frère à mes côtés, c’est ma boussole, on ne se quitte jamais, on n’a aucune difficulté à travailler ensemble. Et quand la famille s’agrandit, je suis plus qu’heureuse, c’est à mes grands-parents que je le dois, ils ont toujours ouvert leur porte à tout le monde même s’ils n’avaient pas grand chose à mettre sur la table. Mes parents sont aussi fabriqués sur ce genre de modèle. Giuseppina, ma grand-mère, est mon modèle absolu, elle avait une humilité, une bonté, une gentillesse, un partage… J’ai grandi comme ça, c’est dans mes gènes. Je ne pourrais pas être autrement. Et tous ceux qui participent au festival partagent ces valeurs. » Ces valeurs, elles fleurent bon le caffè et la granita de Sommatino, dans la province de Caltanisetta, en Sicile, dont est originaire la famille dont la présidente est si fière.Sa fierté, c’est aussi Aix-les-Bains, son passé qui vibre la Belle-Epoque, son histoire, ses paysages, un décor de film à part entière. « Beaucoup de films et de séries ont été tournés ici régulièrement », sourit Valérie Thuillier, « je m’en suis rendu compte quand j’ai eu l’idée d’organiser un festival, tout ça m’est revenu, l’emplacement, entre lac et montagne, ses façades Art Déco… J’ai donc choisi cette ville parce que c’est Aix-les-Bains, ici je me sens bien, j’aime passionnément le territoire Aix Riviera, ça nourrit mon envie de m’impliquer, de participer humblement au rayonnement de cette ville, avec laquelle nous travaillons main dans la main. Mon envie est donc de partager de manière nationale mon amour pour le territoire. J’ai envie que les gens soient contents de se voir et se donnent rendez-vous l’année prochaine avec plaisir, que ce soit un rendez-vous incontournable. »  Des rendez-vous incontournables avec le cinéma, Valérie en a connu et pas des moindres. Ses parents, avec des salons sur la côte d’azur, à Cannes et Antibes, étaient coiffeurs officiels du Festival de Cannes, sous la marque du renommé Jacques Dessange. Son frère et elle sont donc tombés dans la marmite du cinéma quand ils étaient petits, il n’y a pas de hasard, paraît-il, juste des rendez-vous. C’est ainsi qu’adolescente, elle a croisé des stars, du cinéma, de la variété, de la chanson, et que discuter avec eux est devenu naturel, que les contacts se sont noués, ce que l’on appelle aujourd’hui le réseau. « Mes parents ont toujours coiffé des stars, des gens connus dans leurs salons, se souvient-elle, au fil du temps, on ne s’en rend même plus compte, les choses sont naturelles, on ne force pas les choses. Et chacun d’eux ont toujours été d’une grande simplicité, d’une telle bienveillance… »  Se créent alors les prémisses de la passion cinématographique des jeunes Franck et Valérie, grandissant entre Cannes, Antibes et l’Alpe d’Huez, pour que quelques années plus tard, l’un devienne producteur audiovisuel, contribuant au projet de l’autre, la création de cette première édition du Festival du film français d’Aix-les-Bains. Quel hasard ? Juste un rendez-vous, disions-nous.

