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Présidentielle : dans le creux de la vague depuis 2017 en Savoie, la majorité présidentielle de nouveau en haut de l’affiche
Par Jérôme Bois • Publié le 11/04/22
Il faut remettre l’ouvrage sur le métier, c’est en somme le message qui transpirait au soir du 10 avril. Pas le temps de trop se réjouir d’un résultat en trompe-l’œil, des soutiens de façade, des scores quelque peu ronflants sur la Savoie. Car le Rassemblement national dispose de réserves autrement plus significatives aux portes du second tour que celles qui furent les siennes en 2017. De Patrick Mignola à Christian Saint-André, retour sur une issue heureuse quand l’accident industriel était à craindre.
« C’est mieux que prévu » , souriait Patrick Mignola. Le député de la 4e circonscription dissimulait mal son soulagement. « On nous annonçait un accident, il n’a pas eu lieu ». Le spectre de la défaite, contre tout attente lorsque des mois de sondages tendaient à prouver le contraire… C’est comme ça, rien n’était sûr durant cette campagne. Et les derniers scrutins ici, en Savoie, n’aidaient pas à voir l’avenir en paillettes.
« Faire bloc autour de lui »
Alors que seuls 30% des inscrits avaient pris part au vote en 2021, pour les départementales et régionales, ils auront été 73,69% à se mobiliser en général « et en Savoie, la participation a été encore meilleure, c’est une bonne nouvelle ». Pourtant, en dépit de ces signaux au vert, l’heure n’était clairement pas à la fanfaronnade. « Il reste tout de même un quart des électeurs qui n’y croient plus, c’est dire le travail qu’il nous reste à accomplir dans les 15 jours voire les cinq ans à venir ». « C’est une première étape » , convenait Christian Saint-André, le référent départemental, « il nous reste 15 jours pour rassembler tout le monde ».
A l’issue d’une soirée au parfum de 2017, « une chose me frappe, la disparition de la droite et de la gauche et les deux extrêmes en puissance, avec Emmanuel Macron en modéré, en démocrate » , en rempart, même, tel qu’il a été présenté par ses militants, « et c’est bien d’avoir quelqu’un de modéré pour mener de grandes réformes » , appuyait Christian Saint-André, « c’est pourquoi j’appelle à faire bloc derrière lui » , asséna celui qui achevait à cet instant sa première année à la tête d’En Marche Savoie. Les 27,6% de voix au national « sont cohérents » , insistait-il « alors que durant cette campagne, les candidats n’ont fait que tirer sur le président ». Patrick Mignola abondait : « Comment gagner lorsqu’on a 11 candidats contre un seul? ». Le député se montrait d’autant plus satisfait que chacun d’entre eux se positionna en faveur du président sortant face à Marine Le Pen « même si Jean-Luc Mélenchon aura cultivé l’ambiguïté jusqu’à ce soir et durant 5 ans ». L’homme n’a, il est vrai, jamais été avare de revirements.
Patrick Mignola |
« Le 2e tour sera serré »
En définitive, sur le plan national, le vote Macron a progressé, de 8 657 326 électeurs en 2017 au 1er tour à 9 560 545 dimanche soir. En Savoie, la progression de la majorité présidentielle est manifeste, de 55 870 électeurs à 64 689, de 23,13% à 26,26%. Et dimanche 10 avril, alors que les résultats nous parvenaient canton par canton, il a fini par reprendre l’ascendant sur les bulletins RN jusqu’ici majoritaires. « Nous avons démontré que l’on pouvait bien faire, le dernier meeting de Montmélian, le 27 mars, avec Olivier Véran et Béatrice Santais, l’a prouvé, avec 360 personnes présentes, soit autant qu’à Fontaine, le 7 avril, en dépit des présences d’Edouard Philippe, d’Olivier Véran et de Barbara Pompili. Nous avons collé des affiches absolument partout, grâce au bureau, aux militants ». Un travail de longue haleine qui a permis à cette majorité de bien s’amarrer au territoire après des élections municipales, départementales et régionales décevantes. Tandis que parallèlement se tenait un autre meeting, au Scarabée, celui de la France insoumise devant 270 personnes… « Il y a eu un gros travail d’effectué » , renchérissait Christian Saint-André, « En Marche jouit d’une belle vitalité, nous avons fait preuve de renouvellement face à une droite sclérosée. Emmanuel Macron veut renouveler son offre, il peut y avoir des désaccords sur sa politique mais la discussion est constante avec lui. Il faut dire qu’on lui met 40 ou 50 ans de crises diverses sur le dos ! » « Durant ce quinquennat de crise, il est dur de prétendre qu’on aurait fait mieux que lui » , approuvait Patrick Mignola. En face, les échecs de la gauche et de la droite sont autant d’échecs « collectifs, avec des partis incapables de se régénérer idéologiquement. Je suis triste pour les militants PS et LR qui restent de vrais républicains, seulement abandonnés par leurs propres leaders ». Emmanuel Macron, lui, a su « conserver sa ligne » , malgré d’innombrables reproches comme celui d’avoir « organisé » de longue date un second tour face au RN. « On ne peut pas lui demander aujourd’hui de se battre contre l’extrême-droite tout en lui reprochant de l’avoir nourri pendant 5 ans » , a nuancé l’élu savoyard.
Au 11 avril, « une nouvelle campagne commence, le 2e tour sera serré » , annonçait Patrick Mignola. « A chaque fois qu’un pays a connu une situation de crise, les extrêmes ont été forts » , avec une réussite assez limitée. A ceci près que Marine Le Pen « ne pourra gagner sans les voix de Jean-Luc Mélenchon ». Oui, celui-là même qui a demandé à ses ouailles de se garder de pencher pour la candidate du RN… Alors, tous les voyants au vert ?
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1 commentaire
gerard Blanc
11/04/2022 à 12:02
Au-delà de ces petits calculs et autosatisfactions limitées, une pensée pour l'Ukraine (et tous les autres humains qui souffrent) et pour le compte à rebours du dérèglement climatique + effondrement écologique en cours (3 ans cruciaux selon le GIEC). Vous en avez-entendu parlé depuis dimanche soir ? Sommes-nous vraiment à la hauteur ? Ça "l'affiche mal" en haut, non ?