Une histoire de mémoire, de cœur et de monstres sacrés du cinéma

Ainsi donc, le cinéma, pour la Présidente du Festival, est plus qu’un simple concept ou qu’un passe-temps. C’est un révélateur d’émotions, une palette de couleurs qui s’étire sur grand écran. Fan absolue du réalisateur Claude Lelouch, dont « L’itinéraire d’un enfant gâté » a durablement marqué sa mémoire, Valérie Thuillier a aussi une grande tendresse pour Jean-Paul Belmondo, « il était très pro et très abordable, bienveillant », se remémore-t-elle, « il avait une attitude élégante, et ça j’aime beaucoup. Un tel monstre sacré du cinéma, qui reste abordable, ça marque. »  Et comme dans la vie de cette femme de caractère, tout est une question de rencontres, elle a imaginé cet événement comme « un mélange de rencontres, de partage. Les rencontres sont toujours primordiales, peu importe avec qui, j’aime vraiment les gens, je m’intéresse à eux, ça me passionne. » Elle qui, enfant, s’imaginait attachée de presse mais n’avait finalement pas envie de se cantonner à un seul secteur d’activité, n’aurait jamais imaginé réaliser un tel projet plusieurs années plus tard. « Je ne suis pas du genre à regarder en arrière, je suis plutôt d’un tempérament à aller de l’avant, reconnaît-elle, mais quand je fais un arrêt sur image, en parlant avec ma mère notamment, elle me dit » tu te rends compte ? « et c’est là, que je réalise. Elle me dit que j’ai toujours été comme ça, jamais intimidée. Et je la crois, on est toujours pareil, ce qui compte c’est ce qu’on a dans le cœur. »Mais qu’on ne s’y trompe pas, tout cela, elle ne le fait pas pour les paillettes et les trompettes de la renommée, comme le chantait Brassens. La lumière des projecteurs, très peu pour elle-même, surtout pour Aix, le cinéma, les chefs étoilés, les commerces locaux, les acteurs et actrices et ceux qu’elle tient à mettre à l’honneur, comme l’artiste Aixoise Léloluce, qui crée les prix du festival, ou encore, bien entendu, l’équipe qui l’entoure. Exigeante d’abord avec elle-même et avec les autres, elle mise sur la confiance, le professionnalisme et l’engouement de tous ceux qui monteront à bord de son aventure.
Sacrée aventure par ailleurs, qui puise sa concrétisation au premier confinement 2020, avec – enfin – du temps à disposition pour se poser autour d’une table et discuter. De fil en aiguille se tissent les contours d’une fête locale, à rayonnement national, une montée des marches, un décor du centre des Congrès totalement imaginé. Une fête à laquelle seront conviées tant les étoiles du 7e art que celles de la gastronomie, une fête qui attire déjà des personnalités, dont un parrain prestigieux en la personne de François Berléand, et d’un présentateur hors-compétition, Thierry Baumann. Et cette liste ne fait que s’allonger de jour en jour, même si elle ne peut dévoiler de noms trop tôt, pas par superstition, juste par sens du timing. Mais enfin, comment fait-elle ? « Certaines personnalités m’ont dit que c’était la première fois qu’elles disaient oui immédiatement, parce que, je cite » vous êtes tellement ce que vous faites « eh bien, ça m’émeut » confie-t-elle. Et on ne saurait les contredire : ce festival, Valérie Thuillier l’incarne à elle toute seule, avec une grande humilité. « On ne fait pas ce festival pour qu’il pèse dans l’histoire du cinéma, mais humblement, c’est une contribution aixoise au rayonnement du cinéma français. Je ne me dis pas que le cinéma français a besoin de ce festival, mais j’aime le cinéma français qui s’enrichit d’année en année. Et ce qui est très important, c’est la transmission. En créant cet événement on voulait vraiment rendre hommage, mettre à l’honneur une génération d’acteurs. Souvenez-vous, Gabin, Ventura, Blier, Belmondo, tous ces gens-là… Je n’imagine pas un festival sans évoquer tout ce qui a fait le cinéma français. » précise-t-elle. Son projet, extrêmement abouti à l’heure où paraissent ces lignes, devient réel de jour en jour et les bonnes surprises ne devraient plus cesser de fuser. Est-ce l’effet de la « patte Presti » de ses créateurs, ou simplement le signe que ce festival est né dans le bon écrin, sous la bonne étoile ? Suspense…
Pour retrouver les dernières informations sur le Festival du cinéma français d’Aix-les-Bains, suivez le lien vers le site internet du festival : festivalducinemafrancaisaixlesbains.com et sa page FacebookFestival du Cinéma Français d’Aix-les-Bains | Facebook

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